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Du crash à l'enquête, la chronologie de l'affaire du vol MH17 en Ukraine

DÉCRYPTAGE - De nouveaux éléments de l'enquête sont attendus ce mercredi à La Haye. L'appareil avait été abattu en 2014 par un missile au-dessus de l'Ukraine, ce qui avait coûté la vie à 298 personnes.

Cette conférence de presse permettrait-elle de clore le chapitre du crash du MH17? Les enquêteurs internationaux, chargés d'enquêter sur la chute en 2014 du vol 17 de Malaysia Airlines au-dessus de l'est de l'Ukraine, devraient présenter ce mercredi 8 février, à La Haye, de nouvelles conclusions.

D'après l'équipe internationale d'investigation conjointe (JIT), les résultats de l'enquête devraient traiter «des autres parties impliquées dans la destruction du vol MH17». Ils pourraient répondre aux questions restées en suspens : savoir qui a réellement tiré le missile, qui a abattu l'avion et qui a initialement fourni le projectile de fabrication russe. Retour sur neuf années d'enquête.

Le 17 juillet 2014, aux alentours de 16 heures, le contact est coupé avec le MH17 alors qu'il survolait l'est de l'Ukraine, entre Amsterdam et Kuala Lumpur. L'avion de ligne malaisien s'écrase quelques minutes plus tard à côté du village de Hrabove avec 298 personnes à son bord, dans la région de Donetsk.

Les débris sont dispersés dans un large périmètre, ce qui démontre que l'avion s'est disloqué en vol, et non au moment de l'impact avec la terre. Rapidement, domine la thèse selon laquelle l'avion a été abattu par un missile. Au total, des voyageurs de dix nationalités différentes ont trouvé la mort dans ce crash.

En 2014, les forces ukrainiennes combattaient les séparatistes pro-russes dans la province de Donetsk, dans l'est de l'Ukraine. La région est donc difficile voire quasi impossible d'accès dans certaines zones. Les rebelles pro-russe entravent pendant un temps le travail des enquêteurs arrivés sur le lieu du crash, en les empêchant d'accéder au site du crash .

Un militaire arrête la circulation près du site du crash d'un avion de Malaysia Airlines, le 19 juillet 2014. DOMINIQUE FAGET / AFP

Début juin 2015, alors que la piste du missile a déjà été évoquée à maintes reprises, le fabricant d'armes russe Almaz-Anteï confirme que le Boeing malaisien MH17 a bien été abattu par un missile sol-air BUK. Il précise également que ce missile, qui était un BUK 9M38M1 sol-air équipé d'une ogive 9H314M, était issu de ses propres usines.

Une information confirmée trois ans plus tard par le procureur néerlandais Fred Westerbeke lors de la conférence de presse de l'équipe d'enquête conjointe. Le 24 mai 2018, à Bunnik, les enquêteurs chargés d'enquêter sur la chute du vol MH17 en 2014 ont déclaré pour la première fois que le missile qui a abattu l'avion provenait de la 53e brigade antiaérienne russe basée à Koursk, dans l'ouest de la Russie.

Une partie de la roquette BUK qui a été tirée sur le vol MH17 de Malaysia Airlines lors de la conférence de presse de l'équipe d'enquête conjointe, à Bunnik, le 24 mai 2018. ROBIN VAN LONKHUIJSEN / ANP / AFP

Le 19 juin 2019, quatre suspects sont identifiés par les autorités internationales: les Russes Sergueï Doubinski, Igor Guirkine et Oleg Poulatov, ainsi que l'Ukrainien Leonid Khartchenko, tous hauts gradés des séparatistes pro-russes de l'est de l'Ukraine.

Si les enquêteurs reconnaissent qu'aucun d'entre eux n'a «appuyé» sur le bouton pour tirer le missile, ils ont «collaboré étroitement pour convoyer le BUK et l'ont mis en position dans le but de toucher un avion», a indiqué le procureur néerlandais Fred Westerbeke.

Le 17 novembre 2022, un tribunal néerlandais condamne trois hommes à perpétuité par contumace pour la destruction du vol MH17. «Le tribunal inflige une peine de prison à perpétuité» aux Russes Igor Guirkine et Sergueï Doubinski et à l'Ukrainien Leonid Khartchenko, reconnus coupables de meurtre et d'avoir participé à la destruction de l'avion. Le quatrième accusé, le Russe Oleg Pulatov, est blanchi. Il était le seul à disposer d'une représentation légale.

Les quatre accusés étaient suspectés d'avoir joué un rôle central dans la sécurisation du système de missiles, probablement destiné à abattre un avion de guerre ukrainien. «Si telle était leur intention, cela ne change rien à l'accusation d'en faire un acte criminel, a déclaré pendant le procès, en décembre 2021, le procureur Thijs Berger aux juges néerlandais. Une erreur de cible ne change rien à la preuve qu'un tel crime a été commis».

Le 25 janvier 2023, la Cour européenne des droits de l'Homme (CEDH) déclare majoritairement «recevables» les plaintes qui lui ont été adressées par l'Ukraine et les Pays-Bas contre la Russie pour des faits survenus en 2014 dans l'est de l'Ukraine, dont l'explosion du vol MH17.

La CEDH avait été saisie par les gouvernements néerlandais et ukrainien respectivement pour la destruction du vol MH17 de la Malaysia Airlines le 17 juillet 2014, et pour des «attaques militaires illégales», des exécutions et des actes de torture commis sur des citoyens ukrainiens lors du conflit séparatiste dans le Donbass à partir de mars 2014. La Russie, elle, a nié toute responsabilité dans la destruction du vol MH17.

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