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EN DIRECT - Réforme des retraites : Macron ne va ni dissoudre, ni remanier ni convoquer de référendum

Paris : «Il n'y a pas d'interpellations injustifiées» estime le préfet de police

Alors que plusieurs centaines d'interpellations ont été réalisées en marge des manifestations depuis jeudi soir, le préfet de police, Laurent Nuñez, a défendu l'action des forces de l'ordre. «Il n'y a pas d'interpellations injustifiées», a-t-il assuré, sur BFMTV, mardi. «On interpelle des groupes de personnes parce qu'il y a des groupements constitués en vue de commettre des violences, parce qu'il y a des jets de projectiles sur les effectifs», a expliqué le responsable, sur le plateau de la chaîne.

«Quand vous interpellez un groupe qui se livre à des feux de poubelle, vous attrapez un groupe de trente personnes. On considère que c'est un groupe d'incendiaires», qui seront placés en garde à vue avant un travail de recherche pour vérifier leurs agissements, a-t-il ajouté. Une fois ces vérifications faites durant une enquête, «parfois, on n'a pas caractérisé l'infraction», et les faits sont classés sans suite. «On interpelle des gens qu'on voit commettre des infractions, et après, heureusement, on est dans un État de droit, et durant le temps de la garde à vue, il faut les matérialiser, les caractériser, ces infractions», a précisé le préfet.

Durant la manifestation, lundi soir, à Paris. YVES HERMAN / REUTERS

Alors que des élus de gauche critiquent l'action des forces de l'ordre à Paris depuis jeudi, Laurent Nuñez a indiqué «qu'un fait» a été signalé à l'IGPN. «Pour l'instant, c'est tout, mais nous visionnons toutes les vidéos, on les recontextualise, on essaie de savoir où ça se passe». Le préfet attend un rapport sur le fait signalé, qui doit lui être remis «dans la journée». «In fine, hier soir, par rapport à ce qui s'est passé, on n'a pas vraiment eu d'incident», a-t-il jugé, parlant d'une action mesurée et proportionnée des hommes en bleu face aux manifestants.

Interview de Macron : la gauche l'appelle à ne pas faire de «49.3 verbal»

«49.3 verbal», «déni», «entêtement», plusieurs personnalités de gauche ont enjoint mardi à Emmanuel Macron d'«apaiser» la colère mercredi lors de son entretien télévisé après la très douloureuse adoption de sa réforme des retraites par le Parlement.

«S'il refait une espèce de 49.3 verbal, c'est-à-dire qu'il revient à la télé pour dire la même chose, je m'en fiche de votre opinion, j'impose, la manif de jeudi sera encore plus forte», a déclaré le député LFI Alexis Corbière sur CNEWS, appelant le président à «faire de la politique» plutôt que se «draper dans la Ve République et dire j'ai le droit, j'ai le droit parce que je peux vous imposer...”».

«Si c'est une nouvelle intervention pour dire “vous n'avez pas bien compris et moi, je vais mieux vous expliquer que les précédents”, il va se carboniser», a-t-il résumé. «Les gens ont compris, ça va».

«Il n'y a aucune raison que ce qui n'a pas convaincu les Français il y a deux mois ou un mois se mette à les convaincre aujourd'hui», a abondé Manuel Bompard (LFI) sur France Info. Il a invité Emmanuel Macron «à ne pas continuer (...) dans le déni, l'entêtement».

Appelant le chef de l'État à «réparer le pays», «chercher le moyen de l'unir», «passer à autre chose», François Ruffin (LFI) a affirmé au micro de Sud Radio que «retrouver l'apaisement dans le pays, c'est simple: (...) retirer cette réforme».

«Je lui demande de retirer les matraques de la rue, d'entendre la contestation sociale et de suspendre cette réforme», a renchéri le député PCF Fabien Roussel sur France 2.

L'ancien président François Hollande a de son côté jugé que «le problème majeur est avec le pays, pas seulement avec l'Assemblée nationale !». «Il est dans le rejet d'un très grand nombre de nos concitoyens du report de l'âge légal», a-t-il assuré sur LCI, convaincu que «c'est ce fil-là qu'il faut rétablir».

