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Disparition d’Héléna à Brest : après quatre jours sans nouvelles, l’angoisse monte

Sur les hauteurs de Kerbonne, à Brest, les grands-parents d’Héléna Cluyou sont rongés par l’angoisse. Depuis dimanche 29 janvier 2023, ils sont sans nouvelles de leur petite fille qui a disparu après une soirée au One club, l’une des discothèques prisée du port de Brest. Du côté de la police finistérienne, on prend l’affaire très au sérieux. Après avoir déployé, dès dimanche soir, des recherches au port du Château, avec le concours des sapeurs-pompiers, les enquêteurs se sont réorientés rive droite, dans le quartier de Recouvrance, quadrillant la rue de la Porte et ses voies contiguës. C’est là qu’Héléna, dont c’est le 21e anniversaire, ce mercredi 1er février, apparaît pour la dernière fois, au petit matin, à 6 h 42. Les images de vidéo-surveillance la montrent remontant à pied le quartier, à l’angle de la rue de la Porte et de la rue Saint-Exupéry. À environ 700 mètres du pont de Recouvrance enjambant la Penfeld.

Chien pisteur

Accompagnés d’un chien pisteur, les enquêteurs de la Police judiciaire ont repris, ce mercredi, l’arpentage des rues déjà passées au crible la veille. Depuis le début de semaine, tout l’effectif est mobilisé sur cette disparition inquiétante. Les images vidéo sont épluchées. Rien n’est laissé au hasard : plaques d’immatriculation, mouvements des piétons, enquête de voisinage… Selon nos informations, malgré l’heure très matinale, il y avait déjà pas mal de passants et de véhicules à arpenter la rive droite de Brest, avant le lever du jour. Un espoir pour les enquêteurs : que des témoins se signalent encore aux autorités.

La dernière trace remontée par les maîtres-chiens s’arrête à la hauteur de la place Prat Lédan, à mi-chemin entre la Penfeld et les Quatre-Moulins. Soit à deux petits kilomètres de la discothèque, quittée une heure plus tôt. Dans les commerces, personne n’a rien vu, à une heure où la plupart d’entre eux n’étaient pas ouverts. La boulangerie « Les Délices du Prat Lédan » n’ouvrait qu’à 7 h du matin, dimanche. Soit une vingtaine de minutes après la dernière image d’Héléna Cluyou. « On dispose de caméras qui filment à l’intérieur du commerce, mais comme la vitrine est sécurisée par des grilles, à cette heure-là, la rue n’a pas pu être filmée », se désole une employée, déplorant le malheureux concours de circonstances.

« On est tous très, très préoccupés »

Depuis, le visage et la silhouette filiforme d’Héléna, cheveux châtains, 1,65 m, apparaît sur toutes les portes d’immeuble, et dans les commerces. Police et petites mains anonymes tapissent d’avis de recherche l’espace public depuis lundi soir. Idem sur les réseaux sociaux. L’idée d’une battue a même été lancée par des internautes avant d’être annulée.

Héléna, c’est une fille joyeuse, cool, qui aime faire la fête. Plus les jours passent, plus c’est inquiétant.

Alors qu’en ville, la disparition est sur toutes les lèvres, dans le quartier de la Cavale Blanche, sur le site du centre hospitalier, les étudiants de l’institut de soins infirmiers partagent l’angoisse de la famille d’Héléna. Après une période de stage, la jeune femme aurait dû faire son retour en classe lundi dernier. Depuis, sa chaise reste désespérément vide, créant un profond malaise parmi le groupe d’étudiants, au sein duquel manque une demi-douzaine de ses plus proches copines. « On est tous très, très préoccupés », témoigne un élève. Dans sa voix, une peur grandissante. « Tout le monde est sur son portable ou sur son ordi, à l’affût de nouvelles informations », souffle-t-il. Une cellule psychologique a été proposée aux étudiants. « Toute la promotion veut se mobiliser, c’est super dur de rester là à attendre que quelque chose se passe. Héléna, c’est une fille joyeuse, cool, qui aime faire la fête. Plus les jours passent, plus c’est inquiétant », glisse le copain de classe.

Dans les commerces proches, ici en face des Halles de Recouvrance, le portrait de l’étudiante tapisse les murs.
Dans les commerces proches, ici en face des Halles de Recouvrance, le portrait de l’étudiante tapisse les murs. (Le Télégramme/Jean-Luc Padellec)

« Les portiers ont tout fait pour qu’elle ne parte pas seule »

« Je n’en ai pas dormi encore la nuit dernière », réagit pour sa part Max Pellois, le gérant du One Club. Mais tandis qu’en ville, et sur les réseaux sociaux, les commentaires vont bon train sur le scenario d’une fin de soirée qui questionne bien au-delà de la cité, le patron de la discothèque assure que son staff et ses portiers « ont tout fait pour qu’Héléna ne parte pas seule » de la boîte. « Une de ses copines que sa mère venait chercher a d’abord essayé de la convaincre de rentrer avec elles. Mais Héléna a décliné. Ensuite, un de mes portiers l’a trouvé dehors, devant la boîte. On l’a fait rentrer pour qu’elle recharge son portable qui était en panne de batterie. Le portier a alors insisté lourdement pour qu’elle prenne notre navette, mais elle a refusé. Héléna avait fait la fête, mais elle n’était pas ivre au point de ne pas savoir ce qu’elle faisait ». Quatre jours après, ni les enquêteurs, ni ses proches ne savent ce qu’est devenue la jeune femme.

Les personnes qui disposeraient d’informations, sont invitées à contacter la police au 02 21 09 53 60