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David Salle teinte ses tableaux de mélancolie

Quarante ans après ses débuts, l’artiste américain, figure du postmodernisme, expose à la galerie parisienne Thaddaeus Ropac sa récente série, « Tree of Life ».

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Les tableaux récents de David Salle ne peuvent que surprendre ceux qui connaissent les compositions qui lui assurèrent une notoriété internationale à ses débuts, dans les années 1980. En peu de temps, à 30 ans à peine – il est né dans l’Oklahoma, en 1952 – , il devient l’une des stars de ce que l’on nomme alors le postmodernisme.

Ses toiles rassemblent de multiples parties et formes, juxtaposées ou superposées. La diversité des styles figuratif et abstrait qu’il sait employer simultanément et les citations venues des musées autant que de la photographie et du cinéma rompent avec la rigueur, devenue monotone, des minimalismes et conceptualismes de la décennie précédente.

Quarante ans après ses débuts, il montre la série nommée Tree of Life, dans laquelle le tronc et les branches d’un arbre occupent le centre de l’œuvre. Cette répétition systématique étonne, tant elle contraste avec la variété extrême d’autrefois. Une deuxième surprise tient à une autre règle.

Chaque œuvre est faite de deux parties. La plus grande, qui occupe à peu près les quatre cinquièmes de la surface totale, montre de part et d’autre de l’arbre des femmes, des hommes, des chiens ou des voitures, dessinés d’un trait net. Il y a des conversations, des mimiques, des gestes. Salle a pris ces scènes à Peter Arno (1904-1968), qui fut le dessinateur vedette du New Yorker, de 1925 à sa mort. La plus petite des deux parties, placée en dessous, offre à la vue tantôt des abstractions gestuelles ou matiéristes, tantôt des signes de corps humains, torses acéphales, bras et mains.

« Dépressif et drôle à la fois »

Aux deux zones correspondent des techniques extrêmement différentes. Pour les scènes d’après Arno, Salle emploie, comme souvent, un dispositif de projection. Il dessine au crayon avant de commencer à peindre. Les couleurs, légères, enveloppent les grisailles d’Arno, sans, le plus souvent, les colorier elles-mêmes. Tronc et branches les recouvrent pour partie, sans dissimuler les visages. « Quand je commence, je ne sais pas ce qui va arriver. Il y a une très grande part d’improvisation dans la peinture. » Elle est encore plus visible dans les petites toiles du registre inférieur : coulures, traînées, taches. Ces accidents produisent une impression de précipitation et d’inachèvement, impression voulue par l’artiste.

Selon les cas, il y a deux châssis superposés ou une seule toile divisée par une ligne horizontale. « C’est juste une question pratique de dimensions, explique-t-il. Quand les œuvres sont grandes, il est nécessaire d’avoir deux châssis, sinon ce serait infaisable, d’autant que les deux parties sont peintes de façon très différente. Pour les petites toiles, ce n’est pas utile. Ce serait même un peu déplacé, il me semble. »

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