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En Gironde, Madic prépare la station-service de demain sur fond de baisse des carburants fossiles

A quoi ressemblera une station service en 2030 ou en 2040 ? Alain Rousset, le président de la Région Nouvelle-Aquitaine, s'est peut-être posé cette question lors de l'inauguration, ce jeudi 1er décembre, de la nouvelle implantation du groupe Madic en Gironde, aux côtés de Christian Blossier. Le patron de cette ETI familiale nantaise est en effet un fin connaisseur du secteur de la distribution d'énergies puisque toute l'activité de son entreprise s'articule autour des stations-services, tant pour les équipements matériels que pour les services, notamment les automates de paiement des pompes à essence ou des parkings.

Station-service du futur : Madic prévoit 100 recrutements sur trois ans en Gironde

"Evoluer sur le plan industriel"

Madic revendique une présence dans 6.000 stations en France, soit la moitié du parc tricolore, et les deux-tiers des automates de paiement. Présent dans six pays étrangers, le groupe nantais occupe également la deuxième position en Europe derrière le leader américain Tokheim Services Group (3.500 salariés pour 540 millions d'euros de CA dans 28 pays). "Mais nous sommes le seul groupe familial et le seul français", pointe le dirigeant, qui pointe à 1.300 salariés, dont 850 en France, pour 220 millions d'euros de chiffre d'affaires en 2020.

Le nouveau "pôle technologique" du groupe est désormais situé sur 18.000 m2 à Saint-André-de-Cubzac, 30 km au nord de Bordeaux. C'est l'occasion d'y réunir les 200 salariés girondins, où Madic est présent depuis le rachat de l'entreprise bordelaise Lafon Technologies en 2005, et d'y développer de nouvelles activités. "Nous avons 14.000 m2 de locaux d'activité et 4.000 m2 de bureaux. L'enjeu est d'offrir un cadre de travail plus adapté à nos salariés et d'évoluer sur le plan industriel et de la transition énergétique", déclare Christian Blossier, qui parle volontiers "d'usine du futur" bien que l'usine ne soit pas robotisée, faute de volumes suffisants. Le chantier a coûté un investissement de 21 millions à Madic qui a bénéficié d'aides de l'Etat et de la Région pour "environ 10 % du total".

Pivoter vers l'électricité et l'hydrogène

Dans ce bâtiment flambant neuf, Madic y fabrique la plupart de ses nouveaux équipements, dont des mini station-services, sur fond de baisse tendancielle de la demande de carburants fossiles en France. Une tendance liée aux effets conjugués de la baisse de l'autosolisme, des gains de consommation des véhicules thermiques et de l'essor des véhicules électriques. En 2021, les livraisons de carburants routiers en France étaient ainsi inférieures de 3,8 % par rapport à 2019, selon l'Ufip. Et avec 48,2 millions de m3, le millésime 2021 reste inférieur de 6 % au pic enregistré en 2007. D'autant que que la programmation pluriannuelle de l'énergie fixe un objectif de baisse de 35 % de consommation des énergies fossiles en 2028 par rapport à 2012 et la vente de véhicules thermiques neuf sera interdite en Europe en 2035.

Malgré l'aide pour l'installation de bornes électriques, les stations-service indépendantes s'inquiètent pour leur avenir

"La consommation de carburants fossiles est sur une pente légèrement descendante et il faut donc s'adapter sur la vente des équipements. Parc conséquent, nous allons encore monter en puissance sur les bornes de recharge pour véhicules électriques", confirme Christian Blossier. Madic produit déjà des bornes de 22 à 50 kW/h et, plus récemment, de 150 et 300 kW/h et sera en mesure de fabriquer des terminaux de distributeurs à hydrogène pour les véhicules lourds et légers dès l'année 2023.

C'est finalement à travers toutes ces petites évolutions que se dessine la station-service de 2040 telle que le chef d'entreprise nantais l'anticipe :

"Cette station sera nécessairement multi-énergies avec une palette de possibilités lorsqu'elle sera située sur les grands axes de circulation : il y aura encore des carburants fossiles, puisque le parc de véhicules thermiques restera important, mais aussi des biocarburants, des carburants synthétiques non fossiles, du gaz, de l'électricité et de l'hydrogène vert. À côté de ces grosses stations, il y aura aussi des stations plus petites ne proposant qu'une seule énergie."

Quant au moyen de paiement, il devrait ajouter au sans-contact d'autres moyens dont possiblement des contrôles biométriques ou de la reconnaissance faciale.