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Eric Coquerel : un "coup de poing" à un policier en pleine grève, une plainte déposée

Eric Coquerel : un "coup de poing" à un policier en pleine grève, une plainte déposée COQUEREL. Un policier a déposé plainte contre le député LFI Eric Coquerel pour violences ce lundi 20 mars. Il l'accuse de lui avoir asséné un coup de poing en marge d'une grève...

Eric Coquerel de nouveau dans la tourmente ? Selon une journaliste de BFMTV, le député LFI, président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale, est sous le coup d'une plainte d'un policier pour "violences sur une personne dépositaire de l'autorité publique". Le policier accuse l'élu de lui avoir donné un coup au visage "avec le dos de son poing fermé", et avec "l'aide de ses phalanges", ce lundi matin, sur le site Véolia de Saint-Denis (93). Les forces de l'ordre étaient mobilisées pour débloquer un dépôt de camion poubelle, tandis qu'Eric Coquerel était sur place pour soutenir les grévistes, indique Mélanie Bertrand sur son compte Twitter.

Eric Coquerel aurait touché la pommette gauche de l'agent dont l'ITT serait de moins de 8 jours. Le député de la Nupes se serait défendu de toute volonté de frapper, estimant qu'il allait "tomber". Interrogé par la chaîne d'info, l'entourage d'Eric Coquerel estime que "les faits sont exagérés". D'apres nos informations, un policier a déposé plainte contre le député LFI Éric #Coquerel pour violence sur une personne dépositaire de l'autorité publique. Le parquet de Bobigny a néanmoins ouvert une enquête du chef de "violences volontaires sur personne dépositaire de l'autorité publique", confiée à la sureté territoriale.

Ce n'est pas la première plainte qui vise Eric Coquerel. Le député LFI a été l'objet d'une plainte pour "harcèlement sexuel" l'été dernier, à peine nommé à la tête de la Commission des finances. Figure de La France insoumise, Eric Coquerel avait été accusé le 4 juillet 2022 par Sophie Tissier, au commissariat de Vanves (Hauts-de-Seine), au sud de Paris. Une action suivant un premier signalement fait auprès du comité de suivi des violences sexuelles de LFI qui aura provoqué de nombreux appels à la démission.

L'enquête ouverte pour "agression et harcèlement sexuels" avait été classée sans suite, fin février, indiquait l'AFP citant une source proche du dossier. Sophie Tissier dénonçait une attitude qu'aurait eu Éric Coquerel à son encontre, lors d'une soirée en 2014, évoquant un "harceleur aux mains baladeuses collantes" et des "assauts déplacés en 2014".

Éric Coquerel déjà accusé par Rokhaya Diallo

Dès le jeudi 30 juin 2022, Éric Coquerel, fraichement élu président de la Commission des finances de l'Assemblée nationale, avait fait l'objet d'accusations de violences sexuelles sur RTL, professées par l'activiste Rokhaya Diallo, chroniqueuse et militante, fondatrice de l'association antiraciste Les Indivisibles.

Le 30 juin sur RTL, la militante avait relayé à l'antenne des dires mettant directement en cause l'élu en raison de son comportement avec les femmes. "J'ai plusieurs sources au sein de LFI, et j'ai entendu plusieurs fois, des femmes parler du comportement qu'il (Éric Coquerel, NLDR) aurait avec les femmes. Ce sont des choses qui reviennent de manière récurrente depuis plusieurs années. J'ai conscience du fait que ce soit des accusations. [...] Ca fait longtemps que j'entends des choses. En interne, chez LFI, j'ai plusieurs femmes qui m'en ont fait part", avait-elle déclaré.

Quelle est la défense d'Éric Coquerel face aux accusations ? 

Mis en cause explicitement, Eric Coquerel avait finalement réagi dans une tribune au Journal du Dimanche, publiée dimanche 3 juillet, juste avant le dépôt de plainte. "Comment réagir à une rumeur qui n'est basée sur aucune plainte, aucun signalement à la cellule interne de LFI, malgré de fréquents appels et communiqués de LFI à pouvoir le faire, aucun témoignage public, aucun résultat d'enquête journalistique sérieuse en plus de cinq ans ?", avait-il notamment signalé.

