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Eddy de Pretto victime de cyberharcèlement : le profil surprenant des prévenus

Eddy de Pretto victime de cyberharcèlement : le profil surprenant des prévenus EDDY DE PRETTO. 17 personnes sont jugées à Paris pour des faits de cyberharcèlement, insultes homophobes et menaces de mort, après un concert d'Eddy de Pretto en juin 2021 dans une église.

[Mis à jour le 05 octobre 2022 à 11h55] Dix-sept personnes sur le banc des accusés : ce lundi 3 octobre s'est ouvert le procès, devant le tribunal correctionnel de Paris, de dix-sept personnes pour cyberharcèlement aggravé en ligne visant le chanteur Eddy de Pretto. En juin 2021, son concert en l'église parisienne de Saint-Eustache avait déclenché une vague de haine. Après sa prestation, l'artiste avait partagé sur Instagram sa reprise de sa chanson A quoi bon, qui contient le mot "sodomite" et évoque la conciliation entre religion et homosexualité. Ce qui lui avait valu les foudres de milliers d'internautes.

L'artiste déclare avoir reçu plus de 3 000 messages malveillants, d'insultes homophobes et de menaces de mort. Les prévenus sont jugés pour des chefs de harcèlement en ligne, avec incapacité totale de travail (ITT) de plus de huit jours, et harcèlement en ligne avec ITT de plus de huit jours, commis en raison de l'orientation sexuelle de la victime. Interpellés aux quatre coins de la France, les 17 prévenus, des hommes, fervents catholiques et issus des beaux quartiers, ont entre 19 et 26 ans.

Simon par exemple, étudiant en droit public de 21 ans, a publié sur Instagram, en réaction à la vidéo d'Eddy de Pretto chantant dans une église : "le manque de respect de la maison de dieu c'est coupage de tête" et "nous serons là à chaque date pour te rappeler que l'armée de dieu ne laisse pas ce genre de blasphème impuni", rapporte Charlotte Piret, journaliste à France Inter présente à l'audience. Aristide, 20 ans, doit lui s'expliquer du commentaire "Comment veux-tu qu'on te respecte si toi-même tu ne respectes pas les autres ? Nous sommes bien trop gentils, attaqués de partout, je pense qu'il est grand temps qu'on se défende."

Eddy de Pretto, le concert et la haine

En juin 2021, le chanteur Eddy de Pretto est convié par la curé de Saint-Eustache, à Paris, pour y chanter. "J'ai reçu cette invitation à jouer dans une église, j'ai trouvé ça pertinent qu'on puisse m'inviter, moi, chanteur engagé et homosexuel en France. J'étais ravi qu'on puisse m'entendre sur cette question : comment les homosexuels sont représentés dans l'Église ?", a déclaré l'artiste au premier jour du procès, lundi 3 octobre 2022.

Eddy de Pretto a également assuré qu'il "assumait pleinement" avoir interprété ses chansons, portant des messages de tolérance au sein d'une église. "Mon désir était de poser des questions en tant qu'artiste sur des thématiques cruciales et majeures, je ne pensais pas que ça pouvait avoir des retours aussi néfastes", a assuré l'interprète de Freaks à la barre, rapporte l'AFP. En l'église Saint-Eustache, il avait interprété la chanson À quoi bon, qui traite de la conciliation entre homosexualité et religion.

"Je crois que je n'suis pas prêt pour obéir à ta Bible (...) Je sais ce qui te plaît, je crois que je n'ai pas lu les bons livres (...) Mais tu me diras nan, c'est trop, tu n'es pas assez sain (...) Pour venir dans tes rangs, il faut n'avoir fait presque rien", chante par exemple Eddy de Pretto dans ce morceau, extrait de son dernier album A tous les bâtards. Un message qui lui aura valu une vague de commentaires haineux sur Instagram ayant provoqué selon lui des séquelles psychologiques : Eddy de Pretto a porté plainte et s'est attaché les services d'un garde du corps. 

"J'ai eu très peur, je regardais tout le temps en bas de chez moi si quelqu'un était posté, j'ai demandé un garde du corps pour toutes mes sorties", explique le chanteur, évoquant "des troubles du sommeil" et "des sentiments dépressifs." "Je n’arrivais pas à comprendre cette violence", a ajouté Eddy de Pretto à la barre, rapporte aussi l'AFP. Le procès se tient à Paris jusqu'à ce vendredi. Le délit de cyberharcèlement est un nouveau délit : les auteurs de cyberharcèlement, sur personne majeure, risquent jusqu'à deux ans de prison et 30 000 euros d'amende, selon le Code pénal.