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En Sierra Leone, être queer va à l’encontre de la loi

LGBTQI.

De nombreux Sierra-Léonais affirment n’avoir jamais rencontré d’homosexuel de leur vie. Un discours qui souligne l’environnement oppressif dans lequel évolue la communauté LGBTQI du pays, où l’homosexualité est théoriquement passible de la prison à vie. Et ce malgré l’espoir qu’offrent les réseaux sociaux.

Des amis dans un centre communautaire pour les personnes LGBTQI, à Freetown, en Sierra Leone, le 17 mai 2023.
Des amis dans un centre communautaire pour les personnes LGBTQI, à Freetown, en Sierra Leone, le 17 mai 2023. photo MALIN FEZEHAI/THE NEW YORK TIMES

“À l’adolescence, alors qu’il apprenait à assumer son homosexualité, Abdul s’est fait attaquer par un groupe d’hommes”, retrace The New York Times dans un édito, avant de poursuivre : “Il est allé porter plainte au commissariat, où les policiers lui ont expliqué qu’ils pouvaient procéder à une arrestation : la sienne, parce qu’il était gay.”

Abdul est sierra-léonais. Son pays est “l’une des 30 et quelques nations africaines (soit plus de la moitié du continent) où les relations homosexuelles sont illégales”, rappelle le quotidien américain. Un bilan alourdi par la récente promulgation d’une loi punissant l’homosexualité en Ouganda.

Discriminations fréquentes

L’homosexualité est passible d’emprisonnement à vie en Sierra Leone. S’il est rare de voir des citoyens arrêtés en raison de leur orientation sexuelle dans le pays, de nombreuses personnes queers “font état de discriminations fréquentes sur le marché du logement et de l’emploi, et dans leur famille”, rapporte le titre new-yorkais.

“La plupart des [Sierra-Léonais] assurent n’avoir jamais rencontré d’homosexuel”, ajoute le New York Times. Un discours qui tranche avec des estimations réalisées par le gouvernement en 2013, souligne le journal.

“Le pays compte environ 20 000 hommes ayant des relations sexuelles avec d’autres hommes (et peut-être davantage).”

Internet pourrait changer la donne en Sierra Leone. Dans le cas d’Abdul, les réseaux sociaux sont surtout synonymes d’espoir, raconte le quotidien.

“Il suit des célébrités queers sur Instagram […] et aspire à un niveau de réussite qui peut aussi le mettre partiellement à l’abri de la violence et de l’homophobie.”

Dans une étude réalisée en 2020, des chercheurs de l’université d’Oxford affirmaient que “les internautes assidus sont plus susceptibles d’être tolérants envers les personnes gays”. Un phénomène que le président Julius Maada Bio ne semble pas voir d’un bon œil, après avoir “comparé ces influences venues de l’étranger à la propagation de la violence par armes à feu”, rappelle le titre.

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