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DVD : « Alice, Sweet Alice », la folie meurtrière d’une petite fille

Le méconnu « Alice, Sweet Alice », d’Alfred Sole, sorti en 1976, est un thriller psychotique sur la perversité enfantine.

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Le dernier âge d’or du cinéma d’horreur remonte aux années 1970-1980 et son efflorescence fut telle qu’on n’a pas encore fini d’en faire le tour. En témoignent les nombreuses perles tombées aux oubliettes que le filet de l’édition vidéo (en ce domaine un véritable vivier) ne cesse de ramener à la surface. Comme dernièrement Alice, Sweet Alice (1976), obscure bande d’exploitation cachant des abîmes de visions malsaines, que l’éditeur Rimini rend disponible dans un beau combiné DVD et Blu-ray, avec un nouveau master haute définition.

Sorti hâtivement en salles (aux Etats-Unis en novembre 1976, en France en 1984 sous le titre Communion sanglante), le film a vite atterri sur les étagères des vidéoclubs, où il fit l’essentiel de sa carrière et acquit une petite réputation. On le doit à un certain Alfred Sole, mort en février 2022 à l’âge de 78 ans, architecte de formation et réalisateur malheureux (une poignée de films sans succès entre 1972 et 1984), qui se reconvertit en chef décorateur sur des séries télévisées.

Contexte religieux déterminant

Alice, Sweet Alice appartient à la veine horrifique féconde des « enfants tueurs », aux côtés de La Malédiction (1976), de Richard Donner, sorti cinq mois plus tôt, Les Révoltés de l’an 2000 (1976), de Narciso Ibañez Serrador, ou Chromosome 3 (1979), de David Cronenberg. L’intrigue se déroule en 1961, dans le New Jersey. Une mère divorcée (Linda Miller) prépare la communion de sa fille Karen (Brooke Shields dans sa première apparition) à la paroisse catholique Saint Michael, où le père Tom (Rudolph Willrich) lui offre un crucifix en cadeau. Alice (Paula Sheppard), son aînée, la jalouse violemment et lui joue des tours effrayants. Le jour de la cérémonie, la cadette est étranglée dans la sacristie par un individu trapu arborant un masque affreux et un ciré jaune. Les agressions n’en restent pas là et la suspicion des adultes se porte vite vers la petite Alice, à qui on donnerait le Bon Dieu sans confession.

Thriller psychotique dans la prolifique lignée du Psychose (1960), d’Alfred Hitchcock, l’objet d’Alice, Sweet Alice est évidemment la folie meurtrière, offrant une variation sur la « prédisposition perverse polymorphe » que Freud reconnaissait chez l’enfant. Bouclé pour la modique somme de 350 000 dollars, malgré plusieurs interruptions faute de trésorerie, le film joue à plein de cette économie drastique qui étaye le sentiment de malaise : béances de l’espace, plans qui s’attardent plus que de raison, anonymat des acteurs, rugosité étouffante du décor, valse obsessionnelle des mêmes objets… Intérieurs et extérieurs sont tournés à Paterson (New Jersey), la ville natale du réalisateur, dont le diocèse l’avait excommunié pour avoir commis un film érotique (Deep Sleep, 1972) jugé obscène. Alfred Sole avait donc quelques comptes à régler avec la bondieuserie.

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