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[Emploi] "Les difficultés de recrutement en agriculture ne baissent pas"

Pôle emploi et l'Anefa (Association nationale pour l'emploi et la formation en agriculture) commencent une semaine de promotion des métiers de l'agriculture dans dix régions de France à destination des demandeurs d'emploi : visite d'exploitations, découverte des métiers de l'agriculture, recrutement saisonnier, etc. À cette occasion, Nicolas Savary, le directeur de l'Anefa, fait le point sur l'attractivité du métier.

Les difficultés de recrutement en agriculture sont-elles toujours aussi grandes ?

Ce qui est sûr, c’est que les difficultés de recrutement ne baissent pas voire augmentent, en particulier dans les métiers qui étaient déjà en tension, comme les tractoristes. La plateforme de l’Anefa "L’agriculture recrute" n’est pas le seul outil de recrutement, mais elle montre déjà une demande soutenue de main-d’œuvre alors que la recherche des saisonniers n’a pas vraiment encore commencé. Pour la semaine de fin janvier début février, nous enregistrons cinq mille offres pour neuf mille postes, dont 4100 à temps plein en CDI ou en CDD.

Quels messages vous semblent prioritaires pour renforcer l’attractivité des métiers agricoles ?

L’enjeu actuel consiste à présenter l’emploi agricole comme une solution d’embauche parmi les autres. C’est l’objectif des journées des métiers en agriculture que les Anefa de plusieurs régions mènent cette semaine avec Pôle emploi. Du fait des enjeux de renouvellement, la jeune génération est une cible particulière. Nous tenons à leur montrer la réalité du métier, à la fois pas ringard et pas une promenade bucolique. Nous passons bien sûr par les outils numériques : la vidéo, notre compte TikTok, les témoignages de jeunes en formation agricole…

Une étude récente sonne l’alerte sur l’ampleur du manque d’agriculteurs d’ici à 2030 dans certaines régions. Que peut-on faire pendant ce temps ?

Même s’il existe des zones d’extrême vigilance, la problématique du manque de main-d’œuvre agricole se pose partout en France. À long terme, les études montrent une croissance de la main-d’œuvre salariée en agriculture. C’est une tendance qui va se poursuivre. C’est pourquoi nous travaillons avec Pôle emploi pour activer ce gisement de travailleurs. Et puis, le salariat, permanent ou saisonnier, peut devenir une porte pour entrer sur le chemin de l’installation.

Comment favoriser les passerelles entre le salariat et l’installation ?

Il est certain qu’il existe des freins sur le chemin qui va du salariat à l’installation. Des freins financiers, mais aussi des freins réglementaires. Nous devons réfléchir à des statuts particuliers pour ces situations : créer un statut mixte salarié-exploitant, prendre en compte le salarié dans les formes sociétaires afin de sécuriser l’individu volontaire dans sa démarche entrepreneuriale, favoriser les installations multipersonnelles, etc. Le président de l’Anefa portera ces propositions dans les groupes de travail sur l’installation et la transmission qui se mettent en place pour préparer la future loi d’orientation agricole.