France
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Dans les pays du Nord et du Sud, des services financiers basiques pour toucher les clients éloignés des banques

Pour réduire l’exclusion bancaire en France, les principes mis au point dans le Sud peuvent également être mobilisés.

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Dans le monde, 1,5 milliard d’adultes n’ont pas accès à un compte. Mais très peu vivent dans les pays développés. Le taux de « bancarisation » des pays à haut revenus culmine à 96 % selon la Banque mondiale. Avec 99 %, la France ne fait pas exception. Un chiffre dopé par le législateur, qui a instauré dès 1984 un droit au compte permettant à toute personne s’étant vu refuser l’ouverture d’un compte bancaire de se tourner vers la Banque de France pour obtenir qu’un établissement soit désigné d’office.

Mais cet accès au compte ne garantit pas la mise à disposition de services financiers adaptés aux populations les plus vulnérables, soit plus de 4 millions de personnes, selon la Banque de France. C’est pourquoi cette dernière a mis en place en 2013 un Observatoire de l’inclusion bancaire.

Parmi ses prérogatives, vérifier que les banques adaptent bien leur offre à ces clients fragiles (carte à autorisation systématique, plafonnement des commissions d’intervention…), améliorer la prise en charge du surendettement mais aussi promouvoir le microcrédit.

En effet, bien que l’enjeu soit différent entre les pays du Sud et ceux du Nord, les pratiques des premiers peuvent inspirer les seconds, comme cela a été le cas pour la microfinance. C’est en observant la Grameen Bank de Muhammad Yunus, au Bangladesh, que Maria Nowak a eu l’idée de fonder l’Association pour le droit à l’initiative économique (ADIE) en France à la fin des années 1990, pour financer des projets d’entreprise ne pouvant pas bénéficier des circuits financiers traditionnels. Elle a depuis fait des émules : au total, plus de 70 000 microcrédits (à la fois professionnels et personnels) ont été déboursés en 2021, selon la Banque de France.

Au coin de la rue

Même lorsque l’influence des pays en développement n’est pas aussi directe, les recettes de la finance inclusive s’avèrent parfois très proches dans les deux hémisphères. Ainsi, des parallèles peuvent être faits entre l’offre de mobile money M-Pesa dans un pays comme le Kenya, et une initiative comme Nickel en France. Au Kenya, M-Pesa permet de stocker et de transférer de l’argent depuis un compte sur mobile, argent que l’on peut convertir en espèces chez un commerce partenaire, généralement l’épicier du coin. En France, Nickel offre un compte en ligne et une carte de paiement auxquels on peut souscrire non pas dans une banque, mais chez un buraliste, là aussi au coin de la rue.

Comme M-Pesa, Nickel séduit donc principalement une population ayant peu accès aux services bancaires. « Parmi nos 2,8 millions de clients, un tiers ont une relation compliquée avec la banque car ils sont interdits bancaires, notamment, précise Marie Degrand-Guillaud, directrice générale déléguée de Nickel. Un autre tiers cherche à faire des économies sur les frais bancaires, qui dépassent en moyenne 215 euros par an. Un dernier tiers veut simplement un compte secondaire pour des besoins spécifiques. En nous adressant à l’ensemble de la population, nous évitons que l’utilisation de Nickel soit stigmatisante. »

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