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« Et par le pouvoir d’un mot », de Xavier Donzelli : « Liberté », j’écris ton roman

Le journaliste a d’abord enquêté pour « Historia » sur le célèbre poème de Paul Eluard – un auteur qui le passionne – publié en 1942. Avant d’en faire le sujet de son premier roman.

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« Et par le pouvoir d’un mot », de Xavier Donzelli, Seghers, 368 p., 20 €, numérique 13 €.

Dans son premier roman, fruit de trois ans de recherches, le journaliste Xavier Donzelli retrace l’histoire du poème ­clandestin Liberté, de Paul Eluard (1895-1952), de sa création, en 1942, à son parachutage l’année suivante sur la France occupée. Publié dans le recueil Poésie et ­vérité 1942, ce texte contraindra le poète à se cacher dans un asile psychiatrique, en Lozère, de novembre 1943 à février 1944, pour échapper à la Gestapo ainsi qu’à la police de Vichy. En 2019, Xavier Donzelli, journaliste au magazine Historia, enquête sur la ­genèse de ce poème-étendard pour un article. Il décide alors d’approfondir le sujet pour en faire un livre.

Mêlant récit historique et documents – lettres, avertissements des services de censure, tracts, rapports militaires –, Et par le ­pouvoir d’un mot plonge dans la vie d’Eluard et de son entourage : Max-Pol Fouchet, Louis Parrot, Roland Penrose, Lee Miller, Vercors, Raymond Aron… « En travaillant sur l’asile de Saint-Alban et sur la situation d’Eluard durant l’Occupation, j’ai constaté qu’il y avait beaucoup d’histoires assez rocambolesques, mais pas toujours vérifiées », explique l’auteur, qui entretient une passion pour le poète.

Il rencontre Claire Sarti, la ­petite-fille d’Eluard, qui lui ouvre ses archives et l’aiguille vers les amis de son grand-père, dont il ­contacte les ayants droit. A la Bibliothèque nationale de France, il s’immerge dans les revues qui ont incarné la résistance littéraire : La France Libre, créée par René ­Labarthe à Londres, et dont Raymond Aron fut un des piliers. Mais aussi Fontaine, lancée à ­Alger par Max-Pol Fouchet, dans ­laquelle Liberté fut publié la première fois, en juin 1942, sous le ­titre Une seule pensée, pour tromper la censure : les vingt et une strophes du poème passent pour une déclaration d’amour, ce ­qu’elles étaient au départ, ces vers ayant été inspirés au poète par Nusch, son épouse, avant que son désir pour elle ne se confonde avec celui de liberté dont la France était alors privée.

« Un énorme pied de nez aux Allemands »

Quand il l’écrit, à l’été 1941, il a 46 ans. Haute figure du surréalisme, il fait désormais partie de l’équipe de La Main à plume, revue qui en est une résurgence. Mais, pour la jeune garde, Eluard est un poète vieilli. « Des auteurs comme Noël Arnaud ou Léo Malet l’admirent autant qu’ils veulent le déboulonner », précise Xavier Donzelli. En dépit de cette ambivalence, La Main à plume sera le premier éditeur de Poésie et vérité 1942, érigeant Eluard en symbole de la résistance intellectuelle. Le recueil emprunte son titre à l’autobiographie de Goethe – « un énorme pied de nez aux Allemands », souligne Xavier Donzelli, qui a écumé le Musée Picasso pour consulter la correspondance de Nusch, ainsi que l’Institut Mémoire de l’édition contemporaine (IMEC), à Caen, pour explorer les fonds Max-Pol Fouchet et Pierre de Lescure, fondateur, avec Vercors, des Editions de Minuit.

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