Une sécheresse historique et des températures caniculaires au printemps, puis un incendie d’ampleur mi-mai et désormais des inondations. L’Espagne, l’un des pays européens les plus vulnérables en Europe face au réchauffement climatique, fait encore les frais de ce bouleversement. Une large bande allant du nord-ouest au sud-est du pays est placée en alerte météorologique ce mardi 30 mai, en raison d’un important épisode pluvieux s’abattant sur la péninsule ibérique.
Les averses ont notamment touché les provinces d’Almeria (Andalousie) et d’Alicante (Communauté valencienne), avec de nombreux orages enregistrés au cours du week-end. Des pluies torrentielles se sont également abattues sur Madrid, en particulier lundi soir, entraînant la coupure de certains axes routiers et des retards sur plusieurs lignes de métro de la capitale, affectées par endroits par d’impressionnantes infiltrations d’eau. Selon l’Agence météorologique espagnole (Aemet), qui a maintenu mardi une partie du territoire en vigilance jaune ou orange en raison notamment d’un risque de grêle, d’orages et de violents coups de vent, cet épisode pluvieux devrait se poursuivre au cours des prochains jours.
Malgré une «contribution positive importante au déficit pluviométrique», ces pluies torrentielles - qui ont tendance à ruisseler au lieu de s’infiltrer dans le sol - sont insuffisantes et trop tardives pour mettre un terme au déficit dont souffrent les nappes phréatiques et les réservoirs d’eau du pays après de longues semaines sans une goutte d’eau.
D’après le ministère espagnol de la Transition écologique, ces réservoirs ont vu leur niveau chuter durant la dernière semaine de mai à 47,5 % de leur capacité, contre 47,7 % la semaine précédente, soit près de 20 points de moins que la moyenne des dix dernières années à cette époque de l’année (68,1 %).
Selon l’Aemet, l’Espagne a connu en avril le mois le plus chaud et le plus sec depuis le début des relevés météorologiques dans le pays. Cette vague de chaleur a fait suite à plusieurs mois de sécheresse, après une année 2022 considérée comme la plus chaude de l’histoire récente de l’Espagne.
Comparable à la «tropicalisation» de l’Italie, sous les eaux il y a deux semaines, cette situation a poussé le gouvernement espagnol à annoncer mi-mai un plan d’urgence de plus de deux milliards d’euros, destiné principalement au secteur agricole - le manque d’eau ayant poussé de nombreux exploitants à renoncer aux semis de printemps, notamment de céréales et d’oléagineux.