Macron ne va ni dissoudre, ni remanier ni convoquer de référendum

Emmanuel Macron a affirmé mardi qu'il n'entendait ni dissoudre l'Assemblée nationale, ni remanier le gouvernement, ni convoquer un référendum sur sa réforme des retraites pour éteindre la contestation, ont rapporté à l'AFP des participants à une réunion du camp présidentiel à l'Élysée.

Selon l'un de ces participants, le chef de l'État a demandé à ses troupes de faire «d'ici deux à trois semaines maximum» des «propositions» en vue d'un «changement de méthode et d'agenda des réformes».

Emmanuel Macron lors de la table ronde nationale sur la diplomatie au ministère des Affaires étrangères à Paris, jeudi 16 mars 2023. POOL / REUTERS

LR refuse d'exclure les députés qui ont voté le renversement du gouvernement

Les présidents des Républicains ont refusé mardi d'exclure du parti les 19 députés qui ont soutenu la veille la motion de censure contre le gouvernement d'Élisabeth Borne, Éric Ciotti reconnaissant «une épreuve et un échec».

De son côté, Olivier Marleix a affirmé sur BFM et RMC : «Je respecte les positions de chacun de mes collègues. Je ne peux pas leur en vouloir.» Le président du groupe à l'Assemblée nationale a assuré «comprendre parfaitement» que les 19 députés «n'aient pas eu envie d'assumer une réforme qui a été malgré tout portée par Emmanuel Macron».

Les responsables des Républicains avaient appelé à ne pas voter la motion de censure déposée par les députés indépendants Liot, refusant de vouloir «rajouter du chaos au chaos» dans la bataille des retraites en faisant tomber le gouvernement. Mais, au final, 19 députés LR sur 61 ont voté le texte, soit près d'un tiers des troupes du parti à l'Assemblée nationale.

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Rabault (PS) appelle à une nouvelle délibération, via l'article 10 de la Constitution

Pour sortir de la crise sur la réforme des retraites, la députée socialiste Valérie Rabault a invité mardi Emmanuel Macron à utiliser l'article 10 de la Constitution, qui lui permet, avant la promulgation de la loi, de proposer au Parlement une nouvelle délibération.

La vice-présidente de l'Assemblée rappelle, dans un tweet, que face à «une situation de blocage démocratique», «le président de la République a encore la possibilité d'utiliser l'article 10 de la Constitution, qui permettrait à l'Assemblée nationale de pouvoir voter sur la réforme des retraites».

Selon cet article, «le Président de la République promulgue les lois dans les quinze jours qui suivent la transmission au Gouvernement de la loi définitivement adoptée. Il peut, avant l'expiration de ce délai, demander au Parlement une nouvelle délibération de la loi ou de certains de ses articles. Cette nouvelle délibération ne peut être refusée». Cette procédure a déjà été utilisée à trois reprises, précise Valérie Rabault : en 1983, en 1985 et en 2003.

Alpes-Maritimes : la permanence d'un député LR «caillassée»

Sur Twitter, le député (LR) des Alpes-Maritimes Éric Pauget a annoncé que sa permanence, à Antibes, a été «caillassée» dans la nuit de lundi à mardi. «S'attaquer à un élu, c'est s'attaquer à notre État de droit», a précisé le représentant de la droite, qui n'a pas soutenu la motion de censure transpartisane contre le gouvernement. Une plainte a été déposée, ajoute-t-il également.

Plusieurs élus ont rapidement exprimé leur soutien au député. «Ne cédons pas à la terreur», a déclaré la sénatrice (LR) Alexandra Borchio Fontimp, sur Twitter, quand le patron de l'Association des maires de France et maire de Cannes, David Lisnard, a estimé que «la crise civique est grave. Pour en sortir, changeons de système par la subsidiarité, un État moins étouffant et plus efficace», a-t-il écrit sur Twitter. «Tout mon soutien à Éric Pauget dont la permanence a été vandalisée cette nuit. Nous ne céderons pas aux intimidations. Seul compte l'intérêt supérieur de la France !», a écrit, quant à lui, le patron des Républicains, Éric Ciotti.

Ces derniers jours, plusieurs élus LR ont été pris pour cible par des opposants à la réforme des retraites, qui leur reprochent leur soutien au texte du gouvernement. Ce week-end, la permanence d'Éric Ciotti a été vandalisée, à Nice, et la vice-présidente du parti Les Républicains Agnès Evren, également députée européenne, a affirmé avoir reçu des «menaces de mort».

