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Dugong, ormeaux, corail de pilaires… La liste rouge des espèces menacées s’allonge encore

L’état de la biodiversité continue de se dégrader dans le monde. Ce vendredi, l’Union internationale pour la conservation de la nature actualise (UICN) actualise sa Liste rouge des espèces menacée à l’occasion de la COP 15 biodiversité à Montréal, un rendez-vous international très attendu pour enrayer enfin l’effondrement du vivant sur Terre. «L’activité humaine dévaste les espèces marines, des mammifères aux coraux», déplore l’UICN.

«Les populations de dugongs, de grands mammifères marins herbivores, et 44 % de tous les ormeaux rejoignent les espèces menacées d‘extinction sur la Liste rouge de l‘UICN, et le statut du Corail de pilaires s’est détérioré à «En danger critique» en raison de pressions accumulées», annonce le communiqué de l’UICN.

«Vaches de mer»

Le dugong, proche parent des lamantins, a été considéré comme éteint en Chine cet été. Très vulnérable aux activités humaines car son habitat est exclusivement côtier, il est menacé par le braconnage (la chasse du dugong est formellement interdite, mais sa viande est très appréciée des locaux), les captures accidentelles dans les filets de pêche et les collisions avec les bateaux. Mais aussi par le réchauffement climatique. Car celui-ci menace les herbiers marins dont les dugongs, appelés «vaches de mer», se nourrissent. Une fragilité exacerbée par la faible capacité des populations à se reconstituer, car les femelles ne donnent naissance qu’à 5 ou 6 petits au cours de leur vie.

Les populations de dugongs d’Afrique de l’Est, dont il reste moins de 250 individus matures, ont été ajoutées dans les catégories «En danger critique». Celles de Nouvelle-Calédonie, qui comptabilisent 900 individus, sont «en danger». «L’espèce reste «Vulnérable» à l‘échelle mondiale», précise l’IUCN.

Parmi les fruits de mer les plus chers du monde, les ormeaux sont victimes de la récolte abusive et du braconnage, des menaces aggravées par le changement climatique, les maladies et la pollution. «Vingt des 54 espèces mondiales d‘ormeaux sont aujourd’hui menacées d‘extinction», précise l’IUCN. En Afrique du Sud, l’Ormeau de Mida est considéré comme «En danger», l’Ormeau noir est «En danger critique» en Californie et au Mexique, et l‘Ormeau tuberculeux présent de la Manche à la Méditerranée est «Vulnérable».

Enfin, le Corail de pilaires, présent dans les Caraïbes, dans la péninsule du Yucatan et de la Floride, à Trinité-et-Tobago, est passé de la catégorie «Vulnérable» à «En danger critique». Ses populations ont diminué de plus de 80 % sur la majeure partie de son aire de répartition en trente ans, notamment à cause d’une maladie qui progresse car les coraux sont déjà affaiblis par l’acidification et la pollution des océans.

«Crises interconnectées du climat et de la biodiversité»

«La Liste rouge de l’UICN comprend désormais 150 388 espèces, dont 42 108 menacées d’extinction. Plus de 1 550 des 17 903 espèces d’animaux et végétaux marins évaluées sont menacées d‘extinction, les changements climatiques ayant un impact sur au moins 41 % des espèces marines menacées», récapitule l’UICN.

Ce rapport vient rappeler l’urgence d’agir alors que la sixième extinction des espèces se déroule sous nos yeux. Les cinq principales causes directes de la destruction du vivant sont la modification de l’utilisation des terres et des mers, l’exploitation directe des organismes, le changement climatique, la pollution et les espèces exotiques envahissantes.

«La dernière mise à jour de la Liste rouge de l‘UICN révèle une combinaison parfaite d‘activités humaines non durables décimant la vie marine dans le monde entier. Au moment où le monde se tourne vers la conférence des Nations Unies sur la biodiversité pour tracer la voie du rétablissement de la nature, nous ne pouvons tout simplement pas nous permettre d’échouer», a déclaré le Dr Bruno Oberle, Directeur général de l‘UICN. Il ajoute : «Nous devons d’urgence nous attaquer aux crises interconnectées du climat et de la biodiversité par des changements profonds dans nos systèmes économiques, ou nous risquons de perdre les avantages cruciaux que les océans nous procurent.»