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Election du président LR : Ciotti, Retailleau ou Pradié pour relancer la droite ?

Election du président LR : Ciotti, Retailleau ou Pradié pour relancer la droite ? PRESIDENT LR. Le premier tour de l'élection du nouveau président des Républicains a lieu les 3 et 4 décembre 2022. Eric Ciotti, Bruno Retailleau et Aurélien Pradié sont tous les trois candidats, et le premier semble favori pour remporter la course.

[Mis à jour le 2 novembre à 11h32] Le premier tour du congrès visant à élire le nouveau président du parti Les Républicains (LR) a lieu du samedi 3 décembre au dimanche 4 décembre 2022. Trois candidats s'affrontent : Eric Ciotti, Bruno Retailleau et Aurélien Pradié. Le député des Alpes-Maritimes Eric Ciotti semble être le grand favori dans ce scrutin pour lequel près de 100 000 adhérents sont appelés aux urnes. En effet, selon le baromètre politique Odoxa-Mascaret réalisé pour LCP, Public Sénat et La Dépêche, Eric Ciotti est au-dessus de ses deux adversaires en termes de popularité auprès des sympathisants LR. Il recueille ainsi 41% d'adhésion dans ce sondage réalisé les 23 et 24 novembre, contre 27% pour Bruno Retailleau et 17% pour Aurélien Pradié. 

Laurent Wauquiez, président de la région Auvergne-Rhône-Alpes, a officialisé mercredi 30 novembre son soutien à Eric Ciotti, dans une vidéo postée sur Twitter par le député des Alpes-Maritimes. Une décision peu surprenante, car l'un des principaux arguments de campagne d'Eric Ciotti est la candidature de Laurent Wauquiez pour la prochaine élection présidentielle en 2027, comme le rappelle Le HuffPost. Ce dernier ne se cache d'ailleurs pas de sa volonté de vouloir être candidat en 2027. Il a ainsi déclaré dans L'Obs le 28 novembre dernier : "Je vais vous dire les choses très clairement et comme je les pense : en 2027, soit ce sera moi, soit ce sera Marine Le Pen."

Au cours de la campagne pour la présidence de LR, Bruno Retailleau, Eric Ciotti et Aurélien Pradié se sont tous les trois dits opposés à une alliance avec le majorité présidentielle. Une position commune qui semble être en décalage avec le souhait des sympathisants LR, selon le baromètre politique Odoxa-Mascaret cité plus haut dans cet article. En effet, 73% des sympathisants LR interrogés dans ce sondage se disent favorables à ce que les Républicains rejoignent une alliance, et 45% d'entre eux sont en faveur d'une alliance avec la majorité présidentielle. En tout cas, la campagne de ce scrutin interne n'aura pas passionné la société française, comme le prouve un sondage réalisé par YouGov pour le HuffPost. Selon ce sondage, seulement 36% des personnes interrogées se disent intéressées par l'élection et, pire encore, 56% des Français n'en ont pas entendu parler. 

Que disent les sondages sur l'élection du président LR ?

Rares sont les sondages qui se sont intéressés à l'élection du président des Républicains. Le dernier en date est le baromètre politique Odoxa-Mascaret réalisé pour LCP, Public Sénat et La Dépêche, les 23 et 24 novembre. D'après ce sondage, Eric Ciotti devance Bruno Retailleau et Aurélien Pradié en termes de popularité chez les sympathisants LR. Le député des Alpes-Maritimes recueille en effet 41% d'adhésion, contre 27% pour Bruno Retailleau et 17% pour Aurélien Pradié. Eric Ciotti est cependant une personnalité clivante au sein des sympathisants Républicains, puisque 26% d'entre eux disent rejeter le député des Alpes-Maritimes, contre 24% pour Aurélien Pradié et seulement 18% pour Bruno Retailleau. 

