En direct. Attaque au couteau à Annecy: deux enfants «en urgence vitale», Macron est sur place

Emmanuel Macron est arrivé à Grenoble eu après 10h. Le président de la République va se rendre au chevet des victimes de l'attaque au couteau, à l'hôpital Couple Enfant de Grenoble.

La Première ministre Elisabeth Borne et le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin s'étaient déjà rendus jeudi à Annecy, une ville sous le choc après l'attaque au couteau survenue en plein jour dans un parc très fréquenté au bord du lac.

« On ne joue pas avec un drame pareil ». Le ministre de l’Économie et N°2 du gouvernement, Bruno Le Maire, a appelé ce vendredi à « laisser la politique de côté un instant ». « Dans les heures qui suivent un tel drame, qui touche des enfants (...) il y a un temps de décence et de silence », a asséné le ministre de l'Economie sur RMC/BFM TV.

« Aujourd’hui c’est pas le moment de la politique, c’est le moment de la Nation », a-t-il ajouté. « On tiendra si nous sommes rassemblés et on s’affaiblira si nous sommes divisés. Laissons la politique de côté un instant », a enjoint Bruno Le Maire.

Les plaies des enfants blessés ne sont pas encore refermées que l'heure est déjà à la récupération politique. Marine Le Pen et le patron de LR Eric Ciotti ont appelé ce vendredi à ce que la France reprenne sa « souveraineté » sur l'immigration afin de « ne plus se soumettre » aux règles « inadaptées » de l'UE après l'attaque au couteau d'Annecy par un réfugié syrien.

Sur Europe 1, la patronne du groupe RN à l'Assemblée nationale a sévèrement critiqué le ministre de l'Intérieur Gérald Darmanin pour avoir accepté la veille une réforme de la politique migratoire de l'Union européenne. Elle prévoit une solidarité obligatoire, les Etats étant tenus d'accueillir un certain nombre de demandeurs d'asile arrivés dans un pays de l'UE ou à défaut d'apporter une contribution financière à ce pays. Pour sa part, Eric Ciotti a fustigé sur France 2 « une gestion catastrophique de l'asile en Europe ».

Des fleurs, des mots, des peluches et autres petites marques d'attention ont été déposés près du parc où a eu lieu le drame. L'émotion est forte en ce lieu ce vendredi matin.

« Quasiment tous les enfants » d'Annecy ont déjà joué dans le parc où l'attaque au couteau ayant fait 6 blessés, dont 4 enfants, s'est produite jeudi, a expliqué sur BFMTV Julien Estrangin , directeur des éditions Savoie du Dauphiné Libéré. 

En garde à vue, le suspect a été « agité » jeudi, selon Sonia Fibleuil, porte-parole de la Police nationale.

« Le suspect a été particulièrement agité en garde à vue hier » a-t-elle expliqué sur le plateau de BFMTV.

Deux des quatre enfants blessés lors de l'attaque sont toujours en « urgence vitale », a indiqué ce vendredi le porte-parole du gouvernement français Olivier Véran, peu avant le déplacement sur place du président Emmanuel Macron. Parmi les quatre enfants blessés, l'un est Britannique et un autre est Néerlandais. Agés de 22 à 36 mois, les enfants ont été transférés à Genève et à Grenoble (sud-est) après des premiers soins sur place. L'ex-ministre de la santé ne s'est pas exprimé sur l'état des deux adultes touchés.

« De ce que je sais, il y aurait encore deux enfants qui seraient considérés en urgence absolue, en urgence vitale », a-t-il déclaré sur la radio publique franceinfo, précisant que « des interventions chirurgicales ont été réalisées ».

Sur les vidéos de l'attaque au couteau d'Annecy, on l'aperçoit, à plusieurs reprises, et pendant d'interminables secondes, faisant face, armé d'un seul sac à dos, suivant, repoussant courageusement l'assaillant. Ce « héros au sac à dos », comme internet le surnomme déjà, qui s'est dressé face à l'horreur faisant gagner de précieuses secondes avant l'arrivée des forces de l'ordre, s'appelle Henri.

Il a 24 ans et est jeune diplômé de Management international. Passionné de cathédrales, le jeune homme s'est lancé dans un voyage de neuf mois, à travers la France, à pied et en stop. Sur ses réseaux sociaux, vendredi, Henri a publié ce message : « Priez pour les enfants, moi je vais bien »

Le président Emmanuel Macron se rend vendredi auprès des victimes de l'attaque au couteau qui a touché six personnes, dont quatre enfants en bas âge, a indiqué l'Elysée. Il est attendu dans la matinée à l'hôpital Couple Enfant de Grenoble, où deux victimes sont hospitalisées.

« A la suite de l'attaque survenue hier, le président de la République et son épouse se rendent aujourd'hui aux côtés des victimes et de leurs familles ainsi que de l'ensemble des personnes qui à Annecy ont contribué à leur apporter aide et soutien », a affirmé l'Elysée.

Le drame d'Annecy intervient en plein débat sur l’immigration. Après avoir tergiversé sur le sujet, avoir annoncé un projet de loi puis l’avoir repoussé, la majorité semble vouloir inscrire un texte à l’ordre du jour du Conseil des ministres très rapidement. Le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin est aux commandes et consulte beaucoup. Il a notamment tendu la main à son ancienne famille politique, Les Républicains.

Mettant la pression sur l’exécutif, le parti LR a déposé récemment deux propositions de loi pour « mettre fin à l’immigration de masse ». Pour la droite, la majorité est trop conciliante. Et pour la majorité, la droite va trop loin et propose des solutions irréalistes et anticonstitutionnelles.

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L’auteur présumé de l’attaque va être soumis vendredi à un examen psychiatrique pour tenter de déterminer les raisons de son crime. Un examen psychiatrique est prévu ce matin, a indiqué le ministre de l’Intérieur Gérald Darmanin sur TF1 jeudi soir.

L’homme, né en 1991, ne se trouvait pas sous l’emprise de stupéfiants ou de l’alcool. Sans domicile fixe, il se trouvait à Annecy depuis l’automne 2022.

Le Syrien, qui a attaqué jeudi au couteau de jeunes enfants à Annecy, avait rejoint la France il y a huit mois après un refus de naturalisation en Suède où il vivait, ont déclaré jeudi son ex-femme et sa mère. L'ancienne épouse d'Abdalmasih H., 31 ans, avec laquelle il a vécu dans le sud-ouest de la Suède jusqu'à l'an dernier, a manifesté de la stupeur à l'annonce de son implication dans le drame.

Le jeune homme, un chrétien qui avait servi dans l'armée syrienne, a quitté son pays en 2011 au début de la guerre civile, a raconté sa mère. Entré clandestinement en Turquie, il y a rencontré sa future épouse, une compatriote, et le couple s'est ensuite installé en Suède.

« Après deux ans, nous nous sommes mariés, mais il n'a pas pu obtenir la nationalité suédoise, donc il a décidé de quitter le pays. Nous nous sommes séparés parce que je ne voulais pas quitter la Suède », a-t-elle confié au téléphone.