France
This article was added by the user . TheWorldNews is not responsible for the content of the platform.

En France, une mobilisation sous haute tension menacée d’essoufflement

“Les manifestations sont de plus en plus violentes. Je crois que moins de gens sont venus mais ça ne veut pas dire qu’il y aura moins de dégâts”, déclarait à El País un manifestant de 22 ans de Nantes, Dragan Auerty, ce 28 mars. Selon le journal espagnol, la mobilisation à Nantes a effectivement “fini par être le théâtre d’une mêlée” avec de la fumée de gaz lacrymogène visible à distance.

“Les troubles dans les manifestations - qui ont vu moins d’affluence ce mardi - et les accusations d’abus policiers sont depuis quelques jours au cœur des débats sur la réforme”, écrit El País. Une “nouveauté”, souligne le quotidien madrilène, “après des mois de manifestations largement pacifiques”, qui inquiète y compris à l’étranger, notamment du côté de la Commissaire aux droits de l’homme du Conseil de l’Europe, Dunja Mijatović.

Des cheminots manifestent leur colère contre les violences à Paris

Dans un communiqué également cité par Le Soir, celle-ci jugeait vendredi dernier que “les conditions dans lesquelles les libertés d’expression et de réunion trouvent à s’exercer en France […] sont préoccupantes”.

Le journal belge, qui titre sur “ces violences qui ternissent les manifs”, se fait l’écho de l’expression de colère d’un bon millier de cheminots descendus sur les voies, ce mardi, à la gare de Lyon. “Des cheminots remontés, non seulement contre la controversée réforme des retraites, mais surtout contre les violences subies par l’un des leurs lors de la manifestation de jeudi dernier. Sébastien, militant SUD-Rail, a perdu un œil. La faute à un éclat de grenade de désencerclement lancée par un policier.”

“La France est un pays sous tension”, résume El País, citant aussi les blessés graves de Sainte-Soline, durant le week-end.

Le mouvement menacé d’essoufflement

Pour les opposants à la réforme, ce mardi se solde aussi par un “essoufflement” de la mobilisation par rapport aux précédentes journées, relève le journal espagnol. Les chiffres du gouvernement - 740 000 manifestants en France - comme de la CGT - 2 millions - sont en recul par rapport au 23 mars, même si “les manifestations ont néanmoins pu compter sur une énorme participation des jeunes”.

“Les autorités misent sur l’affaiblissement du mouvement”, souligne le journal.

Est-ce donc “l’heure de la ‘pause’ pour la mobilisation”, se demande Le Temps, en Suisse ? Pour le journal, cette dixième journée pouvait faire office “d’heure de vérité” et “la mobilisation n’était pas au rendez-vous”, tandis que “les syndicats assouplissent leur discours”.

Une dernière grande mobilisation la semaine prochaine ?

En effet, “les leaders syndicaux ont martelé ce mardi matin qu’ils ne demandaient plus qu’une ‘mise en pause’ de la réforme (et donc du mouvement) pour ‘apaiser’ tout le monde”, observe le quotidien. Laurent Berger, patron de la CFDT, a notamment souhaité une “médiation”.

Appel auquel le gouvernement a opposé un refus : “On n’a pas besoin de médiation pour se parler”, a déclaré Olivier Véran ce mardi.

Pour Le Temps, la “décrue” constatée aujourd’hui “semble assez marquée pour que le gouvernement puisse garder l’espoir de mettre la réforme ‘derrière’ lui”. Tandis que les suites du mouvement posent question : “Une potentielle dernière grande mobilisation […] la semaine prochaine” - les syndicats l’ont annoncée jeudi 6 avril - “puis ce sera les vacances scolaires… et la possible validation finale (en tout cas en partie) du texte par le Conseil constitutionnel.”