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DIRECT. Grève du 31 janvier : moins de grévistes ce mardi, quelle mobilisation ?

DIRECT. Grève du 31 janvier : moins de grévistes ce mardi, quelle mobilisation ? GREVE 31 JANVIER. Si plusieurs secteurs sont en grève ce 31 janvier, le nombre de salariés grévistes semble moins important à l'école et dans les transports selon les premières estimations. La mobilisation est-elle aussi forte que ce que l'espéraient les syndicats ? Les dernières infos.

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Alors que pour la deuxième fois une grève et une mobilisation nationale sont organisées contre la réforme des retraites, les négociations sur le projet de loi semblent inenvisageables. Pourtant l'intersyndicale n'en démord pas il faut que le gouvernement recule au moins sur le report de l'âge légal à 64 ans et l'allongement de la durée de cotisations. Des critères sur lesquels la Première ministre a fait preuve d'inflexibilité en rappelant notamment que le départ à la retraite à 64 ans n'est "pas négociable". Selon Philippe Martinez, patron de la CGT, il ne l'a "jamais été". Au micro de RMC-BFMTV ce matin, le syndicaliste a assuré que "toutes les propositions [des syndicats] ont été balayées d'un revers de la main" par l'exécutif. Une autre raison de faire grève ce 31 janvier.

La grève du 31 janvier bat son plein et déjà des appels pour de prochaines manifestations résonnent. Le syndicat FNME-CGT, par la voix de son secrétaire national Fabrice Coudour, appelle notamment à une grève chez EDF et sur tous les sites des industries électriques pour les 6,7 et 8 février. Il se calque ainsi sur l'appel à la grève lancé dans les raffineries.

Dans les écoles, le taux d'enseignants grévistes est de 26,65% dans le primaire et de 25,22% dans les collèges et les lycées d'après les chiffres donnés par le ministère de l'Éducation nationale. Un chiffre diminué de moitié par rapport aux estimations rendues par le syndicat Snes-FSU il y a quelques minutes (55% de professeurs en grève dans le secondaire).

Les transports en commun de la SNCF, notamment les lignes franciliennes ont été très perturbés ce matin et vont le rester pour toute la journée du 31 janvier. Mais combien de salariés font grève ? D'après le porte-parole de SUD-Rail, Fabien Villedieu au Parisien, par secteurs le taux de grévistes atteint des sommets : "95% des conducteurs sont aujourd'hui en grève sur les lignes D et R du RER" et sur l'ensemble des services, 50% des salariés se sont mobilisés".

Si la grève du 31 janvier est une étape importante pour l'intersyndicale pour la lutte contre la réforme des retraites, elle l'est aussi aux yeux de Jean-Luc Mélenchon. La maître à penser de La France insoumise qui soutient les mobilisations estime que compte tenu de l'ampleur du mouvement social, "il y aura un avant et un après". Sur Twitter, le politique salue "une situation tout à fait exceptionnelle" et une "forme d'insurrection citoyenne" face à laquelle "Monsieur Macron est certain de perdre".

Les chiffres de la mobilisation commencent à tomber. Dans les établissements scolaires du second degré 55% des professeurs sont en grève selon la Snes-FSU, premier syndicat du secondaire. Si le chiffre reste important, il est en baisse par rapport à la grève du 19 janvier durant laquelle 65% des enseignants des collèges et des lycées étaient en grève d'après le même syndicat, contre 34,6% selon le ministère de l'Education nationale.

Entre 10h et 10h30, les premières manifestations de la journée se sont mises en route dans plusieurs villes de France comme à Toulouse, à Pau, à Nice ou à Agen. L'important cortège marseillais a également pris le départ depuis le Vieux-Port. Selon les estimations des services de renseignements, Marseille pourrait être le lieu d'une importante mobilisation. Suivez l'avancée des cortèges dans notre direct dédié.

Alors que la question de recourir aux blocages lors des journées de grèves est clivante parmi les syndicats, l'idée est soutenue par certains élus comme Alexis Corbière de La France insoumise. Invité de Franceinfo ce matin, le politique a appelé "au "soutien des actions proposées par l’intersyndicale" et jugé au sujet des blocages que "si les salariés le décident, ça fait partie de la lutte". Quid de l'impact négatif que cela pourrait avoir sur l'opinion publique ? A l'insoumis de réponde que "la grève n’est pas là pour faciliter la vie. Elle est l’expression que ceux qui travaillent sont tout. Et quand il cessent de travailler, on s'aperçoit que tout s'arrête: la grève c'est une longue suite de petits tracas qui démontrent que sans les travailleurs, rien n’est possible".

