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Discours de Justine Triet à Cannes : la palme d’or d’une main, un uppercut à la réforme des retraites de l’autre

Dans Anatomie d’une chute, Justine Triet imagine le procès de son héroïne. Au moment de recevoir la palme d’or de la 76e édition du Festival de Cannes, la réalisatrice a fait un autre procès : celui du gouvernement français et de la réforme des retraites d’Emmanuel Macron.

Celle à qui l’on doit Victoria et Sibyl a commencé par remercier toutes ses équipes et le jury ce samedi soir, avant de se lancer dans un discours engagé. «Le pays a été traversé par une protestation historique extrêmement puissante et unanime de la réforme des retraites», a-t-elle déclaré avant de regretter que le mouvement ait été «nié de façon choquante». Justine Triet a ainsi dénoncé les répressions contre la mobilisation.

La troisième réalisatrice à recevoir la palme de l’histoire du festival (à 44 ans elle succède à Jane Campion pour la Leçon de piano en 1993 et à Julia Ducournau pour Titane en 2021) a également pointé du doigt la «marchandisation de la culture que le gouvernement néolibéral défend» et qui est en train «de casser l’exception culturelle sans laquelle [elle] ne serait pas là aujourd’hui». «Ce schéma de pouvoir dominateur, de plus en plus décomplexé, éclate dans plusieurs domaines», a fait remarquer la cinéaste. D’abord socialement - «c’est là où c’est le plus choquant», dit-elle, mais aussi dans «toutes les autres sphères de la société, et le cinéma n’y échappe pas.»

La ministre «estomaquée»

La ministre de la Culture, Rima Abdul Malak, s’est dite «estomaquée» par le discours «injuste» de la Française.

«Heureuse de voir la palme d’or décernée à Justine Triet, la 10e pour la France ! Mais estomaquée par son discours si injuste. Ce film n’aurait pu voir le jour sans notre modèle français de financement du cinéma qui permet une diversité unique au monde. Ne l’oublions pas», a-t-elle écrit sur Twitter.

Dans Anatomie d’une chute, Justine Triet imagine le procès d’une femme (Sandra Hüller) accusée de l’homicide de son mari, dans un film passionnant et limpide qui avait remporté la palme des critiques de Libération. Son long-métrage est attendu dans les salles françaises le 23 août.