Le RN a déposé son recours devant le Conseil constitutionnel

Les députés du Rassemblement national ont déposé mardi un recours devant le Conseil constitutionnel contre la réforme des retraites adoptée la veille par le Parlement pour «que ce texte tombe dans les oubliettes de l'histoire et soit mis à la poubelle». Laure Lavalette et Thomas Ménagé, porte-paroles du RN, ont dénoncé à cette occasion une «réforme injuste, brutale, qui va pénaliser les retraités français».

Le recours vise notamment le choix du «véhicule législatif» du gouvernement pour porter ce texte très controversé, un projet de loi de financement rectificative de la Sécurité sociale (PLFRSS) «puisqu'il n'y a aucun impact sur le budget en cours», a estimé Thomas Ménagé. Il a également pointé «la sincérité des débats», selon lui altérée par «l'abus du droit d'amendement de la part de la Nupes qui a empêché que nous ayons un vote». Les députés RN ont encore soulevé la question de l'index senior, selon eux un «cavalier législatif» sans rapport avec un PLFRSS.

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Laure Lavalette, députée RN à l'Assemblée nationale GONZALO FUENTES / REUTERS

Blocage de la gare Lyon Perrache

Au centre de Lyon, en gare de Perrache, environ 150 manifestants ont provisoirement envahi la voie, dans le calme, comme l'a constaté un photographe de l'AFP. En partie équipés de chasubles syndicales, ils ont aussi tenté de bloquer le boulevard urbain M7 à proximité immédiate, ce qu'ils ont réussi à faire une première fois, mais pas une seconde, empêchés par les forces de l'ordre.

L'accès à la centrale nucléaire du Bugey bloqué, actions à Lyon et à la raffinerie de Feyzin

L'accès à la centrale nucléaire du Bugey (Ain) est bloqué mardi matin par les salariés s'opposant à la réforme des retraites, a-t-on appris de sources concordantes.

Les grévistes, entre 300 et 400 selon le secrétaire du CSE Christophe Paul (CGT), laissent passer seulement le personnel d'astreinte dédié aux activités liées à la sûreté. La direction de la communication a confirmé le blocage, sans donner de chiffre, insistant sur le fait que «le respect de la sûreté des installations» était assuré. Selon le responsable syndical, l'action n'affecte pas la production de la centrale, qui emploie 1200 salariés et 600 sous-traitants.

Non loin de là, au sud de Lyon, la raffinerie TotalEnergies à Feyzin (Rhône) a cessé depuis lundi les expéditions. D'après Jeff Vapillon, syndicaliste FO et salarié du site, le préavis est maintenu et les cuves de stockages sont proches d'être remplies, ce qui pourrait entraîner un arrêt de la production dans l'après-midi.

Dans la matinée, la circulation a aussi été perturbée autour de l'agglomération de Lyon en divers points lors de distributions de tracts. Une distribution de tracts a également provoqué un important bouchon sur le périphérique à Villeurbanne.

Par ailleurs, dans le Cantal, une cinquantaine de militants en intersyndicale ont organisé un barrage filtrant sur la RN122 à proximité du tunnel du Lioran, a constaté un correspondant de l'AFP.

La CGT conteste les réquisitions de salariés au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer

Au Figaro, l'avocat de la CGT, Maître Emmanuel Gayat, indique que le syndicat dépose un recours en référé liberté devant le tribunal administratif, afin de lever l'arrêté de réquisitions pris par la préfète de police des Bouches-du-Rhône. La justice devrait se prononcer rapidement sur ces réquisitions de salariés au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer, annoncées mardi matin.

Dimanche, Philippe Martinez, patron du syndicat, se prononçait quant à lui contre la réquisition d'éboueurs, décidée par le préfet de police de Paris, et soulignait que la CGT contestait cette mesure devant les tribunaux. Le syndicaliste rappelait également que les réquisitions de l'automne dernier, dans les raffineries, avaient déjà été attaquées par son organisation, qui y voit une atteinte au droit de grève.

