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Deux ans d’incertitudes déstabilisent Editis et Hachette

Le choix du nouvel actionnaire de référence d’Editis, tout comme le futur parcours boursier de ce groupe d’édition lâché par Vivendi, restent difficiles à prévoir. Les inquiétudes sont fortes aussi chez Hachette.

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Analyse. Déjà plus de deux années de flottements, de questions sans réponse. Les 9 300 salariés des deux principaux groupes d’édition en France, Hachette Livre – détenu depuis juin à 57 % par Vivendi, qui attend un feu vert des autorités européennes de la concurrence pour en avoir le contrôle opérationnel – et Editis, qui appartient également à la galaxie de Vincent Bolloré, vivent sur un volcan.

Au cœur de l’été, Vivendi a renoncé à son dessein initial : fusionner en un mégagroupe Hachette et Editis. Un tel projet, redouté depuis que Vivendi était entré dans le capital de Lagardère, en avril 2020, avait suscité l’hostilité de toute la profession et risquait, sauf à rétrocéder des pans entiers dans le scolaire, le parascolaire, le poche et surtout dans la distribution et la diffusion, d’être bloqué par la Commission européenne.

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Vivendi choisit donc de se débarrasser d’Editis (Plon, Bordas, 10/18…) pour mettre la main sur Lagardère Publishing (Hachette Livre, Larousse, Livre de poche, Hatier…), plus rentable et bien implanté à l’international. Pourquoi un tel délai avant de découvrir la lune ? Vincent Bolloré savait que, lors du rachat de Vivendi Universal Publishing (VUP) par Hachette, il y a vingt ans –, l’opération s’était alors faite en sens inverse –, l’acquéreur avait dû revendre 60 % des actifs. Traumatisant les équipes pour donner naissance à Editis…

Dans ce groupe, ce lâchage a été perçu avec un certain soulagement, puisque l’entreprise – qui va changer de propriétaire pour la cinquième fois en vingt ans – ne sera pas dépecée. Mais l’imprévisibilité reste totale. Le processus de cession vise une cotation d’Editis en Bourse à Paris et chaque actionnaire de Vivendi recevra des actions Editis au prorata de celles qu’il détient dans la maison mère. Le groupe Bolloré, contrôlé par la famille de l’homme d’affaires breton, s’engage à céder ses 29 % de Vivendi à un tiers, qui deviendra l’actionnaire de référence d’Editis. « Un montage nébuleux qui ne paraît pas rassurant », juge Martine Prosper, secrétaire générale de la CFDT Livre-Edition. « Quels investissements le repreneur consacrera-t-il à l’entreprise ? », se demande Isabelle Menil, déléguée syndicale centrale d’Editis, qui défend le bilan de Michèle Benbunan, la directrice générale.

Eviter les problèmes d’antitrust

Le projet n’est toujours pas notifié à Bruxelles. Trois banques, dont Lazard et BNP Paribas, sont chargées de cette opération. Arnaud de Puyfontaine, président du directoire de Vivendi, ne veut vendre Editis ni à un fonds, ni à un concurrent français, afin d’éviter de nouveaux problèmes d’antitrust ou de donner naissance à un trop gros concurrent d’Hachette. Fimalac, le groupe de Marc Ladreit de Lacharrière, pourrait être intéressé par les parts du groupe Bolloré, mais, comme les autres, n’a toujours pas eu accès au dossier. Une revanche pour celui qui, en 1990, avait en vain tenté un assaut sur Gallimard, comme le rappelle Jean-Yves Mollier dans Brève histoire de la concentration dans le monde du livre (Libertalia, 176 pages, 10 euros) ?

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