Plus de 230 manifestations sont organisées dans tout le pays ce mardi 31 janvier 2023, contre la réforme des retraites. A Toulouse, comme dans plusieurs grandes villes de France, les cortèges sont fournis.
L'essentiel
La contestation sociale obéit à certains principes et certaines règles qui peuvent - ou non - faire vaciller certains projets de réforme impopulaires : si celle-ci gagne en intensité, si elle rassemble de plus en plus de monde dans les manifestations, alors les organisateurs peuvent espérer que le rapport de force leur sera favorable pour la suite. Si elle s'essouffle, au contraire, la contestation dans la rue peut vite apparaître comme accessoire dans ce qui se joue dans le jeu politique.
Ce mardi 31 janvier, les manifestations organisées dans quelque 230 villes de France, pour s'opposer à la réforme des retraites du gouvernement, pourraient bien envoyer quelques signaux tangibles à l'exécutif : si le cap du 1,5 million de manifestants est atteint, alors le doute pourrait s'installer à Matignon, d'autant que plusieurs parlementaires de la majorité ont fait savoir qu'ils ne voteraient pas le texte en l'état. Rappelons que le 19 janvier, la police avait compté 1,2 million de personnes dans les rues.
C'est donc assez simple : aujourd'hui, ce sont les calculettes et les chiffres des mobilisations qui vont déterminer la nature prochaine du rapport de force politique. Ville par ville, syndicats et soutiens de la réforme vont compter et additionner les forces en présence. De possibles débordements en marge des cortèges sont aussi redoutés. Suivez sur cette page, en direct, cette grande journée de manifestations.
Comme la semaine dernière, le leader de la France insoumise a pris la parole de Marseille en marge de la manifestation. "Ce n'est pas souvent qu'on voit une telle mobilisation de masse" a salué l'homme politique avant de vitupérer le gouvernement et le Président Emmanuel Macron, "sa réforme personne n'en veut, plus les jours passent, plus l'opposition augmente" a-t-il ajouté.
Comme le rapporte Nice Matin, le speaker de Force ouvrière aurait annoncé un cortège d'environ 25 000 à 30 000 personnes ce matin sur la promenade des anglais, soit "5 000 de plus que la semaine dernière".
Dans la matinée, le journaliste Martin Hernot du Ouest-France estimait qu'il y a à vue d’œil moins de manifestants que le 19 janvier au miroir d'eau, à Nantes. Ce matin pourtant le cortège a été rejoint par les agriculteurs venus manifester en tracteur.
Selon France Bleu Occitanie, présent dans le cortège toulousain, la mobilisation serait tout aussi importante que celle du 19 janvier avec environ 30 000 manifestants.
A Marseille certains lycées étaient bloqués ce matin notamment à Saint-Charles, Thiers ou Montgrand. A Paris, des blocus ont également eu lieu. Au lycée Hélène-Boucher, les lycéens ont bloqué les entrées avec des militants, élus et travailleurs RATP. Les militants ont été délogés par les forces de l'ordre. Au total selon le syndicat lycéen La Voix lycéenne, 200 établissements seraient bloqués ce mardi dont une trentaine en Île-de-France.
C'est du Vieux-Port au bas de la Canebière que les manifestants réunis à Marseille commencent à se regrouper afin de manifester leur mécontentement contre la réforme des retraites. Certains lycées sont également bloqués par des étudiants de la cité phocéenne a rapporté Actu Marseille, avec un message affiché : "nous ne battrons pas en retraite".
Alors que les manifestants doivent se réunir dans quelques minutes à Rennes, le point de départ a été modifié. Contrairement au 19 janvier qui était parti de l’esplanade du Général de Gaulle, ce 31 janvier le cortège partira du mail François Mitterrand. Fabrice Lerestif, le secrétaire général de l’union départementale Force ouvrière expliquait à Ouest-France que "le mail offre une configuration plus large, il permet d’accueillir plus de monde".
Plusieurs cortèges se sont déjà élancés en France. C'est le cas, par exemple, à Toulouse, à Pau ou bien Nice, ou Agen.
Entre 1 million et 1,2 million de personnes devraient manifester ce 31 janvier selon une note des renseignements, consultée par Europe 1. Une mobilisation importante confirmée par le leader du parti communiste, Fabien Roussel. "Des signes nous disent qu'il y aura plus de monde dans la rue" a déclaré l'homme politique ce matin sur Public-Sénat. Il a estimé que le "nombre de bus affrétés" ou la mobilisation dans les sous-préfectures étaient des signaux en faveur d'une manifestation massive.
Gérald Darmanin a indiqué hier que 11 000 policiers et gendarmes seraient mobilisés aujourd’hui, dont 4 000 à Paris. C'est un peu plus que lors du 19 janvier : il faut dire que selon les service de renseignements, dont une note a été consultée par quelques médias nationaux, des risques de débordements ont été pointés, notamment dans la capitale. Des regroupements de type "Black Bloc" sont notamment redoutés aujourd'hui.
Interrogé sur BFMTV ce mardi matin, le secrétaire général de la CGT s'est montré confiant, se donnant comme objectif de mobiliser, convaincu de frapper un grand coup dans la rue : "Nous serons au moins être autant, si ce n'est plus à manifester ce mardi", a-t-il indiqué, tout en rappelant l'effort financier de manifester aujourd'hui : "Quand on gagne le Smic, une heure de grève, ça compte à la fin du mois. Mais il y a de l'enthousiasme pour aujourd'hui, car c'est important d'y être. Ça a déjà commencé fort dans de nombreux secteurs, dans les raffineries, à la SNCF, RATP, dans la métallurgie..." Et d'ajouter : "La bataille idéologique est perdue pour le gouvernement. C'est pour cela qu'il faut la même détermination dans la rue pour que le peuple soit écouté. Nous, on a fait des propositions pour une meilleure réforme, et toutes nos propositions ont été balayées d'un revers de la main. Ce qui prouve que cette réforme n'est pas indispensable. Elle a contre elle une majorité des Français".
Bonjour à tous et bienvenue dans ce direct, qui vous permettra de suivre les manifestations dans les grandes villes de France, avec tous les chiffres importants : chiffres de personnes mobilisées dans les cortèges, taux de grévistes ; mais aussi de prendre connaissance des faits saillants de la journée : prises de parole, débordements éventuels, etc. Pour commencer, voici ce qu'il faut retenir des principales manifestations organisées en France aujourd'hui, avec la carte des rassemblements et les informations pratiques :
