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En pleine débâcle, le milliardaire indien Gautam Adani annule une levée de fonds historique

Les titres du groupe Adani ont continué de dévisser, jeudi 2 février, après l’annonce brutale de l’annulation d’une levée de fonds historique.

La tourmente s’aggrave de jour en jour. Le conglomérat du milliardaire indien Gautam Adani ne cesse de s’enfoncer dans la crise depuis les accusations d’escroquerie lancées par le fonds d’investissement Hindenburg. A tel point que le fleuron du groupe, Adani Enterprises, a brutalement annoncé, mercredi 1er février, qu’il annulait sa levée de fonds record de 2,5 milliards de dollars (2,3 milliards d’euros), bouclée la veille avec succès. Les investisseurs seront remboursés.

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Cette vente d’actions, perçue comme une victoire pour le conglomérat de Gautam Adani, dans la bataille qui l’oppose à Hindenburg, n’a pas permis de mettre un terme à la débâcle boursière que connaît le groupe depuis une semaine. Les titres d’Adani Enterprises ont enregistré une chute colossale de 28 % à la Bourse de Bombay, mercredi 1er février.

« Compte tenu de ces circonstances extraordinaires, le conseil d’administration de l’entreprise a estimé qu’il ne serait pas moralement correct de procéder à [l’offre publique] qui a été souscrite », a indiqué Gautam Adani dans un communiqué publié tard dans la soirée du mercredi. Ce dernier a fait valoir l’intérêt primordial des investisseurs et sa volonté de les protéger de toute perte financière.

« Annuler cette levée de fonds était une folie »

Dans le cadre de sa levée de fonds, Adani Enterprises a vendu ses titres pour une valeur allant de 3 112 et 3 276 roupies (de 34,50 euros à 36,30 euros) par action. Mais, à la clôture des marchés, mercredi, ils s’échangeaient à 2 135 roupies, soit une perte de plus de 30 % pour les investisseurs.

Des magnats indiens figureraient parmi les souscripteurs de cette offre. Les milliardaires Sajjan Jindal, à la tête du géant de l’acier JSW Steel, et Sunil Mittal, fondateur du spécialiste des télécommunications Bharti Enterprises, auraient puisé dans leurs fonds personnels pour acheter des titres d’Adani Enterprises et voler ainsi à rescousse de M. Adani, selon une information de Bloomberg.

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Après la décision surprise du conglomérat d’annuler sa levée de fonds, la chute se poursuivait, jeudi 2 février au matin, à l’ouverture des marchés. Les titres de plusieurs entreprises du groupe ont dévissé de plus de 10 %, entraînant l’arrêt immédiat des échanges à la Bourse de Bombay. « Annuler cette levée de fonds était une folie », juge, au regard de la réaction des marchés, un trader indien, qui possède des intérêts dans les entités du groupe.

« Fraude comptable éhontée »

En quelques jours, le conglomérat, qui pesait auparavant 222 milliards de dollars (201,6 milliards d’euros), a perdu plus de 100 milliards de sa valeur. Gautam Adani, dont l’ascension a été météorique, a vu s’évaporer 44 milliards de dollars, soit toute une partie de son immense fortune personnelle, auparavant évaluée à près de 120 milliards de dollars. Il a perdu, mercredi, son titre d’homme le plus riche d’Asie. Une place qu’il a cédée à son grand rival Mukesh Ambani, patron de Reliance Industries, qui a longtemps trôné sur le podium.

La déroute du tout-puissant Gautam Adani, proche du premier ministre Narendra Modi, a été provoquée par la publication, le 24 janvier, d’un rapport de la société d’investissement Hindenburg Research. Ce vendeur à découvert, qui parie à la baisse sur les marchés, a accusé le groupe de « fraude comptable éhontée, de manipulation d’actions et de blanchiment d’argent ». Qualifiant le rapport d’« infondé » et de « malveillant », Adani a dénoncé une « attaque contre l’Inde ».

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L’ascension de M. Adani s’est faite dans les pas de Narendra Modi, qui est demeuré silencieux depuis le début de cette affaire. L’opposition indienne réclame un débat au Parlement, au sujet des accusations portées par le rapport Hindeburg et des conséquences que la chute des titres Adani pourrait avoir sur les investisseurs indiens.

Carole Dieterich(Correspondance, New Delhi)

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