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Etats-Unis : Joe Biden tente d’insuffler un message d’espoir devant le Congrès

Combatif, le président américain a notamment déroulé sa traditionnelle allocution de politique générale sur le thème du retour à la croissance économique.

Le retour du « Made in America », et des « emplois bien rémunérés » : le président américain, Joe Biden, qui envisage de se représenter en 2024, a tenté devant le Congrès d’insuffler, mardi 7 février, un message d’espoir, et de prospérité économique, à un pays morose.

Les Etats-Unis sont « en meilleure position que n’importe quel pays dans le monde » pour relancer leur économie, malgré les effets de la guerre en Ukraine et du Covid-19, a assuré le président américain dès le début de son discours sur l’état de l’Union. Pour cette traditionnelle allocution de politique générale, Joe Biden a promis devant les parlementaires d’œuvrer pour les « oubliés » de la croissance.

« Durant des décennies, la classe moyenne a été écrasée », a-t-il déploré. « Les emplois bien rémunérés partaient à l’étranger, les usines fermaient », a-t-il énuméré. « Je me suis présenté pour vraiment changer les choses, pour être certain que l’économie fonctionne pour tous », a-t-il déclaré. « Et, au fil du temps, nous avons perdu autre chose. Notre fierté. Notre confiance en nous », a-t-il regretté, en promettant de les rétablir.

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A la peine dans les sondages, Joe Biden a choisi de jouer la carte du pragmatisme, faisant l’étalage – dans les détails les plus précis – de ses grands projets de loi censés ramener ces emplois en Amérique, améliorer la vie des seniors, supprimer les frais bancaires abusifs…

Guérir « l’âme » de l’Amérique

Visiblement à l’aise depuis le perchoir de la Chambre des représentants, le président combatif s’est même payé le luxe d’ironiser sur les républicains, partisans d’une orthodoxie budgétaire, qui ont plus d’une fois hué son discours. « Laissez-moi vous dire, j’aime convertir les gens » à mes idées, s’est-il amusé. Face aux parlementaires, le démocrate a aussi réclamé de pouvoir « finir le travail », en concrétisant les promesses qui l’ont porté à la Maison Blanche : guérir « l’âme » de l’Amérique et « unifier le pays ».

Joe Bien a appelé les républicains à le rejoindre pour adopter toute une série de grandes réformes – tout en sachant pertinemment qu’il ne sera jamais suivi par les parlementaires les plus radicaux, dont dépend le « Grand Old Party » (GOP) pour contrôler la Chambre des représentants.

Il a ainsi réclamé une interdiction « pour de bon » des fusils d’assaut, de lourdes taxes sur les milliardaires et sur les multinationales, un plafonnement du prix de l’insuline, une régulation dure des géants de la tech qui « mènent des expériences sur [les] enfants et siphonnent les données des adolescents pour alimenter leurs profits ».

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Car sur cette grande allocution annuelle de politique générale, par laquelle tout président américain remplit son obligation constitutionnelle d’informer le Congrès, plane déjà la perspective de la présidentielle de 2024.

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La liste des invités de la Maison Blanche en donne un aperçu. Etaient présents dans l’Hémicycle : une Texane qui a failli mourir des suites d’une fausse couche, les médecins ayant refusé de la traiter de peur de violer une loi limitant l’avortement ; un couple de lesbiennes ; les parents de Tyre Nichols, jeune homme afro-américain mort après avoir été passé à tabac par des policiers à Memphis (Tennessee).

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Sur ce thème qui revient régulièrement sur le devant de l’actualité, Joe Biden a demandé aux élus assemblés de se « montrer à la hauteur » et de ne pas « détourner le regard ». « Il n’y a pas de mots pour décrire la douleur ou le chagrin de perdre un enfant. Mais imaginez, imaginez perdre un enfant aux mains de la police », a-t-il dit.

La perspective de la présidentielle de 2024

Rare manifestation d’unité dans une Amérique extrêmement divisée : l’entrée de Joe Biden dans l’Hémicycle a été, à quelques exceptions près, saluée par une ovation debout.

Tout au long de son allocution, le dirigeant a tenté d’aborder des sujets susceptibles de mobiliser les Américains, qui selon les sondages ne veulent pas d’un second match entre lui et Donald Trump en 2024.

Déjà en campagne, le milliardaire républicain se présente en homme providentiel, seul capable de sauver l’Amérique d’un « déclin » généralisé. Et commentait, mardi, en direct le discours de Joe Biden sur son réseau social, Truth Social. « Il a l’air très énervé, crie dans le micro, alors qu’il tente d’être conciliant », a-t-il moqué. L’ancien président veut capitaliser sur la réelle déprime de la première puissance mondiale.

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Mardi, Joe Biden a au contraire voulu se donner le rôle d’optimiste en chef. Il a assuré que la démocratie américaine, bien que « meurtrie », comme l’a montré, le 6 janvier 2021, l’assaut du Capitole par des partisans de Donald Trump, restait « préservée et inviolée. »

Attendu sur la Chine

Le président a aussi vanté son rôle d’architecte de la riposte occidentale face à la Russie, invitant les parlementaires à ovationner l’ambassadrice ukrainienne, présente dans la salle. Les Etats-Unis soutiendront Kiev « aussi longtemps qu’il le faudra », a-t-il promis.

Mais le président américain était surtout attendu sur la Chine : l’affaire du ballon chinois abattu samedi après avoir survolé le territoire américain pendant plusieurs jours lui vaut des reproches de faiblesse à droite. « Ne vous y trompez pas : comme nous l’avons clairement montré la semaine dernière, si la Chine menace notre souveraineté, nous agirons pour protéger notre pays et nous l’avons fait », a-t-il alerté.

Plus généralement, le démocrate a affiché un patriotisme décomplexé : « Ce n’est jamais un bon pari de parier contre l’Amérique », s’est-il exclamé. Une partie des parlementaires a alors commencé à scander : « USA ! USA ! »

Le Monde avec AFP