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Développement durable en mer : « Définir ce qu’on entend par “économie bleue” nécessite un processus d’apprentissage collectif »

Adeline Bas

Economiste

L’économiste Adeline Bas souligne, dans une tribune au « Monde », la difficulté à concilier les objectifs socio-économiques et environnementaux sur les océans.

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L’objectif de développement durable n°14 des Nations unies invite à « conserver et exploiter de manière durable les océans, les mers et les ressources marines ». Il résume l’attention aujourd’hui portée à une économie maritime soutenable. Les connaissances accumulées ces dernières décennies ont mis en évidence les effets de l’action humaine sur les écosystèmes marins. Selon les experts de la plate-forme intergouvernementale scientifique et politique sur la biodiversité et les services écosystémiques (IPBES en anglais), 66 % du milieu marin a été modifié par l’homme sous l’effet conjugué de divers facteurs tels que la pollution, la surexploitation des espèces marines, ou encore les aménagements en mer et sur le littoral (urbanisation côtière, éoliennes en mer, etc.).

Longtemps considérée comme un espace de liberté et comme les seuls domaines de la pêche ou du transport maritime, la mer a vu le nombre d’activités humaines se multiplier – extraction de sables marins, énergies marines renouvelables, plaisance – et s’intensifier pour certaines, à l’image du tourisme. En réponse, les messages politiques se succèdent pour concilier « développement économique et social » et « préservation du milieu marin », comme en témoigne la récente communication (2021) de la Commission de Bruxelles visant à transformer l’économie maritime de l’Union européenne en une « économie bleue » durable.

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Cet empressement politique récent autour de l’économie bleue ne doit pas faire oublier que plusieurs politiques publiques, européennes comme françaises, ont cherché à concrétiser le développement durable en mer, et ce depuis plusieurs décennies. L’équilibre est délicat à trouver, car il nécessite une vision globale des interactions entre la société, les activités humaines et le milieu marin.

L’avenir des façades maritimes

Actuellement, la façon la plus répandue d’y parvenir est de réunir les acteurs du monde économique, académique, institutionnel et de la société civile pour qu’ils se rencontrent, discutent et négocient. Cette approche, qualifiée d’« intégrée » car permettant d’embrasser l’ensemble des enjeux et des acteurs, est complexe à mettre en œuvre. L’exemple français illustrant le mieux cette complexité est la mise en œuvre de la « stratégie nationale pour la mer et littoral ».

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Cette stratégie ambitieuse, établie en 2017, reprend les orientations européennes : développer les activités humaines en mer et sur le littoral à un niveau permettant une bonne qualité des eaux marines et côtières. Sa traduction concrète prend la forme d’un outil, appelé « document stratégique de façade », dont l’objectif est de définir l’avenir souhaité sur chacune des quatre façades maritimes métropolitaines (Atlantique, Manche, mer du Nord, Méditerrannée). Il a été élaboré au cours d’un processus de six ans, piloté par l’Etat, auquel sont associés les acteurs de la façade (élus, entreprises, associations). Les premiers documents stratégiques de façade viennent d’être finalisés en 2022.

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