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Energie. Electricité : qui consomme réellement moins en France ?

« L’effet baissier s’intensifie » par rapport à la mise à jour précédente a annoncé mardi soir RTE, le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français. La consommation d’électricité a reculé de 8,3 % la semaine du 28 novembre au 4 décembre, par rapport à la moyenne des années précédentes (2014-2019).

RTE a par ailleurs annoncé que cette baisse concernait « désormais tous les secteurs ». Jusqu’ici, la baisse de consommation était surtout visible dans le secteur industriel, pour une raison économique notamment avec la hausse des prix de l’énergie. Avant cette dernière actualisation mardi, RTE n’était pas en mesure d’estimer la baisse de consommation dans les bureaux et les commerces.

RTE avait prévu, ce jeudi 8 décembre au soir, un pic de consommation de 80 000 MW, qui est finalement retombé à 74 000 MW. « Cela caractérise la baisse de consommation constatée ces derniers jours, avec une économie de 6 000 MW », sourit Olivier Quiquempoix.

La consommation d’électricité calculée sur l’ensemble du pays

Si on ne peut pas savoir spécifiquement dans quel secteur les économies d’énergies sont les plus tangibles, il est également difficile de préciser dans quelles zones géographiques on les observe. Le gestionnaire du réseau de transport d’électricité français travaille à l’échelle du pays, sans dissocier les zones. « C’est une question permanente d’équilibre. »

En revanche, les régions ne sont pas égales en terme de production. A titre d’exemple, quand nous ne sommes pas en période de crise, le Grand-Est produit le double de ce qu’il consomme quand la Bourgogne-Franche-Comté ne produit que 20 % de sa consommation.

Pour calculer cette baisse d’énergie, RTE prend en compte les conditions climatiques du moment et corrige les résultats en fonction. « On ramène la consommation à ce qu’elle aurait été avec une température normale, c’est une sorte de remise à l’échelle pour que ce soit comparable avec les années précédentes », explique Olivier Quiquempoix, le directeur exploitation RTE pour les régions Grand-Est et Bourgogne-Franche-Comté.

Pour mieux comprendre ce mode de calcul, le directeur exploitation RTE indique que pour un degré de moins en moyenne en France, ce sont 2 300 mégawatt (MW) de consommation en plus dans le pays. Soit l’équivalent d’un peu plus de deux réacteurs nucléaires.

« Pas les moyens de dissocier les ménages, entreprises et industries »

Les températures ayant diminué en-dessous des normales de saison la semaine passée, les besoins en chauffage ont augmenté. La baisse de consommation peut donc s’observer aussi chez les ménages. « Malheureusement, nous n’avons pas aujourd’hui les capacités de dissocier les ménages, les entreprises et les industries dans le mode de calcul, même si on voit une baisse de consommation dans les grosses industries », explique Yves Marignac, expert énergie et porte-parole de l’association négaWatt.

En effet, les données de la consommation électrique du résidentiel, du tertiaire et des petites industries sont détenues par les fournisseurs tels Enedis. RTE, de son côté, détient directement les données des gros consommateurs d’énergie : des gros clients industriels comme la SNCF, le domaine de la métallurgie, de la chimie, pétrochimie ou encore de la papèterie.

Une mesure vertueuse pour la facture des ménages

L’expert énergie souligne cependant qu’il ne s’agit pas forcément d’un effort. « C’est une baisse d’activité, pas forcément une baisse de sobriété. On coupe la production parce que ça coûte cher, pas toujours en vue d’un effort pour économiser l’énergie », dit-il.

En revanche, le fait de constater une baisse de consommation électrique malgré l’arrivée d’un froid hivernal peut refléter un effort de sobriété selon Yves Marignac. Une attention qui est portée sur la baisse du chauffage notamment. Il ajoute : « Cela peut être un effort choisi ou subi, encore une fois pour des raisons économiques. » Il souligne néanmoins que cette mesure est vertueuse pour la facture des ménages qui, en l’appliquant, peuvent économiser entre 700 et 1 200 euros selon la taille de leur logement et de leur foyer selon une étude de l’association réalisée en septembre.