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« Dites-leur que je suis vivant », sur France 2 : des parents endeuillés brisent le silence pour faire le deuil du désespoir

Un documentaire poignant revient sur le combat contre-nature de ceux qui luttent entre la peur de ne plus se sentir parents et le devoir d’apprivoiser la perte d’un enfant.

FRANCE 2 – MERCREDI 29 MARS À 22 H 45 – DOCUMENTAIRE

« Je m’arrachais les cheveux, je me griffais, je me cognais la tête, je creusais le sol, comme un animal blessé qui ne sait pas d’où vient la souffrance, comment la calmer, et qui va courir dans tous les sens pour essayer de se débarrasser de quelque chose qui est à l’intérieur, et qui ne part pas. » C’est ce qu’a ressenti Claire, mère d’Antonin, lorsque la douleur immense d’avoir perdu son enfant est entrée dans sa vie.

Dans ce documentaire, Caroline Conte et Thomas Robin tentent de briser ce tabou qui ne devrait pas en être un : « Nous voudrions que ce film serve à mieux rencontrer et accompagner les parents endeuillés. »

Claire, Katia, Jean-François et Sandrine essaient depuis des années de recommencer à vivre sans leurs enfants. Sans voix off ni commentaires ni musique, les deux réalisateurs voulaient leur laisser la parole entièrement. Dire à ces enfants qui n’ont plus de voix que nous n’oublions pas leurs rires, leurs joies et leurs chagrins ; que leur existence n’a jamais été vaine.

Un motif de gêne

Au milieu des herbes hautes, effleurée par le souffle du vent, baignée du soleil et du chant des cigales, Claire retrouve son calme. Elle parle, difficilement, pour essayer d’avancer avec précaution. Sandrine et Jean-François marchent, entraînés par la valse des flocons de neige qui tombent doucement. Les arbres recouverts sont blancs, leur cœur aussi. Katia est chez elle, elle cuisine avec son fils, à qui elle parle de Soham, celui qu’elle ne retrouvera jamais, mais qui vit toujours en son for intérieur.

Tous expriment leur peine de voir un silence s’imposer, autour d’eux, dès la mention du prénom de leurs enfants, comme s’ils étaient devenus un sujet à éviter, un motif de gêne. « Il est né, il a grandi, il est mort. Mais ce n’est pas parce qu’il est mort qu’il a arrêté d’exister, qu’il a arrêté d’être mon enfant », exprime Claire, une larme coulant le long de sa joue. Ils cherchent à montrer que ces enfants ne sont pas un simple sujet douloureux, mais une partie de leur vie à jamais, avec un sens et des souvenirs de joie. « Il y a une différence entre la pudeur et une espèce de silence qui plomberait tout et qui fermerait à double tour le cercueil de notre fils », explique Sandrine.

Sans le dire eux-mêmes, Caroline Conte et Thomas Robin déplorent le manque de soutien que l’Etat apporte à ces parents, qui passent de « mères et pères » à « sans enfants ». Toute une existence est « balayée d’un revers de manche », formule Katia.

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Depuis le tournage de ce film en 2019, les congés parentaux pour le deuil d’un enfant ont évolué. A l’unanimité, le jeudi 2 mars, les députés se sont décidés à étendre – de cinq à douze jours – les congés pour ce cas si particulier, après un rejet d’une proposition de loi similaire en 2020. Une avancée, certes, mais ces douze jours de répit ne seront jamais suffisants pour « s’en remettre ».

Dites-leur que je suis vivant, documentaire de Caroline Conte et Thomas Robin (Fr., 2019, 52 min).

Clara Rosello

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