France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

Des évaluations nationales stables en primaire, décevantes en 6e

Elles se veulent un outil de pilotage du système et une aide apportée aux enseignants pour faire progresser leurs classes. Les évaluations nationales en maths et en français, réintroduites et étendues à partir de 2017, sont désormais scrutées avec attention. Notamment parce qu’elles ont confirmé et objectivé, au plus fort de la pandémie, ce que tout le monde ressentait plus ou moins confusément : une baisse des performances des élèves liée à la dégradation des conditions d’apprentissage.

Jean-Michel Blanquer : « Nous devons évaluer le système éducatif de manière plus régulière »

Où en est-on aujourd’hui ? Les évaluations passées en septembre montrent qu’après le rattrapage intervenu l’an dernier, les résultats se sont globalement stabilisés. En CP, ils sont, pour la plupart des items, similaires voire supérieurs (comme en compréhension des mots à l’oral et en résolution de problèmes ou en comparaison de nombres) à ceux obtenus avant l’apparition du Covid.

École primaire : évaluations à mi-CP : « Les résultats sont globalement meilleurs »

Une dégradation générale en français au début de la 6e

Cette tendance s’observe aussi, dans une large mesure, chez les élèves de CE1. Même si une partie d’entre eux semblent avoir été pénalisés plus durablement par une situation sanitaire extrêmement tendue en janvier et février derniers, un moment charnière de l’année de CP qui est décisive pour les apprentissages fondamentaux. Des difficultés qui s’observent notamment en lecture à voix haute de textes et de mots (respectivement 68 % et 72 % de réussite), en compréhension orale de mots (77 %) et en écriture de mots (74 %).

Mais c’est en début de collège que les évaluations s’avèrent décevantes, sinon préoccupantes. Certes, les résultats y sont quasi stables en mathématiques (malgré une progression du nombre d’élèves en difficulté). Mais ils font apparaître une dégradation générale en français, avec un score moyen de 256 points en 2022, contre 260 points en 2021. Cette baisse s’accompagne d’une plus forte proportion d’élèves « dans les bas niveaux » (de 22 % à 27 %), tandis que la part des plus performants en est en recul, de 36 % à 33 %.

Vers une réforme du collège

Cette photographie du début de primaire et de la 6e est, au final, assez contrastée. Y compris parce qu’après s’être nettement creusé en 2020, en pleine tourmente sanitaire, l’écart entre l’éducation prioritaire et le reste du système scolaire est désormais résorbé. Le rattrapage est d’ailleurs plus marqué en REP +, autrement dit dans les écoles et collèges qui accueillent les publics les plus fragiles. Le ministère y voit notamment les effets de la poursuite du dédoublement des classes, désormais effectif dès la grande section de maternelle dans ces établissements.

Nul doute en tout cas que le ministre Pap Ndiaye s’appuiera sur ces évaluations nationales pour proposer, tout prochainement, une réforme du collège, dont l’architecture est restée inchangée durant le premier mandat d’Emmanuel Macron.