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En Iran, début du procès d'Armita Abbasi, violée et torturée en prison

Accusée d'avoir "fabriqué des cocktails molotov" et d'être "leader des manifestations", Armita Abbasi est jugée lundi par le tribunal de Karaj, en Iran. Interpellée un mois après la mort de Mahsa Amini, elle fera face au désormais tristement célèbre juge Assef Al-Hosseini. Sans avocat.

Une chevelure blond platine, des mèches bleu-vert, un piercing au sourcil droit, un autre sous la lèvre inférieure. Une jeune femme moderne comme il en existe des millions. Mais Armita Abbasi n'est pas comme les autres. À 21 ans, cette Iranienne est devenue l'un des nombreux visages de la répression aveugle en marche depuis la mort de Mahsa Amini, le 16 septembre 2022 à Téhéran.  

Après plus de 100 jours de détention, son procès, repoussé à maintes reprises, s'ouvre lundi 30 janvier à Karaj, en Iran. Elle est accusée d'avoir "fabriqué des cocktails molotov" et d'être "leader des manifestations".

Armita Abbasi fera face au juge Assef Al-Hosseini connu pour sa cruauté. Sans avocat. Le 23 janvier ses avocats, Mohammad Esmailbeigi et Sonia Mohammadi ont annoncé sur Twitter leur démission faute d'accès à son dossier.

"Compte tenu de notre demande de rencontre en face à face à laquelle il n'a pas été répondu jusqu'à ce moment, et du manque de temps qui rend impossible la défense adéquate de notre cliente, Mme Sonia Mohammadi et moi-même déclarons notre démission de la défense de Mme Armita Abbasi.”, a écrit Me Esmailbeigi.

Le 2 janvier, elle avait entamé une grève de la faim, dans la prison de Katchoï à Karaj, dans le nord de l'Iran, où elle est incarcérée depuis plus de trois mois. Un geste fort, suivi par 14 codétenues, pour protester contre "les conditions inhumaines et indignes dans lesquelles elles étaient détenues mais aussi du harcèlement et des tortures subis", explique Me Hirbod Dehghani-Azar, avocat franco-iranien qui recense les exactions commises par les forces de sécurité de la République islamique. 

Après sept jours de forte mobilisation sur les réseaux sociaux, notamment sous le hashtag #FemmeVieLiberté (#WomenLifeFreedom en anglais), toutes ont cédé face à "la pression et aux menaces exercées par les responsables de la prison" sur elles et leurs familles. 

Aujourd’hui les proches des détenues, sans nouvelles d’elles depuis 7 jours, s’étaient rassemblés devant la prison comme tous les jours. Ils ont été agressés et battus par la police. https://t.co/vBP24HlsFD— lettres de Teheran (@LettresTeheran) January 8, 2023