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Don du sang : « Une course contre la montre »… Après la collecte, quel est le parcours d’une poche de sang ?

C’est un geste simple qui permet de sauver des vies. Chaque année en France, près de trois millions de dons du sang sont collectés auprès d’environ 1,6 million de donneurs. Mais que deviennent ces poches de sang une fois collectées ? Pour le savoir, direction le nouveau plateau technique régional de l’Établissement français du sang (EFS) qui a été inauguré en fin de semaine dernière à Rennes. C’est là, dans ce bâtiment flambant neuf de 1.200 m², que sont réceptionnés tous les dons effectués quotidiennement en Bretagne. Un circuit très chronométré s’enclenche alors pour permettre d’acheminer le sang du donneur jusqu’au patient.

« C’est une course contre la montre car nous n’avons que 24 heures pour tester la conformité du sang prélevé et préparer les produits sanguins », souligne Sébastien Bois, responsable du plateau technique de l’EFS Bretagne. Le parcours, très rigoureux, démarre dès l’étape du don. En plus de la poche de sang, des tubes échantillons sont ainsi recueillis puis envoyés au laboratoire de qualification biologique à Angers où ils seront analysés dans la foulée.

Une centrifugeuse pour séparer les composants

Sans attendre les résultats, tous les dons bretons sont acheminés sur le plateau technique où les équipes de l’EFS vont procéder à la séparation des trois composants du sang : les globules rouges, les plaquettes et le plasma. « Le sang prélevé n’est jamais transfusé comme ça au patient, indique Sébastien Bois. On lui transfuse uniquement le produit sanguin dont il a besoin. Un don du sang peut donc sauver trois vies ».

Mais avant de procéder à la séparation, il faut d’abord passer par l’étape de la déleucocytation. Elle consiste à filtrer le sang contenu dans les poches afin de diminuer le nombre de globules blancs « qui n’ont pas grand intérêt et présentent un risque transfusionnel », précise le scientifique. Les poches de sang passent ensuite dans une centrifugeuse qui va permettre de séparer les trois composants du sang. « C’est comme une vinaigrette, les couches se superposent selon leur densité », sourit une technicienne.

Excédentaire, la Bretagne pourvoit d’autres régions

Une fois séparés, les globules rouges, les plaquettes et le plasma vont chacun être conservés dans des poches distinctes qui seront ensuite stockées. Mais pas au même endroit car chaque composant a sa propre durée et température de conservation. Les globules rouges peuvent ainsi être conservés pendant quarante-deux jours à une température comprise entre 2 et 6 °C et le plasma pendant trois ans à -30 °C. « Mais pour les plaquettes, c’est seulement sept jours à une température comprise entre 20 et 24 °C », précise Sébastien Bois.

Ce n’est qu’une fois toutes ces étapes franchies que les produits sanguins seront mis à la disposition des établissements qui en font la demande. Des hôpitaux bretons bien sûr en priorité mais aussi des établissements d’autres régions, la Bretagne étant excédentaire et plutôt bonne élève pour le don du sang.