"Si le gouvernement ne change pas, ce soir, il y aura des suites". Voici la promesse faite par le patron de la CGT sur l'antenne de BFMTV ce mardi 31 janvier. Philippe Martinez a fait savoir que des actions et même de possibles grèves "se discutent en ce moment dans les assemblées générales parce qu'on ne peut pas décider tous seul des modalités d'action". Un discours qui défend la durabilité de l'unité de l'intersyndicale. face au discours jugé "provocateur" du gouvernement qui "ne risque pas de calmer le jeu", selon le syndicaliste.

L'intersyndicale qui réunit les huit principales organisations de travailleurs s'affichent encore unie ce mardi 31 janvier pour la journée de grève nationale mais cette unité va être mise à l'épreuve sur le mouvement social s'installe dans la durée. D'abord parce que des grèves répétées ont un coût mais aussi parce que les méthodes pourraient diverger au fil des mobilisations. Si la CFDT, le syndicat dit le plus réformiste, n'affiche pas de faiblesses dans l'intersyndicale, elle reste ferme sur les objectifs de la grève. Le syndicat estime que pour l'emporter il ne faut pas perdre l'opinion publique, ni épuiser les salariés grévistes et elle écarte donc toutes tentatives de blocage du pays. Pourtant d'autres organisations plus radicales comme la CGT ou FO militent pour que les mobilisations donnent lieu à des blocages, seul moyen selon elles de se faire entendre par le gouvernement.

La grève du 31 janvier s'accompagne de nombreuses manifestations. Entre 200 et 250 rassemblements sont organisées partout en France et tous devraient être suivis à l'image des manifestations observées le 19 janvier. Les services de renseignements misent aussi sur une forte mobilisation avec un million de personnes attendues dans les rues. Où sont organisés les départs des cortèges et à quelles heures décollent-ils ?

A Paris et partout en France la mobilisation des jeunes prend de l'ampleur petit à petit. Selon les syndicats lycéens qui ont appelé à la mobilisation et à des blocus des établissements les entrées de 100 à 200 lycées sont actuellement occupées par des jeunes militants. C'est déjà plus que lors de la précédente mobilisation où 60 établissements étaient concernés.

La CGT n'est pas le seul syndicat à s'enthousiasmer face aux mobilisations annoncées pour la grève du 31 janvier. Sur le plateau de France 2, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger a ainsi estimé "qu’il y aura largement autant de monde [que le 19 janvier, ndlr], en tout cas je le souhaite". Faire mieux est un objectif ambitieux puisque lors de la précédente journée de grève la police avait compté 1,12 million de personnes dans les rues contre 2 millions pour les syndicats.

"Nous espérons être autant si ce n'est plus [nombreux]. Les indicateurs montrent qu'on sera largement au-dessus" de la mobilisation du 19 janvier, assure sur RMC et BFM TV Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT. "Il y a de l'enthousiasme", dit-il même s'il reconnait que la grève n'est pas suivie par certains salariés pour des raisons financières.

Ce matin, à l'heure d'entrer en classe, des lycéens ont organisé des blocus devant plusieurs établissements. A Paris, c'est le lycée Hélène Boucher, déjà visé par des blocages le 19 janvier, qui a vu la mobilisation lycéenne barrer son accès. Selon les comptes Twitter militants L'insoumission (média de la France insoumise) ou Le Poing Levé ont montré les images des manifestations lycéennes face aux forces de l'ordre. Le phénomènes des blocus n'est toutefois pas généralisé.

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La grève de ce mardi 31 janvier 2023 va particulièrement toucher le secteur des transports, tant du côté de la SNCF que de la RATP à Paris, mais aussi de plusieurs autres réseaux de métros et tramways partout en France. Dans la capitale, le métro tournera au ralenti, tout comme à Marseille où la ligne 1 sera fermée et la cadence des tramways considérablement allégée. Du côté de Lyon, c'est la ligne B du métro qui ne circulera pas, les autres lignes étant épargnées. En revanche, la fréquence de tramways sera particulièrement réduite sur toutes les lignes.

Ce mardi, plus de 200 manifestations sont prévues partout en France, en métropole mais aussi dans les DOM-TOM. Une importante mobilisation dans toutes les régions du pays, équivalente à celle du 19 janvier. En tête des cortèges qui réuniront les opposants à la réforme des retraites, les organisations syndicales évidemment, auxquelles devraient se joindre des partis politiques de gauche, également contre le projet du gouvernement. La liste des manifestations est à retrouver dans notre article.

De "70 000 à 100 000" manifestants sont attendus dans les rues de Paris, mardi, selon une note du renseignement consultée par Le Parisien. Dans la capitale, le cortège pourrait être aussi étoffé que le 19 janvier. Il s'élancera à 14 heures de la place d'Italie pour rejoindre la place Vauban, encadré par 4000 policiers et gendarmes ainsi que l'a annoncé Gérald Darmanin, le ministre de l'Intérieur. Une chose est sûre : dans les transports en commun, ce sera la pagaille. La circulation des métros, RER, tramways et bus est fortement perturbée tout au long de la journée. Retrouvez les prévisions de trafic dans notre article.