Une vue montre la raffinerie du géant pétrolier français Total à Donges, près de Saint-Nazaire, alors que les syndicats français ont annoncé une journée nationale de grève et de manifestations la semaine prochaine contre la réforme des retraites, France, 13 janvier 2023. (REUTERS/Stephane Mahe) (Stéphane Mahe/REUTERS)
L’heure du deuxième round a sonné. Après avoir réuni entre un et deux millions de personnes dans la rue le 19 janvier dernier, la mobilisation contre la réforme des retraites entame son deuxième chapitre ce mardi. Transports, hôpitaux, écoles... De nombreux secteurs s’étaient mis en grève contre le texte prévoyant notamment de repousser l’âge légal de départ à la retraite à 64 ans, contre 62 actuellement. Qu’en sera-t-il cette fois ? Au cœur des manifestations, rassemblements et piquets de grève, nos envoyés spéciaux vous racontent le mouvement au fil de la journée, auprès des grévistes de différents secteurs et à travers toute la France.
Ce qu’il faut savoir :
- Depuis la contestation du 19 janvier, le gouvernement ne flanche pas et durcit le ton. Alors que 72% des Français s’opposent au texte, la Première ministre Elisabeth Borne martèle que le report de l’âge de départ à 64 ans «n’est plus négociable». De surcroît, l’Assemblée nationale a donné lundi le coup d’envoi des débats en commission sur le projet de réforme. Les députés ont entamé l’examen des quelques 5 000 amendements jugés recevables sur les plus de 7 000 déposés notamment par la NUPES.
- A l’aube de cette deuxième journée de mobilisation interprofessionnelle, la SNCF et la RATP affichent de nouveau un trafic «très perturbé». Retrouvez le détail de la circulation sur les rails avec notre article. Outre les rails, l’énergie, l’Education nationale et l’aérien, de nouveaux secteurs devraient également se mobiliser.
- Les étudiants vont-ils se mobiliser massivement ? C’est l’un des points de bascule redouté par le gouvernement. Dans de nombreuses universités, des assemblées générales ont eu lieu. En fin de semaine dernière, au moins une trentaine d’AG s’étaient tenues de Paris à Toulouse en passant par Montpellier. Sans compter les lycées qui, pour certains, étaient déjà bloqués lundi.
8h22
Parcours parlementaire: où en est le texte en commission ? A peine à l’article... 2. Les députés ont passé toute leur soirée de lundi à débattre de l’index sénior censé favoriser - sans aucune contrainte - l’emploi des plus âgés dans les entreprises. Une jolie pièce de théâtre : la gauche a multiplié les amendements pour démontrer que ce dispositif est «bidon» (l’insoumis François Ruffin ou le communiste Sébastien Jumel) ou «creux» (le socialiste Jérôme Guedj). Faute d’amendements à présenter, l’extrême droite a passé son temps à taper sur les «bolcheviks» de la Nupes et leur demande de «retirer leurs amendements pour discuter des vrais sujets qui intéressent les Français» (c’est à dire le report de l’âge légal à 64 ans). La majorité a repoussé les attaques sans convaincre sur ce que va apporter de plus cet index. Les débats continuent ce matin à partir de 10h30 sur ce même article 2. Celui sur le report de l’âge légal arrive... à l’article 7. Il ne reste que deux jours de débats en commission avant l’arrivée du texte dans l’hémicycle, lundi prochain. La majorité a refusé de discuter au-delà de mercredi soir.
8h10
75 à 100% de grévistes dans les raffineries et dépôts de TotalEnergies, selon la CGT. Les principales raffineries et dépôts de carburants du géant pétrolier TotalEnergies comptent 75 à 100% de grévistes mobilisés contre le projet de réforme des retraites, à l’appel de la CGT, a-t-on appris mardi auprès du syndicat. La raffinerie de Normandie compte 75% de grévistes, celles de Feyzin (Rhône) et Donges (Loire-atlantique) respectivement 80 et 90% de grévistes, un taux qu’on retrouve à la bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), et le dépôt de carburants de Flandres (Nord) est en grève à 100%, selon Eric Sellini, coordinateur national du syndicat pour TotalEnergies.
8h00
Age de départ repoussé à 64 ans, durée de cotisation, pénibilité : ce que contient la réforme des retraites. Après un report au mois de décembre et trois mois de concertation avec les organisations syndicales, dont les propositions alternatives sur le financement des retraites ont été écartées, voilà la réforme du gouvernement discutée examinée en commission à l’Assemblée nationale depuis lundi. Voici ce que contient ce projet qui entraînera un allongement de la durée de travail pour l’ensemble des métiers, mais comprend aussi des mesures sur la pénibilité, les carrières longues et la revalorisation des petites pensions pour les nouveaux retraités chiffrées à 1,7 milliard d’euros.
7h45
Energie, transports, commerce… Le point sur les appels à la grève. La réussite incontestable de la mobilisation du 19 janvier contre la réforme des retraites va-t-elle être confirmée mardi ? S’il est toujours ardu d’estimer un nombre de manifestants, toujours est-il que les syndicats comptent partout sur la date du 31 janvier et s’attendent à ce que de nouveaux secteurs viennent renforcer le mouvement, comme l’intersyndicale des fédérations Commerces et Services ainsi que les étudiants. Alors que les études d’opinions rejettent encore plus sévèrement le projet de loi depuis la précédente journée de grève, le gouvernement aura à l’œil plusieurs secteurs qui pourraient faire basculer le mouvement. Retrouvez notre article faisant le point sur les secteurs mobilisés.
7h33
Le point sur le trafic. Deux TGV sur cinq sur l’axe Nord, un sur deux dans l’Est, un sur quatre sur l’arc Atlantique, un sur deux sur le Sud-Est et deux sur cinq pour les Ouigo... Clément Beaune, le ministre des Transports, avait prévenu ce dimanche matin : «Ce sera une journée difficile voire très difficile dans les transports publics.» Les prévisions de trafic à la SNCF à la RATP pour le 31 janvier et deuxième journée de mobilisation interprofessionnelle contre la réforme des retraites le confirment : la circulation des trains sera «très fortement perturbée» mardi, en particulier pour les trains régionaux TER et Transilien, et «fortement perturbée» pour les TGV. Retrouvez notre point sur la circulation des transports en ce jour de grève.
