Notre force est notre réactivité. Il n’y a pas trente-six intermédiaires. C’est moi qui décide.
Dans son atelier commencent à s’amonceler des grilles de protection « pour des puits de jour. C’est un client suisse qui m’en demande l’équivalent de deux semi-remorques ». Bertrand Giraud est à la tête de deux entreprises : LMP sécurité, spécialisée dans les filets de sécurité, et SecurLine qui produit tout le matériel de protection pour sécuriser les travailleurs en hauteur : lignes de vie, garde-corps, échelles à crinoline… Le groupe affiche un chiffre d’affaires de 9 millions d’euros et compte 45 salariés.
Celui qui a commencé seul dans son garage s’est fait progressivement un nom et une réputation. Dans ses locaux de 5000 m², il a installé un ensemble d’appareillage pour tester les nouveaux produits et effectuer des démonstrations à ses clients venus de l’Europe entière.
L’export, vecteur de développement
L’entreprise a de sacrées références comme l’intervention sur le chantier de Notre-Dame de Paris, la sécurisation du chantier du nouveau stade de Bordeaux ou plus récemment la tour Mohamed VI au Maroc. Actuellement, l’entreprise fournit Nestlé qui construit une importante usine en Afrique.
Des vitrines grandeur nature qui suffisent à qualifier la petite entreprise à l’échelle des grands groupes. « Notre force est notre réactivité, notre capacité à répondre en quelques jours quand d’autres répondent en six semaines. Parce qu’ici il n’y a pas trente-six intermédiaires. C’est moi qui décide », sourit-il, même si la vie économique n’est pas toujours drôle. « Justement il faut savoir décompresser, surtout en ce moment où l’on a si peu de visibilité sur l’avenir » , reconnaît-il. D’autant plus que son entreprise est un bon repère pour estimer la reprise ou le ralentissement des investissements. « Et en ce moment ce n’est pas brillant ».
Photo Renaud Joubert
L’autre atout de l’entreprise est d’être capable de faire quasiment du sur-mesure et de l’installation sur place. SecurLine, c’est un commando de choc, avec un petit service recherche et développement de trois ingénieurs capable de sortir des rails de six mètres avec la même qualité quand d’autres ne vont pas au-delà de trois mètres. « La différence se fait parfois dans tous ces détails », explique le patron.
Photo Renaud Joubert
Et si l’exportation reste encore modeste à l’échelle du chiffre d’affaires (un peu plus d’un million sur neuf millions), ce n’est qu’un début dans l’esprit de Bertrand Giraud. « On se déplace régulièrement sur les salons et notre marque est remarquée ». Elle va développer sa gamme de baudriers, longes et enrouleurs. « On nous le demande et il y a un marché important à prendre. C’est le défi que l’on lance en septembre ».