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Olivier Marleix dit «respecter les convictions» des députés LR ayant voté pour la censure du gouvernement

Interrogé sur BFMTV ce mardi, le patron des députés LR, Olivier Marleix, est revenu sur les divisions au sein de son groupe, dont une partie a voté pour la censure du gouvernement. «Je ne peux pas leur en vouloir, je respecte les convictions de chacun de mes collègues, je comprends parfaitement qu'ils n'aient pas envie d'assumer une réforme portée par Emmanuel Macron. Nous sommes des députés d'opposition, chacun exerce son mandat», a-t-il estimé.

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Olivier Marleix a ensuite nuancé son propos, ajoutant que sa seule limite était «les gens qui changent d'avis trop régulièrement, qui manqueraient un peu de loyauté». «Ce n'est pas le cas de la plupart des députés», a-t-il ajouté, sans citer de nom. «Je regrette qu'on n'ait pas donné un visage uni, je comprends que cela puisse dérouter nos électeurs», a concédé le député d'Eure-et-Loir.

Retraites: Borne s'est rendue à l'Assemblée pour saluer la «ténacité» de la majorité face aux «intimidations»

Élisabeth Borne s'est rendue à l'Assemblée nationale mardi matin pour rencontrer chacun des groupes de la majorité et les remercier de leur «ténacité» dans l'hémicycle face aux «intimidations» des oppositions, selon son entourage. Elle va «remercier les députés de leur mobilisation sans faille, leur ténacité dans l'hémicycle, leur unité et leur courage face aux intimidations», a indiqué son entourage.

La première ministre Elisabeth Borne à l'Assemblée, le 20 mars 2023. BERTRAND GUAY / AFP

La première ministre devait participer à 10h30 à la réunion du groupe des députés Renaissance, puis à 11h celle du groupe MoDem et enfin à 11h30 à celle du groupe Horizons, avant de tenir à 13h comme prévu une «réunion de travail» à Matignon avec plusieurs de ses ministres.

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Carburants: votre station est-elle approvisionnée? Découvrez notre moteur de recherche

Alors que la mobilisation dans les raffineries et dépôts pétroliers perturbe la chaîne d'approvisionnement des stations, Fig Data a réalisé un moteur de recherche pour nos internautes. Objectif: voir si les stations situées à proximité de chez vous sont bien alimentées, et si vous pouvez vous y rendre pour faire votre plein. À noter, les prix sont mis à jour toutes les dix minutes, sous réserve de la bonne communication des données auprès des autorités.

Découvrez ce travail en cliquant sur ce lien.

Amiens: la permanence LR vandalisée par des manifestants

La permanence du parti Les Républicains a été vandalisée lundi soir lors d'une manifestation contre l'adoption de la réforme des retraites après le recours à l'article 49.3 de la Constitution, a-t-on appris mardi auprès du parti et de la préfecture.

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«Ils ont pris des poubelles et explosé notre devanture», a expliqué Jean-Marc Albert, secrétaire départemental adjoint du parti. «Puis ils ont déversé plein de choses dans la permanence», a-t-il ajouté, précisant qu'une plainte doit être déposée mardi. «Un groupe d'individus hostiles a pris pour cible la permanence LR et malgré l'intervention de la BAC (brigades anticriminalité) et l'usage de gaz lacrymogènes, la vitrine a été brisée», indique la préfecture. Une personne a été interpellée.

Dans un communiqué ciblant les «nervis d'extrême gauche», les Républicains de la Somme disent attendre «une réponse ferme des pouvoirs publics». «Nous demandons aussi que l'État assure la protection de tous les lieux consacrés à la délibération nécessaires au bon fonctionnement de nos institutions», s'agacent-ils.

Parmi les 61 députés du groupe LR à l'Assemblée nationale, 19 ont voté lundi la motion de censure du gouvernement portée par le groupe Liot et 3 celle présentée par le Rassemblement national. Dans la nuit de samedi à dimanche, la permanence du président des Républicains Éric Ciotti à Nice avait été caillassée. L'inscription «la motion ou le pavé» y avait été découverte.

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Retraites: la CGT promet de nouvelles coupures électriques «ciblées»

La CGT Énergie (FNME-CGT) a promis mardi de nouvelles «coupures ciblées» dans le cadre de la lutte contre la réforme des retraites, au lendemain de son adoption au Parlement.

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Les grévistes du secteur multiplient depuis le début du conflit les coupures électriques, contre les permanences parlementaires – jusqu'à celle du président du Sénat Gérard Larcher – ou les domiciles de responsables politiques, mais aussi à plus large échelle.

