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Du sursis pour l’ado toxico coupable de vols et cambriolages

Du sursis pour l’ado toxico coupable de vols et cambriolages
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CL

Par Fabien NOUVÈNE - f.nouvene@charentelibre.fr, publié le 5 décembre 2022 à 19h52.

Le tribunal d’Angoulême a condamné lundi 5 décembre un Ruffécois de 18 ans à vingt mois de prison avec sursis pour le cambriolage de deux cliniques vétérinaires et le vol d’une moto. À chaque fois, la drogue dure en ligne de mire.

Une ombre est entrée dans le box des prévenus, ce lundi 5 décembre. Une grande silhouette voûtée, tête rasée, teint blafard, mains tremblantes. « Un ado en perdition », comme le décrit son avocate, Karine Brunaud. Il n’a 18 ans que depuis six mois et il comparaît déjà devant le tribunal d’Angoulême. Entre fin septembre et début décembre, ce toxicomane a commis une série de vols et cambriolages...

Une ombre est entrée dans le box des prévenus, ce lundi 5 décembre. Une grande silhouette voûtée, tête rasée, teint blafard, mains tremblantes. « Un ado en perdition », comme le décrit son avocate, Karine Brunaud. Il n’a 18 ans que depuis six mois et il comparaît déjà devant le tribunal d’Angoulême. Entre fin septembre et début décembre, ce toxicomane a commis une série de vols et cambriolages, dont des cliniques vétérinaires, afin de se procurer des médicaments psychotropes. Il écope de vingt mois de prison avec sursis.

La spirale de délinquance s’est accélérée ces derniers mois. Le 25 septembre, le Ruffécois sort de chez sa mère, où il vit, et vole une moto. Dans la soirée, les gendarmes le repèrent sans casque, au milieu de la chaussée. Le prévenu s’enfuit. Pourquoi avoir dérobé le deux-roues ? « Pour faire des tours », explique-t-il lors de son audition. « C’était pour faire l’andouille, pas pour la vendre », insiste le président Jean-Christophe Maze. « Je ne savais pas ce que j’allais en faire de cette moto, confirme le jeune, les yeux rougis. Depuis que le médecin me prescrit du concerta [un psychostimulant, Ndlr.], je me sens trop sûr de moi. » Le cerveau anesthésié par le cocktail médicaments et alcool.

Deuxième série le 26 novembre. Il essaye, avec deux amis, de voler une voiture dans l’allée d’une maison. Tentative avortée lorsque le propriétaire sort de chez lui. La raison de ce vol ? « On voulait aller en teuf [rave party Ndlr], là-bas on trouve tous les produits qu’on veut. » Le trio se rabat alors sur la clinique vétérinaire de La Faye. Le prévenu casse la vitre de la porte et dérobe de la kétamine - un sédatif pour cheval - et des seringues. « Fallait que je trouve de quoi me piquer », explique-t-il. Trois jours plus tard, nouveau cambriolage chez le même vétérinaire, par la fenêtre cette fois.

Addict dès 13 ans

Dernière ligne droite vendredi 2 décembre au soir. Le jeune homme est retrouvé défoncé, une seringue dans le bras, dans les toilettes du McDonald’s de Ruffec. L’ambulance l’amène à l’hôpital d’où il s’enfuit. La nuit du samedi, il y retourne… par une fenêtre pour y subtiliser « n’importe quoi, tout ce qui peut (le) défoncer ». Mis en fuite par l’arrivée d’un agent, il se tourne vers une clinique vétérinaire de la ville. Il y vole du tramadol et de la kétamine. Dimanche, rebelote dans la même clinique. Cette fois, les gendarmes l’interpellent.

Le prévenu reconnaît tout. Admet se droguer depuis l’âge de 13 ans. Dit « vouloir se soigner », « avoir pris conscience de certaines choses » depuis sa garde à vue. Mais il s’explique peu. Il y a ce médicament qui le « fait vriller ». Cette allocation qui lui permettait d’acheter sa came et qui est arrivée à son terme. Son avocate relève surtout un entourage nocif. « Vous avez vu vos deux parents consommer des toxiques. Le Subutex vous le preniez dans le sac à main de votre mère. »

Imaginez ce gosse, en pleine nuit, dans un coin d’une clinique vétérinaire en train de se piquer. C’est d’un glauque.

La procureure insiste sur la gravité de la situation. « Il explique que tout va être mis en place pour régler ce qui monte depuis des années. Mais le déclic du toxicomane, ça ne dure jamais longtemps, prévient Sophie O’Hana. S’il sort, là, je ne donne pas une semaine avant qu’on le retrouve dans un vol à la roulotte. » Elle a requis un an ferme dont six mois de sursis et deux mois de sursis supplémentaires pour le refus d’obtempérer. La défense a plaidé la peine curative. « C’est un ado en détresse qui a besoin de votre aide. Imaginez ce gosse, en pleine nuit, dans un coin d’une clinique en train de se piquer. C’est d’un glauque. »

Le tribunal opte pour vingt mois assortis d’un sursis renforcé, avec obligation de soins. Il devra payer 195 euros d’amendes pour ses délits routiers. « On vous laisse une chance, il va falloir vous prendre en main. » Le jeune fond en larmes et repart. Comme une ombre.