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Duel Lula-Bolsonaro au Brésil : « Avec 43,2% des suffrages, Jair Bolsonaro a réalisé un score bien plus élevé que celui prédit par les instituts de sondage »

Jair Bolsonaro au Brésil, le 2 octobre.

Live en cours

Si le leader de la gauche est arrivé en tête du premier tour dimanche, seuls cinq points le séparent du président d’extrême droite. Notre correspondant au Brésil, Bruno Meyerfeld, répond à vos questions sur l’issue de ce scrutin et sur les enjeux du second tour à venir, à partir de 17 heures.

Ils sont 156 millions, dont 123 millions se sont rendus aux urnes hier, ce qui nous donne un taux d’abstention de plus de 20 %. Dans un pays où le vote est obligatoire pour les électeurs de 18 à 70 ans, c’est beaucoup et cela en dit long sur la désaffection qui frappe la démocratie brésilienne.

Bruno Meyerfeld (Rio de Janeiro, correspondant)

Effectivement : même si Lula l’emporte, il devra composer avec des institutions plus que jamais marquées à l’extrême droite. Le Parti Libéral (PL) de Jair Bolsonaro sort grand vainqueur des élections législatives, et devient la première formation politique tant à la Chambre des députés (99 élus) qu’au Sénat (14 élus). Les alliés de Bolsonaro remportant dès le premier tour l’exécutif de plusieurs Etats importants  : Rio de Janeiro, le District Federal de Brasilia, le Minas Gerais ou l’Acre (Amazonie)... ils sont également bien placés dans l’Etat de Sao Paulo, le plus riche de la fédération, où le protégé de Bolsonaro, Tarcisio de Freitas, est en tête face au candidat du Parti des Travailleurs (PT), Fernando Haddad. Même victorieux, Lula aura donc une marge de manoeuvre très étroite.

Bruno Meyerfeld (Rio de Janeiro, correspondant)

C’est effectivement l’une des grandes interrogations ce matin au Brésil. Avec 43,2% des suffrages, Jair Bolsonaro a réalisé un score bien plus élevé que celui prédit par les instituts de sondage, qui lui donnaient autour de 35% d’intention de vote.

A chaud, plusieurs raisons peuvent expliquer cette grosse progression : le poids des églises évangéliques, très favorables à l’extrême droite ; l’importance prise par les réseaux sociaux, où de vastes campagnes de désinformation ont été menées par les bolsonaristes ; la peur d’un retour de la gauche au pouvoir, associée à la corruption, au « communisme » et à la gabegie d’Etat ; mais aussi une campagne un peu terne de Lula lui-même, au discours trop consensuel, qui a surtout misé sur des meetings à l’ancienne et le souvenir de ses deux mandats au pouvoir (2003-2011)...

Bruno Meyerfeld (Rio de Janeiro, correspondant)

En cartes : le recul de la forêt amazonienne sous le mandat de Jair Bolsonaro

L’ampleur des zones déboisées pendant le mandat de Jair Bolsonaro, au pouvoir depuis le 1er janvier 2019, avec le soutien du lobby agroalimentaire, est spectaculaire. D’ici à la fin de l’année, près de 40 000 kilomètres carrés de forêt tropicale auront été rasés au Brésil, soit une surface plus vaste que l’étendue de la Belgique.

Portrait de Jair Bolsonaro, un président adepte des outrances et menaces

Dans un documentaire, diffusé sur France 5 dimanche et disponible en replay, Laetitia Rossi et Ingrid Piponiot dressent le portrait d’un chef de l’Etat brésilien à la posture populiste assumée, adepte des outrances et menaces lancées devant les caméras ou face à une foule déchaînée. Elles reviennent sur les débuts en politique de M. Bolsonaro et décortiquent les soutiens qu’il engrange dans un pays fracturé politiquement.

Retour sur ce documentaire éclairant, par Alain Constant :

Quelles leçons tirer du premier tour de la présidentielle ? Posez vos questions à notre correspondant Bruno Meyerfeld

Quelles leçons tirer du premier tour de l’élection présidentielle brésilienne ? Que traduit l’écart de six millions de voix enregistré entre Lula et Jair Bolsonaro, moindre que celui prédit par les sondages ? A quel climat politique faut-il s’attendre pour la campagne d’entre-deux-tours ?

Bruno Meyerfeld, correspondant du Monde au Brésil, répond à vos interrogations sur le sujet à partir de 17 heures.

Un duel Lula-Bolsonaro plus serré que prévu

Seuls cinq points séparent les deux candidats qualifiés pour le second tour, qui se tiendra le 30 octobre. La déception est forte à gauche, alors que les électeurs de Lula espéraient une victoire de leur chef de file dès le premier tour. Si le score et la campagne de Jair Bolsonaro témoignent d’un moindre engouement qu’en 2018, et que le leader du Parti des travailleurs reste favori pour le second tour, le président d’extrême droite affirme que sa « confiance est totale » et estime avoir fait « mentir » les sondages. Reportage de Bruno Meyerfeld et Anne Vigna :

Les élections dans les Etats de la fédération et au Congrès consacrent des candidats ultraconservateurs

Quel qu’il soit, le prochain président du Brésil devra gouverner avec un Congrès très conservateur. Les 156 millions d’électeurs appelés aux urnes devaient en effet également renouveler, dimanche 2 octobre, la totalité des membres de la Chambre des députés, un tiers des sièges de sénateurs et l’ensemble des gouverneurs et assemblées régionales du pays. Pour ces élections, aussi capitales que la présidentielle dans un pays fédéral, l’extrême droite s’est implantée et progresse.