L'élection du président LR est aussi une affaire de communication, et Eric Ciotti n'a pas apprécié quand sa place de favori a été remise en question dans une consultation qu'il a qualifiée de "faux sondage", communiquée à l'ensemble des adhérents LR dans le newsletter du parti. L'élu niçois a même saisi la Haute autorité pour clore l'affaire. Le document fustigé est une consultation menée par Oser la France, mouvement fondé par une des porte-paroles de Bruno Retailleau, et qui accorde au sénateur 46% des voix au premier tour de l'élection LR et une victoire au second face à Eric Ciotti. Pourtant le camp Retailleau assure qu'il n'a jamais présenté la consultation comme un sondage, ajoutant qu'en septembre, quand une étude similaire donnait le député des Alpes-Maritimes en tête, elle n'avait pas été signalée. A noter que la newsletter du parti centralise la communication des trois candidats à la présidence LR par souci d'égalité, mais "ne fait que relayer et ne contrôle pas ce que souhaitent communiquer les candidats", rapporte France 3 Provence-Alpes-Côte d'Azur.

Les candidats potentiels à l'élection ont jusqu'au 3 novembre 2022 à 15h au plus tard pour effectuer le dépôt des parrainages requis auprès de la Haute Autorité, laquelle publiera la liste officielle des candidats ultérieurement. Après une campagne qui pourra s'étaler sur un mois, le premier tour du congrès se tiendra du 3 décembre 2022 à 18h au dimanche 4 décembre 2022 à 18h. Si aucun des candidats n'a obtenu la majorité des suffrages exprimés lors de ce premier vote, un second tour sera organisé les 10 et 11 décembre 2022, aux mêmes horaires.

Si le congrès d'octobre 2019 s'était déroulé sans surprises, Christian Jacob, candidat largement favori, l'ayant emporté dès le premier tour avec plus de 62% des voix, cette fois, le suspense devrait être au rendez-vous. D'autant plus que le futur président aura peut-être un avenir présidentiel : "Nous devons nous débarrasser définitivement des primaires, que j'ai d'ailleurs sorties des statuts LR, et mon successeur doit avoir vocation à être candidat en 2027", expliquait Christian Jacob lors d'une interview disponible sur le site des Républicains.

Comme lors de la primaire organisée en vue de désigner le candidat du parti à l'élection présidentielle, seuls les adhérents à jour de cotisation pourront prendre part au vote pour élire le futur président des Républicains. Mais inutile de prendre sa carte maintenant. En effet, le règlement de l'élection indique que seules les personnes à jour de cotisation 30 jours avant le scrutin, soit au 3 novembre 2022, pourront participer à ce congrès. Ainsi, ce sont 91 110 personnes qui pourront voter. En 2019, lors de l'élection de Christian Jacob, 131 514 personnes étaient inscrites, mais seules 62 401 avaient voté. En 2017, lors de la victoire de Laurent Wauquiez, 234 556 électeurs étaient aptes à voter et 98 543 avaient participé.

Aurélien Pradié, officiellement candidat à la présidence LR

Le député du Lot a longtemps fait planer le doute sur sa candidature à l'élection du président LR. Mais l'ambition de ce proche de Christian Jacob et visage de la nouvelle génération du parti n'était un secret pour personne et s'il le parlementaire a dit y "penser sérieusement", il a surtout officialisé sa candidature dans une interview accordée au Figaro le 12 septembre. Aurélien Pradié qui se revendique de l'aile sociale de la formation de droit a indiqué vouloir "rebâtir la droite populaire" qui s'adresse à tous et constituer une alternative face à Eric Ciotti et Bruno Retailleau. L'élu est connu dans la sphère républicaine, secrétaire général du parti depuis 2019 et très actif sur le terrain en Occitanie où il est investit politiquement depuis de nombreuses années. 

Bruno Retailleau, du président du groupe LR au Sénat à la présidence du parti ?

Le sénateur qui dirige le groupe des Républicains à la chambre haute du Parlement, Bruno Retailleau, se voit prendre les rênes du parti de la droite traditionnelle. C'est le 2 septembre également dans les colonnes du Figaro que le poids lourd du parti a annoncé être candidat à la présidence LR, un choix qu'il explique par l'absence de Laurent Wauquiez : "Oui, je serai candidat à la présidence des Républicains. Laurent Wauquiez avait toutes les qualités pour présider notre mouvement mais, en son absence, beaucoup m'ont demandé de me présenter. Je ne suis pas en manque de responsabilités, mais je ne suis pas homme à me dérober."

