Le constructeur automobile et la start-up minière comptent décarboner l’usine d’assemblage de Mulhouse grâce à des forages géothermiques, mais aussi en tirer du lithium pour la production de batteries.
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Le ruban inaugural de la première gigafactory française de batteries destinées au secteur automobile est à peine coupé que le groupe Stellantis vient d’annoncer la signature d’une convention avec la start-up germano-australienne Vulcan pour la réalisation d’une centrale de géothermie profonde à Mulhouse (Haut-Rhin).
Une étude de faisabilité technique va être engagée, pour vérifier la possibilité de fournir le site de fabrication de la DS7 et des Peugeot 308, e-308, 408 et 508 en chaleur et en électricité, mais aussi d’extraire du lithium du sous-sol de Haute-Alsace, qui pourrait servir de matière première pour la production de batteries du groupe. Les résultats de l’étude détermineront les volumes concernés ainsi que le montant de l’investissement. Les deux partenaires prévoient de porter le projet à parts égales.
Vulcan a déposé en mai un permis exploratoire concernant tant l’exploitation géothermique que l’extraction de lithium sur une zone de 480 km2 autour de Mulhouse. La société espère obtenir l’autorisation de mener ses études sismiques d’ici à la mi-2024. Celles-ci sont nécessaires pour établir le lieu exact et la profondeur du forage, qui pourrait atteindre 3 500 mètres.
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La future installation devrait livrer ses premières calories en 2026. Elles seront en partie converties en électricité. Le tout alimentera l’unité de peinture de Stellantis Mulhouse, fortement consommatrice d’électricité et de chaleur. Au-delà de la diminution de son impact carbone (Stellantis vise une baisse de 50 % des émissions de ses usines entre 2021 et 2025), c’est également une occasion, pour le constructeur, d’accroître son indépendance énergétique.
Élargir la zone d’exploitation
Cependant, derrière la décarbonation de l’usine mulhousienne se profile un autre enjeu : l’approvisionnement du constructeur automobile en lithium, élément clé des batteries équipant ses véhicules électriques. L’installation de géothermie sera en effet équipée d’un système permettant l’extraction du lithium de l’eau géothermale, un procédé développé par Vulcan, qui permet de récupérer jusqu’à 95 % du métal présent dans la saumure.
Le chlorure de lithium ainsi récupéré doit ensuite être converti en hydroxyde de lithium pour être utilisable dans les batteries. Cette conversion aura lieu dans un premier temps sur le site central de Vulcan, en cours de construction à Francfort (Hesse), mais l’opérateur envisage à moyen terme la construction d’une usine de conversion pour alimenter spécifiquement le marché français.
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