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« Des arrêts de bon sens » : un conducteur de car licencié parce qu’il refusait de laisser marcher des élèves sur une route de campagne jugée dangereuse

Damien Tabard, 70 ans, faisait preuve d’une certaine souplesse dans ses arrêts, notamment pour éviter à une collégienne d’avoir à marcher seule sur le bas-côté. Des arrêts « sauvages » à l’origine de son licenciement pour faute grave.

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Il faut se figurer la petite départementale 50 qui traverse le lieu-dit d’Entrecolles pour comprendre l’émotion qui agite le village des Billanges (300 habitants), dans la Haute-Vienne, et plus largement le monde rural, depuis qu’un conducteur de car scolaire a été licencié pour faute grave, le 26 novembre, sans préavis ni indemnités de rupture.

L’histoire, dévoilée par Le Populaire du Centre, remet en lumière la difficile organisation du transport scolaire en milieu rural.

Entre autres motifs reprochés à Damien Tabard : des arrêts dits « sauvages », qu’il se permettait de faire devant le domicile de certains élèves, par souci de sécurité et pour soulager des parents inquiets, dans ce coin de campagne isolé à l’habitat éclaté. Pas question pour ce grand-père de laisser des élèves qui pourraient être ses petits-enfants marcher seuls au bord d’un fossé sans éclairage, sans marquage, sans trottoir, sur un axe de passage fréquenté fait de virages sans visibilité.

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Des arrêts « non pas sauvages, mais de bon sens, de sécurité, parce qu’humainement on ne peut pas faire autrement. C’est dur de passer en car devant un enfant ou une mère avec sa poussette qui marche le long d’une route dangereuse. J’ai toujours eu le sentiment de faire mon boulot », explique Damien Tabard, 70 ans dont dix-sept de tournées de car scolaire, un métier choisi à l’époque comme complément à son activité d’agriculteur, et grâce à son permis D obtenu au service militaire. D’autant, souligne-t-il, qu’il ne faisait pas de détours, « donc ça ne coûtait rien à l’entreprise, ça ne rallongeait pas la tournée ». Une souplesse vis-à-vis de laquelle son ancien patron – une société « familiale » – « fermait les yeux, lui-même l’aurait fait », croit savoir M. Tabard.

Géolocalisation du car

Sur son trajet, il avait ainsi pris l’habitude de s’arrêter devant le domicile de Chandani, 12 ans, pour lui éviter de marcher 650 mètres sur le bas-côté jusqu’à l’arrêt officiel. La mère de la collégienne, Christelle Nozière, avait adressé à deux reprises à la région Nouvelle-Aquitaine – autorité chargée des transports scolaires – une demande de création de point d’arrêt appuyée par la mairie des Billanges, rappelant le passage du car devant chez elle. Davantage que la distance à parcourir – les règles minimales d’interdistance sont de 1 kilomètre pour le second degré –, Mme Nozière alertait sur le risque d’être percuté. « Sans parler des autres risques pour une jeune fille. » Une demande réitérée, mais refusée, sans que les raisons ne lui aient été explicitées.

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