Eric Ciotti, un des premiers candidats à la présidence du parti LR

Le député des Alpes-Maritimes, déjà candidat à la primaire LR en décembre 2021 en vue de la présidentielle retente sa chance en prétendant cette fois à la présidence du parti. L'homme, figure de l'aile droitière de la formation de droite assure depuis l'été être "très déterminé" à prendre part à la reconstruction du parti comme il le confiait au JDD le 24 juillet... avant de confirmer sa candidature deux jours plus tard dans Nice-Matin. En juillet, le parlementaire disait avoir déjà engagé "un travail pour proposer à la fois un rassemblement large et une offre politique modernisée, en phase avec les attentes des Français". "Pour redresser notre pays, a-t-il ajouté dans le quotidien niçois, il n'y a qu'une voie : celle de la réforme". Avec la date du 3 décembre dans le viseur, il entend plus que jamais compter dans l'avenir d'un parti qu'il n'a jamais quitté malgré les appels extérieurs (notamment ceux d'Eric Zemmour).

Le premier tour de l'élection à la Présidence des Républicains aura donc  lieu cet hiver, et sera précédé par une campagne qui débutera à l'automne, comme l'a précisé Annie Genevard, la présidente par intérim. Occupant le poste depuis le départ de Christian Jacob au mois de juin, cette dernière se retirera pour laisser la place au futur désigné par le vote du congrès du parti. Oui, mais qui ? Laurent Wauquiez, le grand favori des barons du parti, s'est rapidement retiré au profit d'autres ambitions, plus... Présidentielles. Dans une lettre publiée sur ses réseaux sociaux, Laurent Wauquiez, l'ex-ministre et actuel président de la région Auvergne-Rhône-Alpes a annoncé renoncer à briguer la présidence LR dont l'élection aura lieu à l'automne. A la place, il entend "consacrer toute son énergie" à la "refondation" qu'il pense indispensable au pays. Le président de la région Auvergne-Rhône-Alpes ne cache en effet pas ses ambitions pour l'élection présidentielle de 2027. Il a ainsi déclaré, le 28 novembre dernier dans L'Obs : "Je vais vous dire les choses très clairement et comme je les pense : en 2027, soit ce sera moi, soit ce sera Marine Le Pen."

La démission de Christian Jacob a fait quelques vagues. Ancien ministre, ancien maire de Provins et ex-président du groupe UMP puis LR à l'Assemblée (de 2010 à 2019), il avait pris la tête du parti en octobre 2019. Connu pour sa capacité à fédérer, il avait rassemblé le parti en vue de la période électorale de 2022. Pour autant, la formation, affaiblie par les scores des élections, est aujourd'hui traversée par des lignées politiques et idéologiques assez diverses, menaçant son unité. Peu de sujets y font l'unanimité, à commencer par l'héritage laissé par Christian Jacob. Le Monde citait à ce titre l'admiration d'Aurélien Pradié pour son ancien président "chiraquien", qui a su transmettre son expérience à la nouvelle garde. Mais le média citait aussi le député européen Brice Hortefeux qui se montre plus nuancé sur l'ancien patron, évoquant son manque d'incarnation de la fonction et son côté "non présidentiable".

En outre, ce départ de la rue Vaugirard intervient alors que le président de la République était en pleine phase de négociations avec les chefs de parti de l'opposition. Le groupe LR occupe de fait un rôle de choix au sein de cette nouvelle Assemblée sans majorité, tiraillée entre deux oppositions on ne peut plus divergentes (à savoir la Nupes et le RN). Avec quelques 70 députés, la droite républicaine pourrait être l'alliée adéquate d'un camp présidentiel en difficulté depuis la perte de la majorité absolue le 19 juin dernier. Le choix de son leader sera donc crucial dans l'avenir de la vie politique française et déterminera une partie des rapports de force au sein de l'hémicycle. 

Le parti se réorganise d'ailleurs dans son ensemble. L'élection d'Olivier Marleix à la tête du groupe parlementaire le 22 juin dernier aura marqué un tournant, peu après le départ de Damien Abad, conquis par la macronie. Et les changements ne s'arrêtent pas là. Cécile Richez, jusqu'alors directrice de communication du parti, sera remplacée par Marie-Eve Malouines, l'actuelle chargée de communication de Anne Genevard. Pour sa part, Cécile Richez devrait devenir secrétaire générale à partir de septembre. Elle succèdera à ce titre à Jean-François Verdier, qui sera pour sa part placé dans l'administration du parti.