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Ecosse : Humza Yousaf élu pour succéder à Nicola Sturgeon comme Premier ministre

Après six semaines de campagne tendue et difficile, Humza Yousaf, membre du Scottish National Party (SNP), doit devenir le nouveau Premier ministre après la démission surprise de Nicola Sturgeon le 15 février. Il a été élu ce lundi par les indépendantistes pour prendre la tête et du parti et du gouvernement écossais. Il doit être formellement nommé mardi Premier ministre par le Parlement local.

Agé de 37 ans, ce proche allié de Nicola Sturgeon, dont il était ministre de la Santé, doit reprendre le combat pour l’autodétermination. Il devient également le premier musulman à la tête d’un important parti politique au Royaume-Uni.

Une indépendance dure à obtenir

Jeudi dernier, c’est émue que l’ancienne Première ministre, militante acharnée de l’indépendance écossaise, a fait ses adieux au Parlement local à Edimbourg. «Ce sera soit la deuxième femme Première ministre, soit le Premier ministre issu d’une minorité ethnique», avait-elle anticipé. L’annonce du départ de Nicola Sturgeon en février dernier a laissé un immense vide. En huit années au pouvoir - un record -, la dirigeante arrivée après la victoire du «non» en 2014 sur le referendum d’indépendance de l’état, avait réussi à relancer son camp défait et accumulé les succès électoraux. La cause indépendantiste, raison d’être du SNP, a été relancée par le Brexit, auquel s’étaient opposés 62 % des Ecossais, le parti voyant une rupture avec Londres comme le moyen de revenir dans l’Union européenne.

Mais le soutien à l’indépendance, au cœur du programme du SNP, un parti ancré à gauche, stagne. Selon une enquête d’opinion YouGov du 13 mars, 46 % des sondés se prononcent pour l’indépendance (contre 50 % le mois dernier). En incluant les indécis, la proportion chute à 39 %. Lors du référendum organisé en 2014, 45 % des Ecossais avaient voté pour l’indépendance. Suite à l’échec du premier référendum sur l’indépendance en 2014, Nicola Sturgeon souhaitait en juin 2022 une seconde consultation, ce à quoi Londres s’est fermement opposé, appuyé par une décision de la Cour suprême l’année dernière. En effet, l’Ecosse n’étant pas indépendante ne peut organiser un référendum sans l’accord de Londres. La Première ministre avait alors annoncé qu’elle ferait des élections locales en 2026 un référendum de facto pour ou contre l’indépendance, un choix controversé jusqu’au sein de son parti.

Au-delà de l’épineux dossier de l’indépendance de l’Ecosse, Nicola Sturgeon a vu son bilan beaucoup critiqué. Des services publics dégradés, notamment ceux de la santé qui sont en grave crise. La pauvreté infantile qui avait reculé s’élève à nouveau à 24 %. Elle s’était aussi retrouvée en difficulté après que Londres a bloqué une loi controversée qu’elle avait fait passer sur les transitions de genre. Adopté le 22 décembre par le Parlement écossais après de houleux débats, ce texte abaisse notamment à 16 ans (contre 18 auparavant) l’âge requis pour demander à faire reconnaître son changement de genre et sans avis médical.