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Énergie. Explosions sur Nord Stream : l'UE dénonce un sabotage, la Russie récuse les soupçons

Le renseignement suédois chargé d'une enquête pour « sabotage aggravé »

Le service de renseignement suédois a dans le même temps annoncé prendre la tête d'une enquête pour « sabotage aggravé » après les explosions de lundi, suspectées d'avoir provoqué les fuites. La sûreté suédoise (Säpo) a repris à la police l'enquête préliminaire car « il peut s'agir d'un crime grave qui pourrait être au moins en partie dirigé contre les intérêts suédois » et qu'il « n'est pas exclu qu'une puissance étrangère soit impliquée ».

L'inspection des deux gazoducs endommagés ne pourra en tout cas pas se faire avant une à deux semaines en raison des remous, a indiqué le ministre danois de la Défense Morten Bødskov. Objets de bras de fer géopolitiques ces derniers mois, les deux pipelines exploités par un consortium dépendant du géant russe Gazprom ne sont pas opérationnels à cause des conséquences de la guerre en Ukraine. Mais tous les deux étaient encore remplis de gaz.

Après les fuites spectaculaires sur les gazoducs Nord Stream sous la mer Baltique, les conséquences diplomatiques ne se sont pas fait attendre. L'Union européenne a mis en garde ce mercredi contre toute attaque ciblant ses infrastructures énergétiques. Et a dénoncé un « sabotage ». Les informations disponibles à ce stade indiquent que les fuites provoquées par des explosions sur ces installations sous-marines reliant la Russie à l'Allemagne résultent d'un « acte délibéré », a affirmé le chef de la diplomatie européenne Josep Borrell dans une déclaration au nom des 27 Etats membres de l'UE.

La Russie a rapidement été pointée du doigt, par l'Ukraine notamment, qui a dénoncé « une attaque terroriste planifiée » contre les pays européens. Moscou a récusé ces soupçons « assez prévisibles » émis à son encontre par certaines capitales, estimant que cela était « stupide et absurde ». Les fuites touchant Nord Stream 1 et 2 sont « problématiques » pour Moscou, car le gaz russe qui s'en échappe « coûte très cher », a fait valoir le porte-parole du Kremlin Dmitri Peskov.

Moscou accuse les Etats-Unis

Le Kremlin a même sommé Joe Biden de dire si les Etats-Unis sont derrière ces fuites, en référence à une déclaration du président américain avant la guerre en Ukraine : « Si la Russie envahit (l'Ukraine), alors il n'y aura plus de Nord Stream 2 », avait-il affirmé le 7 février. Des insinuations « ridicules », a répondu Washington. « Nous savons tous que la Russie diffuse de la désinformation depuis longtemps et elle le fait à nouveau ici. » A la Maison Blanche, on souligne que les propos de Joe Biden renvoyaient en réalité à la pression intense exercée par le président américain pour que l'Allemagne abandonne le projet de gazoduc Nord Stream 2, une pression qui avait fini par porter ses fruits.

La Russie a en tout cas assuré qu'elle va demander une réunion du Conseil de sécurité de l'ONU au sujet de ces fuites.