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En Colombie, un ancien policier qui dénonçait les méfaits du glyphosate a été euthanasié

Souffrant de la maladie de Parkinson, le sergent Gilberto Ávila a été euthanasié lundi 26 septembre à Armenia, dans le centre-ouest de la Colombie. Selon ses dires, il pourrait être une victime indirecte de la guerre de la drogue qui dure depuis plus de cinquante ans dans le pays sud-américain.

Âgé de 59 ans, cet ancien policier, qui avait le corps en grande partie paralysé, a accédé à cette fin de vie après des années d’exposition à des pulvérisations de glyphosate sur des champs de coca.

D’après ses souvenirs, Ávila avait toujours rêvé de faire partie des policiers qui défilaient en uniforme dans son village natal de Genova, dans le département du Quindío, dans l’ouest de la Colombie. Une passion dévorante qui l’a amené à s’enrôler dans l’unité chargée d’éradiquer les plantations de coca.

Un travail important, selon la revue Cambio, car “la mise en œuvre des pulvérisations aériennes à la fin des années 1980 s’est avérée […] un outil fondamental pour faire progresser la lutte contre le trafic de drogue”.

L’épandage de glyphosate, herbicide longtemps considéré comme indispensable par les États-Unis et les gouvernements colombiens, a été suspendu en 2015 par le président Juan Manuel Santos en raison des dommages causés à la santé et à l’environnement. Ce produit est considéré comme “probablement cancérogène” par l’Organisation mondiale de la santé.

À l’époque du sergent Ávila, les hommes qui combattaient les guérillas et protégeaient les avions chargés de l’épandage n’étaient guère protégés des possibles méfaits du glyphosate.

“J’ai baigné pendant plus de quinze ans dans ce produit chimique”

“J’ai baigné pendant plus de quinze ans dans ce produit chimique, avait-il expliqué à Cambio, et pire, j’ai inhalé la substance qui, des années plus tard, m’a valu une récompense” : un diagnostic de syndrome de Parkinson à début précoce. Une maladie dont, selon lui, souffraient aussi deux de ses anciens collègues.

S’est ensuite ensuivi un long combat légal pour le droit à la mort médicalement assistée, dépénalisée en mai 2022 en Colombie. Lundi 26 septembre, le sergent s’est confié à ses collègues avant d’être euthanasié.

“Je me considère comme une victime oubliée du conflit”, leur a-t-il déclaré selon des propos relayés par le site web de Caracol TV :

“La maladie m’a vaincu, je ne peux plus rien faire, je ne peux plus sortir, je suis totalement dépendant de quelqu’un d’autre et j’ai décidé de mourir dignement, car je n’ai pas d’autre solution.”