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Endettée et contrainte de vivre dans sa salle de sport : Cyrille, mère de famille narbonnaise revient sur son calvaire

À l'occasion du 2e épisode de l'émission "Dans les yeux d'Olivier" intitulé "Quand la vie vacille" diffusée ce lundi 6 février 2023 à 22 h 50 sur France 2, l’Audoise Cyrille Tirard nous livre un récit poignant sur son quotidien précaire pendant la pandémie de Covid-19.
 

Elle a dû quitter sa maison du jour au lendemain pour vivre dans sa salle de sport. Croulant sous les dettes avec les fermetures répétées de sa salle de sport en pleine crise du Covid, Cyrille Tirard a dû lâcher son logement en janvier 2021, dont elle ne pouvait plus assumer le loyer. Pendant quatre mois, elle a vécu dans les vestiaires de son établissement avec son fils. Imposer ces conditions de vie difficiles à son garçon a été un déchirement pour cette mère de famille. Elle nous raconte. 

Il n'y avait que des chaises spartiates et un petit réchaud

"Il avait 16 ans à l'époque, avant de prendre cette décision, on en avait beaucoup parlé ensemble, mais les conditions de vie étaient très difficiles. Quand on rentre chez soi, dans sa maison, on ne se rend même pas compte que s'asseoir dans son canapé c'est un vrai confort", tient à rappeler Cyrille.

Et le confort, cette maman et son fils en ont manqué cruellement... "Il n'y avait que des chaises spartiates, un petit réchaud pour faire réchauffer nos boîtes de conserve... Les nuits dans les vestiaires étaient très froides. Pour moi, il n'était pas question d'allumer le chauffage, on n'avait pas les moyens", déplore-t-elle.

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L'inaction du gouvernement pointée du doigt

"Je venais d'ouvrir, je n'avais pas le droit aux aides nationales. Je me suis déplacée auprès du député, du préfet, mais malgré leur bonne volonté, ils n'ont rien pu faire..."

Quand on a 10 000 euros d'aides et qu'on a 17 000 euros de frais mais que rien ne rentre sur le compte de la société, ça ne peut pas suffire

Grâce à sa ténacité, elle finit par faire la bonne rencontre. Celle de Roxanna Maracineanu, ministre des Sports à l'époque. "Elle a souhaité me soutenir. C'est une femme géniale. Grâce à elle, les aides m'ont été débloquées, mais très tardivement".

Malgré cette mauvaise passade, Cyrille ne regrette pas ses choix. Derrière l'ouverture de sa salle de sport ne se cache pas uniquement une volonté d'entreprenariat, mais aussi un symbole. "Je devais l'ouvrir avec mon fils aîné qui est décédé dans un accident de moto", justifie-t-elle. C'est ce qui lui a donné la force d'y croire et de persévérer. "Je sais qu'il est là avec moi et qu'il me dit : 'Mais bats-toi quoi'", poursuit-elle, émue.

Ce n'est pas un travail pour moi, je viens avec le sourire

Les six prochains mois seront déterminants pour l'avenir de Cyrille.
Les six prochains mois seront déterminants pour l'avenir de Cyrille. DR

L'histoire de la gérante de la salle "L'Orange Bleue" à Narbonne n'a en tout cas pas laissé indifférent. "Mon fils a été très soutenu par les professeurs et par les élèves de sa classe", raconte Cyrille. De plus, la médiatisation de son parcours lui a ouvert les portes d'une association, qui lui a demandé de devenir la porte-parole des salles en difficulté.

Si aujourd'hui, la Narbonnaise assure aller beaucoup mieux, elle confesse toutefois ne "toujours pas être à l'équilibre". "Les six mois à venir sont déterminants pour savoir si je peux continuer à vivre ce rêve et me diront si j'ai bien fait de me battre", conclut-elle.