Le député de Seine-Saint-Denis avait affirmé ne jamais avoir "exercé une violence ou une contrainte physique ou psychique pour obtenir un rapport" et, surtout, ne pas avoir eu de "comportement délictuel dans le domaine des violences sexistes et sexuelles".

Avec 21 voix récoltées, le député LFI a obtenu la tête de la très convoitée commission des Finances de l'hémicycle du Palais-Bourbon, jeudi 30 juin 2022. Lors d'un troisième tour décisif à la majorité relative, il a battu le candidat du RN, Jean-Philippe Tanguy, qui n'a obtenu pour sa part que 11 voix, ainsi que la LR Véronique Louwagie, qui en a récolté 9. Il dirige désormais cette commission au rôle très stratégique d'examen des budgets avant leur arrivée à l'Assemblée, et pourra personnellement avoir accès aux informations couvertes pas le secret fiscal. Un poste majeur décroché donc... Mais après de longues tractations. Il aura fallu trois suspensions de séance et trois tours de scrutin pour que les députés tranchent entre les trois candidats issus de l'opposition.

De fait, depuis 2007, seul un député qui n'appartient pas à la majorité peut accomplir cette mission de contrôle, comme le précise l'article 39 du règlement de l'Assemblée : "ne peut être élu à la présidence de la commission des Finances, de l'économie générale et du contrôle budgétaire qu'un député appartenant à un groupe s'étant déclaré d'opposition". Grâce à ce poste, Éric Coquerel aura accès, pendant un an (durée de ce mandat), à des documents couverts par le secret fiscal, et détiendra le dernier mot sur chaque décision et chaque modification : il devra se prononcer sur les enquêtes des rapporteurs de la commission qui enquêtent sur le financement des dépenses publiques. Il pourra également rejeter les amendements apportés aux différents projets de loi : pour cela, il ne lui suffira que de prouver que leur financement pose problème.

Quelles personnalités politiques ont contesté cette élection ?

D'autres critiques, cette fois d'ordre politique, visent Éric Coquerel. Elles sont nées à droite de l'échiquier politique, où des cadres des Républicains s'inquiétaient de la candidature de l'Insoumis ces dernières semaines, estimant qu'il risquait se se servir de manière stratégique des informations couvertes par le secret fiscal auxquelles son poste lui donne accès. Plusieurs personnalités sont sceptiques sur ce choix, s'inquiétant d'une utilisation abusive de cet organe de contrôle budgétaire. Gilles Carrez notamment, ex-député LR, lui-même président de cette commission de 2012 à 2017, a déclaré sur franceinfo le 30 juin : "je ne veux surtout pas faire de procès d'intention à Éric Coquerel mais j'ai entendu certaines de ses déclarations dans les médias, laissant entendre qu'il trouvait tout à fait normal qu'on mette sur la place publique tel ou tel dossier fiscal de grandes entreprises".

L'ex-LR et désormais macroniste Éric Woerth se montrait, lui aussi, préoccupé par le profil de l'Insoumis : dans un entretien avec Le Figaro le 21 juin dernier, il déclarait : "les Insoumis ont visiblement en tête de faire du contrôle fiscal", jugeant que leur nomination serait "comme si des juges à la commission des lois faisaient des jugements". Il avait également tenu à rappeler que le rôle de cet organe était de "contrôler l'action du gouvernement et des politiques publiques, pas de s'intéresser aux dossiers des uns et des autres". De la même manière, Olivier Marleix, nouveau patron du groupe LR, confiait le 22 juin dernier au journal Les Echos qu'il aurait préféré que la coalition de gauche choisisse un candidat au "profil plus consensuel" à l'instar de la socialiste Valérie Rabault, qui fut rapporteur général du Budget durant le mandat de François Hollande. Pour sa part, Éric Coquerel a assuré au micro de Sud Radio le 24 juin dernier qu'il n'imaginait pas se "servir de la présidence de la commission des Finances pour organiser une chasse aux sorcières fiscale", mais pour "mieux combattre l'évitement fiscal à la Mc Donald's".

