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EN DIRECT - Grève du 7 février : Emmanuel Macron «joue avec le feu» sur les retraites, dénonce Philippe Martinez

Le gouvernement d'Elisabeth Bornedossier

Une semaine après la mobilisation de 2,8 millions de personnes dans les rues du pays, une nouvelle journée de manifestation contre la réforme des retraites s’annonce ce mardi. Annonay, Marseille, Rodez, Valenciennes, Paris… Suivez les cortèges du jour avec les journalistes de «Libération».

Philippe Martinez arrivait à Matignon, le 4 janvier dernier. (Christophe Archambault/AFP)

par LIBERATION et AFP

En résumé

- Après avoir réuni entre un et deux millions de personnes dans la rue le 19 janvier, la deuxième journée de mobilisation contre la réforme des retraites a rassemblé encore plus de monde selon les syndicats : 2,8 millions de personnes dans tout le pays, dont 500 000 à Paris (contre 87 000 côté police).

- Pour la troisième journée d’action interprofessionnelle, après celles du 19 et du 31 janvier, différents secteurs ont déjà appelé à débrayer. C’est notamment le cas de l’éducation, des transports et l’énergie, dont les régimes spéciaux sont menacés.

- Depuis lundi, les hostilités sont ouvertes à l’Assemblée nationale : les députés étudient pendant quinze longs jours le projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS) réformant le système de retraites.

9h46

Entre humour et colère, les banderoles des manifestants réunionnais traduisent en tout cas leur détermination. « Partir plus tard, c’est mourir plus tôt ! » « Elisabeth dépasse les bornes! » « Votre réforme, c’est de la poudre aux vieux ! » Anthony, 52 ans, évoque « le retour de la lutte des classes », celle qui oppose les salariés à « l’idéologie néo libérale de Macron ». Selon le formateur salarié d’un institut médico-éducatif, le gouvernement, via la réforme des retraites, cherche à « pomper l’argent public pour l’envoyer vers le privé. » Par notre correspondant à la Réunion Laurent Decloitre.

9h30

La CGT Cheminots veut faire monter la pression. «On lance le débat sur la nécessité d’augmenter le niveau de mobilisation dans le pays et en l’occurrence à la SNCF», a affirmé ce mardi matin sur France Info Laurent Brun, le secrétaire général du syndicat, alors que les syndicats de la SNCF n’ont appelé qu’à manifester - et pas à la grève - samedi. Les syndicats de cheminots se réuniront «probablement en fin de semaine» pour «analyser» les prochaines journées de mobilisation proposées mardi soir par les syndicats interprofessionnels et définir «la manière dont les cheminots vont s’intégrer dans ces jours et éventuellement en faire un peu plus», a-t-il ajouté. «Si on en reste à des journées comme celles-là, on en fait encore trois ou quatre, le gouvernement passe son projet», a-t-il mis en garde.

9h20

Le pétrole ne sort plus des raffineries Total. Plus d’un salarié sur deux (56 %) des raffineries TotalEnergies étaient en grève mardi à l’appel de la CGT selon la direction, entre 75 et 100 % selon les sites, a estimé le syndicat. «Les expéditions de produits au départ des sites de TotalEnergies sont interrompues ce jour», selon la direction, les grévistes utilisant des modalités d’action similaires à celles des précédentes journées d’action contre le projet de réforme des retraites. La CGT dénombrait 75 % de grévistes à la bio-raffinerie de La Mède (Bouches-du-Rhône), 87 % à la raffinerie de Normandie, la plus importante de France, 90 % à la raffinerie de Donges (Loire-Atlantique), et 100 % de grévistes au dépôt de carburants de Flandres, près de Dunkerque (Nord).

9h12

Les seniors mis à l’index. Mesure phare du gouvernement, le report de l’âge légal à 64 ans risque de compliquer encore davantage l’accès à l’emploi des plus âgés, déjà précaires, fatigués et peu convoités par les employeurs. L’«index seniors» inscrit par le gouvernement à l’article 2 de son projet de loi sur les retraites, bien loin d’une arme massive pour favoriser l’emploi des seniors, fait plutôt figure de simple pistolet à eau, qui réussit l’exploit de ne satisfaire personne ou presque. Pourtant, plusieurs leviers permettraient d’y répondre, dont une meilleure reconnaissance des compétences, selon l’économiste Annie Jolivet.

9h05

A la Réunion, en manifestation «pour les jeunes». Il est 11 h 30 sur l’île de l’océan Indien et la manifestation contre les retraites arrive à son terminus, la préfecture de Saint-Denis. Quelques milliers de personnes seulement, contre près de 10 000 la semaine dernière, ont répondu à l’appel de l’intersyndicale. Vaillant malgré ses 75 ans et le soleil de plomb, Alain est en tête de cortège. L’ancien technicien de France Télécom, venu «pour les jeunes» se sait chanceux : «Moi j’ai bénéficié des 35 heures et je suis parti à la retraite à 60 ans». Il se désole de voir les acquis sociaux détricotés par le gouvernement, alors que «le pognon, il y en a !». Par notre correspondant à la Réunion Laurent Decloitre.

8h54

Martinez charge Macron et craint l’extrême droite. Le secrétaire général de la CGT a accusé ce mardi matin le président de la République de vouloir faire passer la réforme des retraites à tout prix. «On a affaire à un président de la République, parce que c’est lui qui est au cœur de tout ça, qui veut par ego surdimensionné montrer que lui, il est capable de faire passer une réforme. Quel que soit l’avis de l’opinion publique, quel que soit l’avis des citoyens et c’est dangereux de raisonner comme ça», a déclaré Philippe Martinez sur RTL. «Le président de la République joue avec le feu», a affirmé le patron de la CGT. Il a appelé l’exécutif et les députés qui ont commencé lundi l’examen du texte à l’Assemblée nationale à «écouter le peuple» au risque d’aller au-devant de déconvenues démocratiques, notamment avec le risque que le RN «prenne l’Elysée» en 2027.

8h31

Les grévistes baissent la production d’électricité dans les centrales d’EDF. Des actions de protestataires chez l’énergéticien ont provoqué des baisses de production d’électricité ce mardi matin, de près de 4 500 MW, l’équivalent de plus de quatre réacteurs nucléaires. Plusieurs centrales nucléaires, dont celle de Paluel (Seine-Maritime) et de Dampierre (Loiret), mais aussi la centrale à charbon de Cordemais (Loire-Atlantique) ou la centrale thermique de Martigues (Bouches-du-Rhône) étaient touchées, avec «de forts taux de grévistes» et des «filtrages à l’entrée des sites», selon Fabrice Coudour, secrétaire fédéral de la FNME-CGT. Les baisses de production menées par les grévistes, strictement encadrés par le gestionnaire des lignes à haute tension RTE, n’entraînent pas de coupures de courant pour les usagers.

8h23

Où en sont les débats ? Au tout, tout début… Après des débuts houleux lundi, les députés ont poursuivi leurs échanges jusqu’à minuit sur l’article liminaire qui rappelle les objectifs financiers de ce projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS). Les députés de gauche (surtout insoumis) ont dit tout le mal qu’ils pensaient du texte. L’extrême droite a dit tout le mal qu’elle pensait de la gauche et de son «obstruction». Et tout le monde est rentré se coucher. Reprise des débats ce mardi à 17 heures, après des questions d’actualité au gouvernement qui promettent d’être (une fois de plus) agitées.