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« Défense de Bisounours », « pleure sur l'arbitrage » : l'ex-coach d'Évreux fait condamner le club pour préjudice d'image

Fabrice Lefrançois est aujourd'hui assistant de Laurent Vila sur le banc de Cholet. (A. Réau/L'Équipe)

Fabrice Lefrançois est aujourd'hui assistant de Laurent Vila sur le banc de Cholet. (A. Réau/L'Équipe)

Fabrice Lefrançois, coach d'Évreux (Pro B) de 2017 à 2020, avait été licencié pour faute grave, le club lui reprochant un « manque total de communication » avec ses joueurs. La cour d'appel de Rouen a condamné Évreux à verser 500 euros à son ancien entraîneur pour « atteinte à son image ».

Marc Leplongeon 28 mars 2023 à 12h09

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L'ALM Évreux lui avait reproché, dans sa lettre de licenciement écrite le 27 février 2020, de « graves problèmes de communication » avec son équipe, et d'avoir plongé cette dernière dans une « situation catastrophique », à deux points de la relégation (elle avait finalement fini quinzième de la saison). Après deux ans et demi sur le banc d'Évreux, Fabrice Lefrançois, qui a depuis rebondi à Cholet en tant qu'entraîneur assistant, s'était ainsi fait licencier pour faute grave.

« Les stratégies de jeu que vous avez mises en place ne sont pas adaptées, lui signifie à l'époque, entre autres griefs, la direction du club. Votre gestion de l'équipe et votre communication avec les joueurs sont déficientes et ont abouti à la situation actuelle. Plusieurs joueurs se sont d'ailleurs plaints auprès de la direction du club de vos méthodes et particulièrement de votre absence d'écoute à leur égard. »

Lefrançois avait reçu 25 000 euros d'indemnités en première instance

Furieux des conditions de son départ, Fabrice Lefrançois, qui était par ailleurs, avant d'enfiler la casquette de coach, salarié du club d'Évreux depuis 2010 en tant que coordinateur technique de la formation, avait alors saisi les Prud'hommes. En mars 2021, un premier juge avait requalifié son licenciement en un licenciement sans cause réelle et sérieuse, lui octroyant 25 000 euros d'indemnités. La justice estimait que les griefs qui lui ont été faits n'étaient pas suffisamment étayés, et les attestations qui pointaient son manque de communication pas assez précises.

Lefrançois avait cependant décidé de faire appel et réclamait 92 700 euros de dommages et intérêts, ainsi que 15 000 euros de préjudice d'image. En cause : des propos publics tenus dans la presse locale par le président d'Évreux, Patrick Roussel. Si celui-ci, quelques semaines avant le licenciement de son coach et après une série de mauvais résultats de l'équipe, avait montré du doigt une « défense de Bisounours » dans La Dépêche d'Évreux, il avait surtout eu cette phrase : « Fabrice (Lefrançois) doit tout faire pour motiver son équipe et arrêter de pleurer sur l'arbitrage. »

500 euros pour préjudice d'image

Devant la justice, l'ex-entraîneur a estimé que son employeur n'avait eu de cesse de le « dénigrer » et avait donné de lui « une image peu flatteuse ». Pour les magistrats de la cour d'appel de Rouen, qui se sont prononcés le 16 mars dernier, les propos relatifs à la « défense de Bisounours » ne posent pas de difficultés, « dès lors qu'ils concernent davantage l'équipe et qu'il est dans le même temps mis en avant (dans l'interview à La Dépêche d'Évreux) ses qualités s'agissant de l'attaque ».

« Au contraire, poursuit la cour, les propos tendant à indiquer que Fabrice Lefrançois ferait mieux de ''motiver son équipe plutôt que de pleurer sur l'arbitrage'' sont excessifs et inutilement dénigrants dans la manière dont ils sont énoncés. »

Résultat : la cour d'appel de Rouen a décidé d'ajouter, à la somme perçue en première instance par Lefrançois, 500 euros symboliques « à titre de dommages et intérêts pour atteinte à son image ». De quoi, peut-être, faire jurisprudence, dans un milieu sportif où les relations ne sont pas toujours apaisées entre un président de club et son entraîneur...

publié le 28 mars 2023 à 12h09

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