France
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Décryptage. « Dans un PSG-OM, le résultat prime sur le jeu »

En l’espace d’un peu plus de quinze jours, le PSG, leader de Ligue 1, se déplace deux fois chez son dauphin : en 8es de finale de la Coupe de France, ce mercredi 8 février (20 h 10, France 3), et lors de la 26e journée de L1, le 26 février. Si les deux clubs se sont déjà affrontés 103 fois (48 victoires pour Paris, 34 pour Marseille, 21 nuls), c’est seulement la 12e confrontation entre les deux équipes en Coupe de France. À cette occasion, retour sur 5 choses que vous ne savez probablement pas sur le « classique » du football français.

Une rivalité quasi inexistante

On le sait, la rivalité entre l’OM et le PSG a été montée de toutes pièces à la fin des années 1980 et au début de la décennie suivante par Bernard Tapie, patron de l’OM, et Canal Plus, propriétaire du PSG. Calquée sur le Clasico entre le FC Barcelone et le Real Madrid, cette opposition s’est imposée sans avoir pratiquement aucune justification sportive. « Le Barça et le Real s’affrontent sans cesse depuis des décennies pour remporter le championnat, la Coupe du roi ou la Super Coupe, explique l’historien du football, Paul Dietschy. Ce n’est pas le cas entre l’OM et le PSG dont les périodes de domination sont circonscrites dans le temps en raison de leur inconstance. » Les deux équipes n’ont été vraiment à la lutte que trois fois dans l’histoire pour le titre de champion de France en 1993 (non attribué en raison de l’affaire VA-OM), en 1994 et en 2013 où le PSG l’a emporté.

9 mai 1975, l’origine

Contrairement à ce que l’on pourrait penser, l’antagonisme trouve probablement ses sources lors d’une double confrontation en 1975, en quart de finale de Coupe de France. Le 9 mai, de violents incidents éclatent en fin de rencontre (2-2) au Vélodrome qui a vu les Parisiens, menés 2-0, revenir au score. Le public reproche à l’arbitre de ne pas avoir sifflé un penalty en fin de match. Furieux, les supporters tentent de pénétrer dans le vestiaire parisien. Les joueurs sont exfiltrés par les CRS et leur bus est caillassé. Au match retour, le 13 mai, pour la première fois, le PSG joue à guichets fermés et le public scande « Paris, Paris, Paris ». « La Coupe de France a toujours suscité une passion populaire, renforcée par le côté décisif sur un ou deux matchs. C’est la période où le PSG se cherche, il a été créé cinq ans plus tôt, le Parc est souvent à moitié vide, souligne Paul Dietschy. Le club se trouvera définitivement un public lors de sa première victoire en Coupe de France, en 1982. »

Cartons pleins

Dans les années 1990, les rencontres entre les deux équipes tournent régulièrement à la « boucherie ». Si le match du 18 décembre 1992 est resté dans les mémoires (PSG-OM : 0-1) pour sa violence sur le terrain (55 fautes, 6 cartons jaunes et bizarrement aucun rouge), c’est celui au Parc (3e journée de L1) du 13 septembre 2020 (victoire 0-1 des Marseillais) qui détient le record (36 fautes, 17 cartons dont 12 jaunes et 5 rouges). Au XXIe siècle, aucune rencontre de L1 n’a fait mieux… « Dans un match entre le PSG et l’OM, le résultat prime sur le jeu en raison de la pression mise par les ultras, explique Paul Dietschy. Il y a une dimension viriliste, propre à cette rencontre, avec de nombreuses bagarres entre joueurs. Malheureusement, s’il y a une tradition qui a été créée au début des années 1990, c’est peut-être celle-là… »

Record d’audience

Le 29 avril 2006, Paris remporte la finale de la Coupe de France face à Marseille (2-1) au Stade de France, à guichets fermés. C’est aussi la plus grosse audience entre les deux équipes (10,76 millions de téléspectateurs sur TF1) et la 2e meilleure audience toutes compétitions nationales de football confondues après la finale Nantes-Calais (13,46 millions de téléspectateurs) en 2000. « À l’époque il n’y a pas de streaming, Internet ne permet pas de voir beaucoup de foot, précise Paul Dietschy. Et puis, il y a cette affiche, la première de l’histoire entre les deux clubs (en 2016, le PSG affronte l’OM en finale pour la seconde fois, victoire 4-2 – NDLR). »

Tradition d’interdictions

Cette saison, c’est la quatorzième année consécutive que les supporters parisiens sont interdits de déplacements à Marseille à la suite d’arrêtés préfectoraux. La dernière venue des supporters marseillais au Parc date du 28 février 2018 : autorisés à venir pour la première fois depuis 2014, ils arrachent 137 sièges de la tribune visiteurs et dévastent les toilettes du stade. « Les préfets veulent éviter les incidents, mais ils conduisent une politique très coercitive à l’égard des ultras, voire abusive de la loi en interdisant à des citoyens de se déplacer dans le pays mais, s’interroge Paul Dietschy, les ultras sont-ils capables d’avoir un comportement non violent ? »