Éric Coquerel a fait ses premiers pas en politique à 14 ans, en prenant part à des manifestations contre la loi Debré. Se revendiquant d'abord de l'anarchisme, il rejoint la Ligue communiste révolutionnaire en 1983. Diplômé de l'Université Paris-Diderot, il décroche un poste de communicant, avant de s'engager plus en avant dans la politique en changeant de sensibilité idéologique : en 1998, il quitte la Ligue communiste révolutionnaire qui s'est rapprochée du parti Lutte Ouvrière. Il opte alors pour le Mouvement républicain et citoyen en 2003 -dont la ligne est un gaullisme dit de gauche et un protectionnisme modéré- et très vite, en devient un membre important (il en fut l'un des quatre secrétaires nationaux). Mais son aspiration politique diffère un peu de ce mouvement et, en juin de la même année, il le quitte pour fonder le sien : le Mouvement pour une alternative républicaine et sociale. En 2007, il fondera, avec d'autres personnalités de la gauche française comme Clémentine Autain et Marc Dolez, le club Maintenant à gauche, qui prône un rassemblement de la gauche antilibérale. 

Son engagement politique s'intensifie lorsqu'en 2008, il prend pleinement part à la fondation du Parti de gauche, dont l'orientation est socialiste, écologiste et républicaine. Il a été lancé par Jean-Luc Mélenchon et Marc Dolez après leur départ du Parti socialiste. Éric Coquerel en devient le secrétaire national aux Relations extérieures et unitaires. Il se mesure aux urnes pour la première fois en 2010, lorsqu'il est élu conseiller régional d'Ile-de-France sous la houlette du Front de gauche et alternatifs. Proche de Jean-Luc Mélenchon, il fut son "conseiller spécial" durant la campagne présidentielle de 2012. Militant à cette époque pour des causes sociales, comme la lutte contre les évacuations d'immigrés clandestins, il accède au poste de coordinateur du secrétariat général du Parti de gauche en 2015. Lorsque Jean-Luc Mélenchon fonde La France insoumise en 2016, Éric Coquerel décide de porter les couleurs du nouveau parti aux législatives.

Éric Coquerel se lance dans la course à la législature en 2017. Il concourt alors à la députation dans la 1ere circonscription de Seine-Saint-Denis : il l'emporte au second tour à 51,72% des voix face au LREM Sébastien Ménard qui partait pourtant favori. Député très actif, il figure, au bout de six mois, à la deuxième position du classement de l'assiduité et de l'activité des députés établi par Capital. De fait, entre octobre 2018 et juillet 2019, il aura déposé 11 propositions de loi : Mediapart révèle à ce moment qu'il a été le 6e député le plus actif de tout l'hémicycle durant cette période. Les prises de position et initiatives marquantes de son mandat ont été la cosignature d'une proposition de loi relative à l'euthanasie et au suicide assisté pour une fin de vie digne, une cosignature demandant l'interdiction du glyphosate en janvier 2019, une autre relative à la généralisation de l'enseignement des enjeux liés à la préservation de la diversité biologique et aux changements climatiques dans le cadre des limites planétaires en octobre 2019. Plus récemment, il a été l'auteur d'une proposition de loi relative à la légalisation de la production, de la vente et de la consommation du cannabis sous le contrôle de l'État en janvier 2022.

Éric Coquerel s'est représenté en Seine-Saint-Denis pour les élections législatives de 2022, cette fois sous la bannière de la Nupes, l'intergroupe qui rassemble les partis de gauche. Récoltant plus de 50% des voix au premier tour, il a obtenu l'un des meilleurs scores nationaux de son parti. Également actif au sein des commissions liées aux finances et au contrôle budgétaire, puisqu'il fut membre de la commission permanente des "Finances, économie générale et contrôle budgétaire", membre de la mission parlementaire d'information relative à la mise en œuvre de la loi organique aux lois de finance et membre de la mission parlementaire d'évaluation et de contrôle de la commission des finances, il s'est lancé dans ce nouveau mandat avec, entres autres, l'objectif de briguer le poste de la présidence de la commission des Finances. Il a été élu le 30 juin 2022.