Retraites: routes bloquées en Bretagne et dépôt pétrolier de Vern toujours occupé

Le dépôt pétrolier de Vern-sur-Seiche, près de Rennes, était toujours occupé mardi matin par des manifestants opposés à la réforme des retraites, tandis que le trafic routier était perturbé en Bretagne par des blocages, notamment sur le périphérique rennais et nantais, ou encore à Laval, Vannes et Brest, a-t-on appris de source syndicale et par Bison Futé.

Des manifestants bloquent l'entrée du dépôt de carburant à Vern-sur-Seiche, près de Rennes, le 20 mars 2023. DAMIEN MEYER / AFP

«Le dépôt est toujours bloqué, il y a une dizaine de camions qui attendent. On est une cinquantaine» de manifestants de la CGT et de Force ouvrière (FO), a déclaré Céline Cussac, responsable syndicale FO présente sur place. Selon le site de TotalEnergies, ce dépôt, proche de Rennes, «approvisionne l'Ouest en essence sans plomb 95 et 98, en gazole et en fioul domestique».

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Grève des éboueurs à Paris: 674 agents visés par des réquisitions depuis jeudi, détaille la préfecture

Dans un message posté sur Twitter, la préfecture de police a donné quelques précisions sur les réquisitions visant les éboueurs en grève. Depuis le jeudi 16 mars, «674 agents ont été visés par des réquisitions», ainsi que «11 sociétés en régie ou concessionnaires», indiquent les autorités. De quoi remettre «206 camions» en service. En outre, quatre centres de tri ont été débloqués, «pour permettre la sortie de ces véhicules».

Ces mesures permettant l'instauration d'un «service minimum» respectueux du droit de grève, selon la préfecture, ont permis d'améliorer la situation dans la capitale. Lundi, 9300 tonnes de déchets restaient non collectées, selon la mairie, contre 10.000 vendredi. Il faudra cependant plusieurs jours, voire «deux semaines», pour ramasser l'ensemble des poubelles, estiment les élus.

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Depuis quelques jours, les poubelles laissées sur les trottoirs parisiens sont également utilisées par des casseurs, en marge des manifestations le soir.

Rue de Sèze, dans le 9e arrondissement de Paris Le Figaro
Lundi soir, à Paris. BART BIESEMANS / REUTERS

Il n'y a «pas d'alternative crédible» politique aujourd'hui, selon François Hollande

Interrogé sur LCI ce mardi matin, le prédécesseur d'Emmanuel Macron à l'Élysée est revenu sur la situation politique actuelle. «Faut-il encore qu'il y ait des débouchés, des solutions» à la crise, «or, quand on regarde le paysage politique, l'inquiétude est également très forte, parce que ce sont les extrêmes, en l'occurrence l'extrême droite, qui devraient tirer avantage de cette situation», a estimé François Hollande.

«Ce qui me paraît plus grave, c'est qu'il n'y a pas d'alternative crédible, aujourd'hui, qui puisse offrir au citoyen l'idée que nous allons sortir, à un moment ou à un autre, d'une crise, [...] avec une nouvelle majorité», a-t-il ajouté. Une dissolution, ainsi, «ne produirait rien, puisqu'il n'y aurait pas de majorité qui permettrait de gouverner le pays».

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L'ancien chef de l'État a également pointé du doigt le calendrier du gouvernement, jugeant que proposer une réforme des retraites en parallèle de la guerre en Ukraine, et en période de forte inflation, était une «erreur». «Ce n'était pas à ce moment-là que les Français étaient prêts à comprendre le sens de ce qui leur était proposé», a-t-il estimé, critiquant également le «contenu» et la «méthode» de la réforme.

Près de 10% des stations en difficulté en France, dont la moitié de celles des Bouches-du-Rhône

Les blocages des installations pétrolières de l'Hexagone par des grévistes se font de plus en plus sentir sur le terrain. D'après les données récoltées par Fig Data ce lundi, 9,5% des stations étaient en difficulté, dans l'ensemble du territoire. Dans le détail, 5,2% manquaient d'au moins un produit pétrolier, et 4,3% étaient en rupture totale.

