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Droits des travailleurs : trois pistes pour la gauche

Le 31 mai, Libération avec l’université Paris-I-Panthéon-Sorbonne lance un nouveau rendez-vous : «l’Université Libé». Une journée pour faire débattre les différents courants progressistes sur des sujets politiques structurants : l’Europe, l’énergie, le climat, les inégalités sociales, la justice fiscale. En partenariat avec le Crédit coopératif, ESS France, Backseat, la Mutualité française et la Fondation Jean-Jaurès. Entrée libre sur inscription.

En passant en force son injuste réforme des retraites, Emmanuel Macron a remis bien malgré lui la question du travail au centre du débat. Au lieu d’interroger les conditions de travail face à la crise de recrutement que connaissent les entreprises, le président de la République tente par tous les moyens de renverser le rapport de force au détriment des travailleurs. C’est ainsi qu’il a durci les conditions d’accès à l’assurance chômage ou qu’il renforce désormais les sanctions à destination des allocataires du RSA, alors que les salariés aspirent à retrouver du sens au travail.

Cela crée un espace pour la gauche. Encore faut-il qu’elle ne se complaise pas dans les postures faciles mais propose des solutions audacieuses. Nous en proposons trois ici.

La première d’entre elles devrait être la démocratisation de l’entreprise par l’introduction en son sein d’un «bicamérisme économique» reconnaissant aux travailleurs les mêmes droits qu’au capital. Cela pourrait aller jusqu’à la conversion des entreprises en coopératives par le rachat des titres de propriété par les salariés grâce à des dispositions réglementaires et fiscales le favorisant lors des transmissions.

La deuxième pourrait être une garantie d’emploi territorialisée. Les 56 territoires zéro chômeur de longue durée qui l’expérimentent actuellement font la preuve qu’il est possible de créer des emplois décents, répondant aux compétences et aux envies des personnes en même temps qu’aux besoins des territoires. Une grande réforme du droit à l’emploi pourrait la diffuser sur tout le territoire national en s’appuyant sur les acteurs de l’économie sociale et solidaire.

La troisième viendrait réaffirmer le droit à l’accompagnement face aux sanctions à travers la création d’un revenu d’autonomie. Ouvert aux jeunes, inconditionnel, versé automatiquement, augmenté et proposant un accompagnement global, il viendrait garantir l’existence des plus vulnérables et leur permettre de construire leur projet de vie.

Alors que le spectre de l’extrême droite plane face à la désespérance, la gauche a la responsabilité historique d’offrir un débouché politique au mouvement social et aux aspirations qu’il porte. Elle doit pour cela reconquérir l’hégémonie culturelle. Cela ne passera pas par un énième récit, mais bien par des solutions radicales aux problèmes sociaux.