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Edmund Phelps : « Qu’est-ce qu’une “bonne” économie ? »

Edmund Phelps

Prix Nobel d’économie 2006

Le Prix Nobel d’économie 2006 retrace, dans une tribune au « Monde », les étapes des débats qu’il eut avec Jean-Paul Fitoussi, entre convergences et divergences, notamment sur la question de l’optimum économique.

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Lorsque j’étais chercheur invité en 1985-1986 à l’Institut universitaire européen de Fiesole [Italie], nous avons commencé à travailler avec Jean-Paul Fitoussi sur la crise économique qui frappait alors l’Europe. Nous voulions comprendre pourquoi le potentiel économique [de l’Europe] n’a pas été suffisamment rentable pour assurer une croissance efficace. Ce travail à quatre mains a été publié en 1988 sous le titre The Slump in Europe : Reconstructing Open Economy Theory [Blackwell publishing, non traduit].

Le livre commençait par remettre en question les explications dominantes de cette crise. Selon le narratif keynésien traditionnel, la réduction des dépenses publiques ou la hausse des taux d’imposition ne font diminuer l’emploi que dans la mesure où elles abaissent les taux d’intérêt. Et pourtant il n’y avait aucun signe de cela dans l’Europe des années 1980. La crise européenne, affirmions-nous alors, résultait pour une large part de forces externes qui avaient fait grimper les taux d’intérêt réels. Aujourd’hui, de nouveau, les taux américains sont élevés et contribuent à l’augmentation des taux de la banque centrale européenne (BCE).

Ma contribution au livre avait principalement pour objet de montrer que la hausse des taux d’intérêt réels pousse les entreprises à augmenter leurs marges et à licencier du personnel. De surcroît, la hausse mondiale des taux d’intérêt réels avait fait baisser à la fois les prix des actions sur les marchés financiers utilisés par les grandes entreprises pour valoriser leurs projets d’investissement, et les valorisations des nouvelles entreprises en général, réduisant par conséquent aussi bien l’emploi actuel que les perspectives de créations d’emplois à moyen terme.

La question de l’austérité budgétaire

Les salaires étaient également un sujet commun de préoccupation. Depuis les années 1970, un fossé s’était creusé entre les salaires des catégories les moins rémunérées et ceux des employés de la classe moyenne – fracture incontestablement aggravée par les ralentissements économiques apparus en Europe dans les années 1970, et aux Etats-Unis au début des années 1980. Nos discussions sur les politiques publiques en matière de bas salaires donnèrent naissance à un autre livre, Rewarding Work : How to Restore Participation and Self-Support to Free Enterprise, paru en 1997 [Harvard University Press, non traduit]. Bien que l’ouvrage n’indique pas de coauteur, le soutien moral et intellectuel que m’accorda Jean-Paul Fitoussi dans ce projet fut important.

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