Ce chiffre encore limité à l'échelle nationale cache des disparités locales. Ainsi, dans une vingtaine de départements, plus de 10% des stations étaient en difficulté, dont toute la façade méditerranéenne. Certains territoires étaient tout particulièrement touchés: dans les Bouches-du-Rhône, ainsi, près de quatre stations sur dix étaient en rupture totale, lundi, de même que près d'un quart en Loire-Atlantique.

Malgré ces difficultés, tous les opérateurs restent confiants, rappelant que leurs stocks sont pleins et que les tensions ponctuelles devraient donc rester limitées. Ils appellent les automobilistes à éviter de multiplier les pleins ou à se livrer à des achats de panique, sous peine de voir les pénuries se multiplier.

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Lors de son entretien mercredi, Emmanuel Macron devrait «sans doute commencer à esquisser ce qui va se passer désormais», selon Véran

Le président de la République, en faisant le choix d'un entretien au 13h pour sa première prise de parole post-examen de la réforme des retraites, veut s'exprimer face à un «contradicteur» dans le «journal des territoires», a indiqué Olivier Véran, sur RTL, mardi matin. Le chef de l'État va parler «à un maximum de Français»: s'il doit revenir sur le texte qui a achevé son parcours parlementaire ce lundi, il devrait aussi «commencer à esquisser ce qui va se passer désormais», a ajouté le porte-parole du gouvernement. Un moyen de lancer la suite du quinquennat, après plusieurs mois centrés autour de la réforme.

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234 interpellations à Paris lundi soir

234 interpellations ont été effectuées par les forces de l'ordre à Paris lundi soir, pour 240 «dégradations par incendie» constatées, a appris Le Figaro de source policière. 

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D'importantes dégradations ont été commises en marge ou pendant ces mobilisations. Des poubelles ont été incendiées, notamment dans les quartiers Opéra et Bastille de la capitale.

«La France n'est pas, politiquement, un pays d'extrême gauche», déclare Olivier Véran

Sur RTL, mardi matin, le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, est revenu sur le vote à l'Assemblée nationale, lundi. «Est-ce que ce qui s'est joué hier, c'est un jugement porté sur une politique ou une première ministre, ou une espèce d'alliance de circonstance de personnes qui ne pourraient pas gouverner ensemble?», a-t-il fait mine de s'interroger. «Il s'est joué quelque chose qui portait moins sur le texte en tant que tel que sur la volonté de faire tomber le gouvernement [...]. Notre majorité est la seule à pouvoir porter, aujourd'hui, un projet de gouvernement», a-t-il ajouté.

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Olivier Véran a également porté quelques coups à Jean-Luc Mélenchon, qui «attend son moment, année après année». «La France n'est pas, politiquement, un pays d'extrême gauche», a-t-il cinglé, jugeant que «les faits» ne donnent pas raison au tribun.

«J'espère qu'Emmanuel Macron présentera ses excuses», lâche Bellamy

«Nous sommes dans une crise politique majeure», lâche ce matin François-Xavier Bellamy. «Il n'y a pas de majorité réelle pour gouverner le pays: je crois qu'il est temps de réaliser l'ampleur de la défiance démocratique qui s'exprime dans le pays.»

Invité sur Public Sénat, l'eurodéputé LR poursuit: «J'espère qu'Emmanuel Macron présentera ses excuses car le grand responsable de cette crise démocratique, c'est lui. La politique du “en même temps”, de la confusion permanente, nous a conduits à perdre le sens des réalités.» Quant au sujet du départ de la première ministre, Élisabeth Borne, François-Xavier Bellamy conclut ainsi: «Mon sentiment est que si elle était vraiment responsable, si elle avait un peu de panache, elle partirait.»

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«Le parlement est bafoué» et le gouvernement «cramé», lâche Fabien Roussel

Au lendemain du rejet de la motion de censure transpartisane, le leader communiste, Fabien Roussel, a déploré avoir été «privé 11 fois de [s]on vote à cause du 49.3». «Je n'ai pas pu voter sur cette réforme: le parlement est bafoué, le parlement est humilié !»

