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Design : Marcelo Joulia, archives d’archi

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Par Marie Godfrain

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FactuelDepuis plus de trente ans, l’Argentin déploie son instinct créatif dans l’architecture et le design, mais aussi dans la restauration. Le livre « Intuition » retrace le parcours éclectique de cet esprit aventureux.

Marcelo Joulia photographié à l'agence Naço en 2018.
Marcelo Joulia photographié à l'agence Naço en 2018.

Alors que le style 1980 est abondamment célébré cet hiver dans moult expositions et ouvrages, ouvrir la biographie de Marcelo Joulia permet aussi de replonger dans cette décennie au cours de laquelle a débuté l’architecte et de dérouler plus de trente ans de création. Une aventure qui démarre avec les lampes Squale et Soyouz en métal perforé, typiques de cette époque faite d’acier et de lignes anguleuses, dessinées en 1987 par l’Argentin.

On comprend rapidement pourquoi Marcelo Joulia a baptisé son agence Naço (« intuition », en langue guarani), lui qui a été si souvent guidé par l’instinct dans les projets qui se succèdent au fil des pages et expriment à chaque fois une vision de l’époque… La langue guarani, il l’a apprise enfant, alors qu’il vivait en Argentine, pays qu’il a fui en 1976, au début de la dictature pour arriver en France, à l’âge de 18 ans. Car l’histoire de Marcelo Joulia est digne d’un roman d’aventures.

Un goût pour les lieux vastes

Né en 1958 à Córdoba, au centre du pays, le jeune homme abandonne le lycée à l’adolescence pour une école technique d’aéronautique et travaille sur des chantiers. Il y apprend à façonner la fonte d’aluminium, le bois, le métal et fait ses premiers pas dans l’architecture. En 1976, quelques semaines avant le coup d’Etat militaire, il s’envole pour la France et s’inscrit à l’université, où il obtient une licence de géographie et une maîtrise d’urbanisme. Sa pratique de l’architecture et du design commence dans les années 1980 auprès de figures comme Philippe Starck, chez qui il fait ses armes, avant de fonder Naço, son agence d’architecture globale, en 1991. Il ouvre ensuite une deuxième agence à Shanghaï, en 2005, puis une autre à Buenos Aires trois ans plus tard.

L’applique Squale (1987), qui fut l’une des premières réalisations marquantes de Marcelo Joulia.
L’applique Squale (1987), qui fut l’une des premières réalisations marquantes de Marcelo Joulia.

Au début de l’ouvrage, Marcelo Joulia explique son parcours au critique d’art Jérôme Sans dans un entretien fleuve qui plonge le lecteur dans un pan de l’histoire mondiale du dernier quart du XXe siècle. Il y évoque pêle-mêle son enfance chahutée en Argentine, ses années à l’Université libre de Vincennes, dans les années 1970, et ses multiples projets en architecture, architecture d’intérieur, scénographie, design ou restauration (il a tenu des établissements à Buenos Aires, Shanghaï et Paris, comme Unico et plus récemment Tondo).

D’une collection de couverts pour Christofle en 1986 aux deux restaurants (pilotés par le chef Mauro Colagreco) de l’hôtel Maybourne Riviera, qui vient d’ouvrir sur la Côte d’Azur, c’est avec le même appétit que le créateur a multiplié les collaborations, présentées dans cette somme aux faux airs de bible. On y retrouve son goût pour les lieux vastes : de nombreux cinémas en France, un espace de coworking dessiné dans une ancienne usine de Shanghaï, ­l’immense boutique de vêtements Le Shop, qui a marqué le Paris des années 1990, ou l’architecture intérieure du stade de l’Olympique lyonnais, orchestrée en 2016.

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