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Deuxième dimanche de Carême

Comprendre

La transfiguration de Jésus sur la montagne est présentée par tous les catéchismes comme un miracle. En réalité, ce qui serait à qualifier plus justement de miracle serait son devenir homme à tel point que tout divin fils qu’il soit, il apparaît au long de sa vie comme parfaitement humain à ses contemporains. Sauf ce jour-là, sur la montagne ! Le miracle de la transfiguration est donc un miracle inversé. Et c’est sans doute là que commence la véritable catéchèse. Quand la voix céleste se fait entendre pour dire « Celui-ci est mon fils, celui que j’ai choisi », il nous est donné de passer de notre compréhension de la vie de Jésus à notre foi en lui, et vice versa.

Ce trajet nous est en réalité familier ; il est notre gymnastique spirituelle quotidienne quand nous cherchons à sentir comment Dieu lui-même nous accompagne. Récemment, un petit coup de pouce nous a été donné sur nos écrans, par la série produite par les milieux évangéliques américains The Chosen (littéralement « le Choisi ») qui essaie de donner au message évangélique un corps historique conforme au quotidien de la Palestine antique. En ce deuxième dimanche de Carême, cette nouvelle nous est donnée ; ce ne sont ni Moïse, ni Élie mais Dieu lui-même qui nous instruit : Jésus est le trait d’union, au sens le plus fort du terme, entre nous et le Père du Ciel.

Méditer

Dans la tradition orientale, tout écrivain d’icône s’initie à cet art par la scène de la transfiguration. Car elle est l’œuvre qui commande toutes les autres. En effet, chaque icône a la mission de faire voir Dieu au travers de la scène qu’elle raconte ; chaque icône est en quelque sort une mini-transfiguration, invitant le priant à se laisser lui-même transfigurer. Contempler une icône est une manière d’entrer à l’intérieur de nous-mêmes pour découvrir sous l’effet de la lumière de Dieu comment nous passons de notre vie à la sienne, et même plus exactement dit, comment nous nous unissons par notre vie à la Sienne.

Dans notre Occident moderne, le peintre René Magritte, sans forcément le vouloir, nous fait avancer sur ce terrain. Il réalise, en 1937, son autoportrait en train de peindre un oiseau en plein envol. Mais, problème, comment poser devant lui un tel mouvement afin de le capter ? Le tableau de Magritte présente sur le support un simple œuf, comme pour nous dire que le génie du peintre est de voir ce que l’œil ne voit pas encore, ce qui d’une certaine manière s’anticipe. Non sans profondeur, il appelle ce tableau Clairvoyance. À notre tour, dans la prière, notre foi nous fait parcourir le chemin. Nous passons, nous aussi, de l’œuf à l’aigle, des vicissitudes de l’histoire émaillées d’images de défigurations humaines en tout genre à l’Espérance d’une autre réalité en acte, certes cachée mais réelle, le Royaume de Dieu. Loin d’être un aveuglement, croire est alors notre manière singulière d’y voir plus clair.

Prier

« Que tous soient un, comme toi, Père, tu es en moi, et moi en toi. Qu’ils soient un en nous, eux aussi, pour que le monde croie que tu m’as envoyé.

Et moi, je leur ai donné la gloire que tu m’as donnée, pour qu’ils soient un comme nous sommes UN : moi en eux, et toi en moi. Qu’ils deviennent ainsi parfaitement un, afin que le monde sache que tu m’as envoyé, et que tu les as aimés comme tu m’as aimé. »