Le député du Nord, sur France 2, estime que le «régime» d'Emmanuel Macron «est en fin de course» et le gouvernement, «cramé». «Il ne tient plus qu'à un fil: il a manqué 9 petites voix pour que la motion soit votée.» Et d'ajouter: «Il faut comprendre ce qu'il se passe dans le pays, le gouvernement est d'une violence et d'une brutalité rares.» Ainsi, conclut-il, «face au chaos social provoqué par l'attitude du gouvernement», la «réponse doit être la démocratie sociale».

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Raffineries: le gouvernement annonce de premières réquisitions de personnels au dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer

L'exécutif met ses menaces à exécution. Ce mardi matin, le gouvernement a annoncé «la réquisition des personnels indispensables au fonctionnement du dépôt pétrolier de Fos-sur-Mer». Cette mesure, «valable pendant 48h», concerne «trois salariés par relève», précise le ministère de la Transition énergétique. Ce dépôt, qui «permet d'approvisionner en carburants» le Sud-Est de la France, «assure également des expéditions par oléoduc vers la région lyonnaise», ajoute-t-on.

Les réquisitions «sont en cours depuis hier soir» et «il y en aura d'autres, partout où c'est nécessaire», a averti le porte-parole du gouvernement, Olivier Véran, mardi matin. Cette décision sera prise quand les blocages empêcheront «les Français d'évoluer, de travailler, et d'emmener leurs enfants à l'école», a-t-il dit. «On différencie le mouvement social encadré par les syndicats [...] des blocages, ou des scènes de tension», comme lundi soir, a ajouté le membre du gouvernement, sur RTL.

Ce week-end, l'exécutif avait prévenu qu'il n'hésiterait pas à mettre en place des réquisitions de personnels, comme chez les éboueurs, si les grèves paralysaient les raffineries du territoire. «On ne va pas laisser 65 millions de Françaises et de Français, et un pays, ensemble, bloqués, par quelques dizaines d'individus», affirmait le ministre délégué chargé de l'Industrie, Roland Lescure.

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Or, la situation dans les Bouches-du-Rhône s'est aggravée ces derniers jours, avec le blocage des installations pétrolières. Dans ce département, près de 49% des lieux de distribution de carburants sont en rupture totale ou partielle. Les territoires voisins du Gard (26,2%) comme du Vaucluse (24,8%) sont aussi touchés. «Cette situation de blocage pénalise nos concitoyens, gêne le fonctionnement de notre pays et menace notre économie», se justifie la ministre, Agnès Pannier-Runacher, dans un communiqué. Et d'ajouter que les réquisitions restent «ciblées» et concernent un «nombre très restreint de salariés». «Je ne le fais pas contre le droit de grève mais pour les Français qui ont besoin de se déplacer, d'aller travailler, d'emmener leurs enfants passer les épreuves du bac», plaide également la ministre.

Grèves: les raffineries fortement perturbées par les actions locales

Outre les transports, certains secteurs restent perturbés par des grèves et des mobilisations locales. En première ligne se trouvent les salariés de l'énergie et du pétrole: la CGT multiplie les actions dans ce domaine, et notamment dans les raffineries de l'Hexagone, afin de peser sur l'approvisionnement en carburants des stations-service.

Pour l'heure, l'ensemble des raffineries sont bloquées, affirme la CGT. Dans un point de situation partagé lundi après-midi, le groupe TotalEnergies, qui gère quatre installations en métropole, soulignait ainsi que «deux sites en capacité de produire sont bloqués» – la raffinerie de Gonfreville, la plus importante du territoire, et celle de Feyzin, qui fonctionne «à débit réduit» – et que deux sont «en travaux» – celle de Donges, d'une part, et la bioraffinerie de La Mède, d'autre part. À Fos-sur-Mer, également, la raffinerie d'Esso-ExxonMobil a aussi cessé les expéditions, a confirmé le groupe lundi.

À la raffinerie de Gonfreville, ce lundi. LOU BENOIST / AFP

Conseil constitutionnel et RIP, dernières cartouches de l'opposition

Malgré l'échec des motions de censure, synonyme d'adoption définitive du texte, la pression s'est renforcée sur l'exécutif. Élisabeth Borne «doit partir» ou le «président doit la démissionner», a lancé Marine Le Pen, plusieurs voix de gauche appelant aussi à sa démission.

