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En Palestine, des perspectives sombres pour l’après-Abbas

En janvier 2005, Mahmoud Abbas, surnommé Abou Mazen, emportait l’élection présidentielle avec une importante majorité. Même s’il n’était pas aussi charismatique que Yasser Arafat, mort deux mois auparavant, Mahmoud Abbas avait été l’un des grands architectes du processus de paix d’Oslo, et sa victoire avait ravi les Israéliens et les Américains. Contrairement à Arafat, il avait dénoncé haut et fort la violence qui avait marqué la fin de la seconde Intifada.

Le stéréotype de l’autocrate

Son avenir, et celui de la Palestine en général, était prometteur. Or, un an plus tard seulement, le mouvement islamiste Hamas remporte les élections législatives, ce qui provoque une guerre civile dans laquelle l’Autorité palestinienne (AP) perd le contrôle de la bande de Gaza. Pendant le reste de son long mandat, Mahmoud Abbas aura été le stéréotype de l’autocrate déterminé à se maintenir au pouvoir.

Près de vingt ans plus tard, les accords d’Oslo ne correspondent plus à la réalité politique sur le terrain : le Fatah, le parti d’Abou Mazen, et l’OLP, dont il fait partie, gangrenés par la corruption, n’ont plus vraiment le soutien des jeunes générations. Et l’AP s’emploie avec Israël à opprimer son propre peuple.

Elle lâche ses forces contre les dirigeants syndicaux, les militants, les journalistes et tout citoyen ordinaire qui ose poster des messages critiques sur les réseaux sociaux, tandis qu’Abbas n’a pas cessé de renforcer son contrôle sur les institutions au fil des ans et de mettre le Parlement sur la touche. Le pouvoir législatif a été officiellement transféré à la présidence en 2018, ce qui lui a permis de nommer plus facilement des alliés aux postes de direction de l’OLP.

Le dernier des fondateurs du mouvement palestinien

Abbas, âgé de 87 ans, n’est pas en bonne santé. Fumeur de longue date, il a été hospitalisé deux fois cet été et des rumeurs de sa mort circulent régulièrement sur Internet. Il est le dernier survivant de la génération des fondateurs du mouvement palestinien, et son décès marquera sans doute un moment important de l’histoire palestinienne.

Mais après ? Les avis sont partagés. Voilà seize ans qu’il n’y a pas eu d’élection en Palestine, et Abbas n’a jamais désigné de successeur officiel. Rares sont ceux qui croient que l’accord conclu [entre les différentes factions palestiniennes, le 13 octobre,] en Algérie et qui prévoit l’organisation d’élections législatives et présidentielle dans l’année sera respecté.

Au crépuscule d’un règne décevant, on ne sait toujours pas ce qui arrivera dans les jours et les semaines qui suivront la mort du président. Plusieurs scénarios – certains violents – peuvent avoir lieu et rendre l’État palestinien pour lequel Abbas s’est battu dans sa jeunesse plus hors d’atteinte que jamais.

Nasser