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En Chine, la Cocotte-Minute sanitaire accouche d’une contestation politique

Les régimes nationalistes et dictatoriaux sont peut-être en train d’atteindre leurs limites. Alors que les Iranien(ne)s continuent à manifester contre le pouvoir des Mollahs, des émeutes ont éclaté en divers points de Chine ce week-end, dont Shanghai et Pékin, après que les autorités ont tenté de cloîtrer à nouveau des quartiers entiers par peur de la pandémie. Poussés à bout par une absurde politique zéro Covid qui maintient le pays sous cloche depuis près de trois ans et fragilise son économie, de nombreux jeunes ont manifesté aux cris de «Xi Jinping, démission» ou «Nous voulons la liberté et la démocratie», des slogans que l’on n’aurait jamais imaginé entendre dans les rues d’un empire où le moindre signe de rébellion vaut internement.

C’est que le verrouillage à double tour du pays a la même conséquence qu’une Cocotte-Minute que l’on met sur le feu. Si l’on ne relâche pas la pression, cela explose. Encouragé par la discipline de la population, le régime de Xi Jinping pensait avoir tout prévu en isolant les habitants des villes – et même des campagnes – et en leur coupant l’accès aux réseaux sociaux. Il n’avait pas imaginé l’impact sur les jeunes Chinois des retransmissions de la Coupe du monde de foot, en direct du Qatar, qui montrent des foules en liberté et en liesse, sans masque. Il y a deux jours déjà, des employés de Foxconn, la principale usine d’iPhone du monde s’étaient rebellés contre leur mise en quarantaine et des promesses de primes non tenues. Ces manifestations de colères, les premières du genre depuis le Printemps de Pékin en 1989 peuvent-elles coaguler et se transformer en révolution ? Il y a trente-trois ans, le soulèvement avait été réprimé dans le sang mais les pays de la planète étaient alors moins connectés. Il y a trois ans, des mêmes envies de liberté avaient été violemment réprimées à Hongkong où le calme était revenu «grâce» au confinement. Tout reste possible donc, mais cette soif de liberté en divers points du globe montre bien que la démocratie, quoi qu’en disent les autocrates, fait toujours rêver les foules.