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Energie : la double peine pour les communes

Energie : la double peine pour les communes
Jean-Noël Dupré a recueilli les doléances de ses collègues qui redoutent les conséquences sur leurs budgets.

CL

publié le 2 février 2023 à 8h22, modifié à8h22.

Les maires des communes exclues du dispositif d’aide sont étranglés par les charges d’énergie. Ils souhaitent une refonte des contrats.

Les communes ont les nerfs à vif. Pas seulement, comme le raconte Jean-Louis Marsaud, le maire de La Rochefoucauld, parce qu’ils se font« attraper par les administrés sur les marchés. Ils nous disent : les boulangers ont obtenu des choses. On ne vous entend pas. Il faut peut-être vous manifester...

Les communes ont les nerfs à vif. Pas seulement, comme le raconte Jean-Louis Marsaud, le maire de La Rochefoucauld, parce qu’ils se font « attraper par les administrés sur les marchés. Ils nous disent : les boulangers ont obtenu des choses. On ne vous entend pas. Il faut peut-être vous manifester ». L’idée n’est pas encore à l’ordre du jour. Mais les effets, eux, ne vont pas tarder à se faire sentir, dans les communes exclues des tarifs protégés, de la taille de Ruffec, Terres-de-Haute-Charente, Montbron, ou encore Montmoreau et Chalais dans le sud.

« En 2019, je payais le gaz à 20 euros. L’électricité est passée de 50 à 960€ ». À Confolens, Jean-Noël Dupré est amer, s’est un peu fait le porte-parole des maires qui multiplient les doléances, à mesure que leur facture d’énergie s’alourdit. « Nous, on est coincés » et il espère juste que « les fournisseurs vont être raisonnables ». Sans trop y croire. Mais en mesurant les conséquences.

« Tous sur la même ligne »

À Chasseneuil, Fabrice Point, le maire, a vu sa facture multipliée par 3,5. « On espère toujours gratter », lâche-t-il, sans trop d’illusions. « Gaz, électricité, on est passé de 200 000 à 7  ou 800 000 euros. Pour nous, c’est un peu la double peine. Ça fait mal, parce que c’est autant d’investissements que l’on ne pourra pas faire. D’habitude, on dégage toujours 300 000 euros d’excédent. C’est autant que l’on ne pourra pas mettre dans la machine », déplore-t-il.

À La Rochefoucauld, la musique est la même. Pédale douce sur l’investissement, « on serre sur le fonctionnement. On a éteint les stades, l’éclairage public, ça ne compense pas », reconnaît Jean-Louis Marsaud, le maire.

« On est tous sur la même ligne », insiste-t-il. « Il faut qu’on renégocie. On a du mal à comprendre cette augmentation alors que les cours sont à la baisse. Et l’expliquer à nos administrés, ce n’est pas facile ». Renégocier ne le sera pas non plus. « Mais on aimerait bien que l’on puisse prendre en compte nos problématiques », insiste Jean-Noël Dupré qui redoute que « tout cela puisse créer une sorte d’inéquité entre les communes ». Celles qui ont quitté le groupement pour bénéficier du tarif réglementé de vente (TRV) et les autres. « Je ne crie pas au scandale, j’aurais fait de même », reconnaît le maire de Confolens. « Mais cela risque encore de compliquer les choses pour les prochaines négociations ». Les élus ne cachent pas leur amertume. « On ne sait pas comment ça va évoluer, mais on sait qu’il va faire doux et qu’on ne va pas manquer de gaz ou d’électricité. Il serait anormal que l’on ne puisse pas revoir les contrats ».