La première ministre Elisabeth Borne à l'Assemblée nationale, le 20 mars 2023. BERTRAND GUAY / AFP

«Le combat continue», ont scandé tous les leaders de la coalition Nupes. Ils comptent notamment sur des recours devant le Conseil constitutionnel et ont dégainé une demande de référendum d'initiative partagée (RIP), dont les Sages doivent examiner la recevabilité.

En attendant, Élisabeth Borne a annoncé lundi soir qu'elle allait «directement» saisir le Conseil constitutionnel pour qu'il examine le texte «dans les meilleurs délais». Les opposants à la réforme appellent à continuer aussi le combat dans la rue.

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Emmanuel Macron sur TF1 et France 2 mercredi à 13 heures

Très attendu sur les tensions sociales et politiques suscitées par sa réforme des retraites, Emmanuel Macron s'exprimera sur les chaînes TF1 et France 2 mercredi lors d'une interview en direct à 13h, a annoncé mardi l'Élysée. Le chef de l'État répondra aux questions des journalistes Julian Bugier et Marie-Sophie Lacarrau, ont précisé les chaînes.

Une nouvelle journée de perturbations dans les transports

Dans les transports, la mobilisation contre la réforme des retraites se poursuit. Voici les perturbations attendues ce mardi.

Le groupe ferroviaire s'attend à faire circuler, ce mardi, plus de quatre TGV Inoui et Ouigo sur cinq, de même que deux TER sur trois, en moyenne. Trois Intercités sur cinq devraient rouler la journée, et aucun la nuit, prévoit la SNCF.

Lors de la grève du 7 mars dernier. BENOIT TESSIER / REUTERS

En Île-de-France, le service devrait être normal sur le RER A et un RER B sur deux devrait circuler, contre deux trains sur trois pour le RER C, trois sur cinq pour le RER D et trois sur quatre pour le RER E, selon Transilien. Du côté des trains, le service sera normal sur les lignes H et K. Trois trains sur quatre sont attendus sur les lignes N et P, trois sur cinq sur la ligne R et deux sur trois sur les lignes J, L et U.

De son côté, la RATP ne s'attend à aucune perturbation sur son réseau. Métros, bus et tramways devraient donc circuler sans difficulté.

Enfin, dans les airs, la Direction générale de l'aviation civile (DGAC) a demandé aux compagnies aériennes d'annuler mardi et mercredi 20% de leurs vols prévus à Paris-Orly et à Marseille-Provence (sud-est).

Vers la poursuite de la contestation dans la rue

Après les manifestations spontanées qui ont parfois tourné à l'émeute hier soir à Paris et dans plusieurs villes de France, le secrétaire général de la CFDT Laurent Berger s'est dit inquiet de la «colère» et des «violences» qui pourraient s'exprimer du fait de l'adoption d'une loi qui n'avait «pas de majorité à l'Assemblée nationale». Laurent Berger a appelé à la mobilisation pour la prochaine journée de grèves et de manifestations prévue le 23 mars.

Laurent Berger, secrétaire général de la CFDT et Philippe Martinez, secrétaire général de la CGT, le 15 mars 2023 à Paris. THOMAS SAMSON / AFP

De son côté, Jean-Luc Mélenchon a appelé à «une censure populaire» qui doit «s'exprimer» massivement, en tout lieu et en toute circonstance. «Rien n'entame la détermination des travailleurs», a prévenu de son côté la CGT.

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Emmanuel Macron consulte les responsables politiques

Emmanuel Macron va consulter plusieurs responsables politiques. À 9h, il doit recevoir Élisabeth Borne, qui a déclaré lundi soir être «déterminée à continuer à porter les transformations nécessaires à notre pays».

Emmanuel Macron le 16 mars 2023. MICHEL EULER / AFP

Le chef de l'Etat déjeunera ensuite avec Yaël Braun-Pivet et Gérard Larcher, présidents de l'Assemblée et du Sénat, avant une réunion en soirée avec les parlementaires du camp présidentiel. 

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Bonjour à tous: retraites, et maintenant?

Bonjour à tous et bienvenue dans ce nouveau direct, qui sera consacré à la réforme des retraites. Au lendemain du rejet des motions de censure déposées par les oppositions, les mobilisations se poursuivent. De son côté, le chef de l'État, Emmanuel Macron, multiplie les consultations.

Dans ce direct, nous vous proposons de suivre heure par heure cette actualité, avec les décryptages et les analyses de nos journalistes.

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