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Dépression, privations… Ce que l’inflation fait subir aux Français

Selon une étude, plus d’un tiers des Français ne disposent que de 100 euros le 10 du mois et la moitié d’entre eux sautent un repas par manque d’argent.

Par Valentin Dechambre pour Le Point
Plus d'un consommateur sur deux (58 %) a reduit ses depenses alimentaires pour des motifs financiers ces 12 derniers mois (photo d'illustration).
Plus d’un consommateur sur deux (58 %) a réduit ses dépenses alimentaires pour des motifs financiers ces 12 derniers mois (photo d'illustration). © Fabien Cottereau / MAXPPP / PHOTOPQR/SUD OUEST/MAXPPP

Temps de lecture : 2 min

Des chiffres alarmants. Dans une étude publiée ce jeudi 1er juin pour le site MonPetitForfait, l'Ifop a étudié les différents effets de l'insécurité financière engendrée par l'inflation, située en mai à 5,1 % sur un an, sur la population française. Les chiffres révélés par l'enquête « montrent que l'anxiété financière des Français, loin d'être un sentiment irrationnel, est bien le fruit d'une dégradation réelle de leur pouvoir d'achat non sans conséquence inquiétante sur leur corps comme sur leur esprit », indique l'institut de sondage.

Plus de la moitié des Français interrogés déclare avoir rogné sur leur budget alimentaire au cours des douze derniers mois pour des raisons financières contre 29 % en 2007. Ainsi, ils se retrouvent contraints de « sauter des repas régulièrement ou occasionnellement » (en hausse de 7 points depuis juin 2022). Pour 28 % des personnes sondées, sauter un repas est une pratique « régulière. » Les sondés assurent majoritairement (66 %) que leur situation financière s'est fortement dégradée par rapport à l'an dernier.

Une santé mentale inquiétante

Si l'inflation est synonyme de privation chez certains Français, elle est également une source d'anxiété, de dépression et de pensées suicidaires. « La flambée actuelle des prix ne conduit pas qu'à rogner les conditions de vie matérielles des Français les plus pauvres », elle fragilise aussi leur santé mentale, explique l'étude de l'Ifop. « Les troubles anxiodépressifs étant bien plus fréquents dans la fraction de la population le plus en difficulté financièrement, quel que soit l'indicateur retenu. » Les personnes en difficulté financière sont ainsi celles qui affichent des niveaux de détresse largement supérieurs à la moyenne.

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Après le prélèvement des dépenses « contraintes » sur les comptes bancaires (loyer, électricité…), 31 % des Français se retrouvent avec un « reste à vivre » de moins de 100 euros sur leur compte en banque. 10 % d'entre eux sont même à découvert. Ce chiffre bondit chez les personnes le plus en détresse : 47 % des personnes interrogées souffrant de « pensées suicidaires » arrivent avec moins de 100 euros le 10 du mois.