Analyse par notre correspondant au Brésil, Bruno Meyerfeld :

Bienvenue dans ce tchat consacré aux résultats du premier tour de l’élection présidentielle au Brésil

  • Au terme du premier tour de l’élection présidentielle au Brésil, dimanche 2 octobre, l’ex-président de gauche Luiz Inacio Lula da Silva termine en tête avec 48,43 % des voix contre 43,2 % au chef de l’Etat d’extrême droite sortant, qui réalise un score bien plus élevé que celui prévu par les instituts de sondage. A peine 5 points, soit 6 millions de voix seulement (sur un total 123 millions de suffrages) séparent deux hommes.
  • L’ancien syndicaliste et chef d’Etat (2003-2011) Lula était donné comme grand favori du scrutin et possible vainqueur dès le premier tour. Mais les Brésiliens ont finalement moins sanctionné que prévu le bilan de M. Bolsonaro, pourtant terni par son déni de l’épidémie de Covid-19 (685 000 morts), des scandales de corruption et la crise économique qui touche de plein fouet le pays.
  • Puisque aucun des deux candidats n’a atteint la majorité absolue, ils seront départagés lors d’un second tour, dimanche 30 octobre. « La lutte continue jusqu’à la victoire finale », « c’est juste une prolongation », a déclaré, dimanche soir, Lula, le chef de file du Parti des travailleurs. Jair Bolsonaro, en course pour un second mandat d’affilée et candidat du Parti libéral, s’est, de son côté, félicité d’avoir « vaincu les mensonges » des sondages.
  • Les deux rivaux s’affronteront donc dans une campagne d’entre-deux-tours de plus de trois semaines qui s’annonce explosive, sur fond de climat de désinformation et de fracture politique dans le pays. Pour rappel, Lula, qui a passé cinq cent quatre-vingts jours en prison pour corruption en 2018 et 2019, a fait un retour en force après l’annulation de ses condamnations en 2021. A 76 ans, il fait une campagne sur la « reconstruction » d’un pays très divisé, contre le bilan de M. Bolsonaro, promettant notamment l’éradication de la faim, ainsi qu’une lutte active en faveur de la préservation de l’environnement.
  • Dimanche, de nombreux candidats bolsonaristes, dont des anciens ministres du gouvernement, ont par ailleurs été élus au Congrès. Ce résultat montre que le prochain président brésilien, quel qu’il soit, devra composer avec un Parlement marqué à droite.

Le contexte

Live animé par Marie Pouzadoux

Image de couverture : Jair Bolsonaro au Brésil, le 2 octobre. UESLEI MARCELINO / REUTERS

  • A l’issue du premier tour de l’élection présidentielle, qui s’est tenue dimanche 2 octobre, le leader de la gauche brésilienne, Luiz Inacio Lula da Silva, dit Lula, a terminé en tête devant le président d’extrême droite sortant, Jair Bolsonaro, avec 48,43 % des voix, contre 43,20 %.
  • Malgré 6 millions de bulletins d’écart entre les deux prétendants, le résultat a été plus serré qu’annoncé par les sondages. L’ancien syndicaliste et chef d’Etat (2003-2011) Lula était donné comme grand favori du scrutin et possible vainqueur dès le premier tour. Mais les Brésiliens ont finalement moins sanctionné que prévu le bilan de M. Bolsonaro, pourtant terni par son déni de l’épidémie de Covid-19 (685 000 morts), des scandales de corruption et la crise économique qui touche de plein fouet le pays.
  • Puisque aucun des deux candidats n’a atteint la majorité absolue, ils seront départagés lors d’un second tour, dimanche 30 octobre. « La lutte continue jusqu’à la victoire finale », « c’est juste une prolongation », a déclaré, dimanche soir, Lula, le chef de file du Parti des travailleurs. Jair Bolsonaro, en course pour un second mandat d’affilée et candidat du Parti libéral, s’est, de son côté, félicité d’avoir « vaincu les mensonges » des sondages.
  • Les deux rivaux s’affronteront donc dans une campagne d’entre-deux-tours de plus de trois semaines qui s’annonce explosive, sur fond de climat de désinformation et de fracture politique dans le pays. Pour rappel, Lula, qui a passé cinq cent quatre-vingts jours en prison pour corruption en 2018 et 2019, a fait un retour en force après l’annulation de ses condamnations en 2021. A 76 ans, il fait une campagne sur la « reconstruction » d’un pays très divisé, contre le bilan de M. Bolsonaro, promettant notamment l’éradication de la faim, ainsi qu’une lutte active en faveur de la préservation de l’environnement.
  • Dimanche, de nombreux candidats bolsonaristes, dont des anciens ministres du gouvernement, ont par ailleurs été élus au Congrès. Ce résultat montre que le prochain président brésilien, quel qu’il soit, devra composer avec un Parlement marqué à droite.

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